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Standard : Duchâtelet a une gestion dictatoriale !

Cette semaine, le chroniqueur de Sport/Foot Magazine Stéphane Pauwels parle de deux présidents de clubs de notre championnat : Bart Verhaeghe au Club Bruges et Roland Duchâtelet au Standard. Pour Steph, ce sont tous les deux des chefs d’entreprise mais leur gestion est totalement différente.

Verhaeghe, on voit qu’il n’a pas peur. Il a poussé une gueulante dans le vestiaire brugeois suite aux mauvais résultats de ces dernières semaines. C’est un homme d’affaires et il ne rigole pas, il lui faut des résultats, un retour sur investissement. Contrairement à Duchâtelet, il délègue beaucoup, Leekens voulait des joueurs, il les lui a donnés, alors quand ça ne va pas, il le dit. Il l’a allumé dans la presse après la défaite contre Newcastle. C’est un vrai patron.

Duchâtelet, c’est un patron de coulisses, un boss de petites économies qui a peur de ses supporters et qui envoie son team-manager défendre le club dans l’affaire des fumigènes. Il a toujours défendu Jans publiquement et finalement il le vire quand même. Il prend toutes les décisions, c’est une gestion dictatoriale mais il se fait rouler par des conseillers et des agents. Je préfère une gestion ferme à la Verhaeghe.

Depuis l’arrivée du nouveau président, le Standard a déjà transféré une quarantaine de joueurs. Certains n’ont jamais joué et se retrouvent en Hongrie dans le club de son fils. On peut se demander s’il a vraiment le coeur rouche ou si c’est juste du business.

Le choix du nouvel entraîneur est un choix pour calmer les supporters, le moins onéreux, le moins risqué. Mircea Rednic, c’est quelqu’un qui va composer. Il a déjà sa maison sur les hauteurs de Liège, il rêve d’être au Standard et on ne lui donne qu’un contrat de 6 mois. C’est un choix du pauvre quand on sait que des types comme Franck Dumas, Guy Lacombe ou Roger Lemerre auraient pu venir. Même Franky Vercauteren s’ils n’avaient pas traîné. Cela dit, il ne faut pas l’enterrer, il a de la qualité, il a fait des résultats en Roumanie même si on peut s’interroger sur le niveau là-bas. Encore une chose, on ne le dit pas beaucoup mais Rednic après avoir joué au Standard, il a été à… Saint-Trond ! Vous voyez où je veux en venir.

Malgré tout, vu la médiocrité de notre championnat, je pense que le Standard sera dans les PO1. Si Rednic redonne de l’envie, et gagne vite quelques matches, ils seront 6e. Je vois dans l’ordre : 1. Anderlecht, 2. Genk, 3. Bruges, 4. Gand, 5. Zulte et 6. le Standard.

Le gros problème de Duchâtelet, c’est la communication. C’est le boss mais il n’assume pas, se met les supporters à dos. Avec Pierre François au moins, la presse, les sponsors, les supporters avaient un interlocuteur à qui parler. Duchâtelet devrait aller voir à Mons le président Leone. C’est aussi un chef d’entreprise. Il a fait des erreurs mais il en a tiré les leçons et a appris à déléguer. On me dira que ça ne fait même pas 2 ans que Duchâtelet est au Standard mais il a eu le temps d’apprendre quand il dirigeait Saint-Trond.

Il y a un exemple éloquent, c’est le transfert de Belhocine. Le joueur croyait qu’il allait signer à Genk et en chemin, Mogi Bayat l’a emmené au Standard où il a finalement paraphé. C’est son ancien agent Eric Depireux qui m’a raconté cette histoire. Le pire c’est que De Sart ne voulait pas de ce joueur. C’est Duchâtelet qui a tout réglé avec Mogi. Voilà comment ça fonctionne au Standard.

Ça prouve que tous les problèmes ne viennent pas de De Sart. Il s’est planté sur certains joueurs mais on ne peut lui imputer tous les maux. Son grand tort, c’est de manquer de fierté. Il doit tenir à son poste parce qu’il ne sait pas dire non. Si j’avais été à sa place, ça fait longtemps que j’aurais tapé du poing sur la table.

Propos recueillis par Jules Monnier

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