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Scott Parker meilleur joueur d’Angleterre

Scott Parker (West Ham) a été élu meilleur joueur de la Premier League par l’Association anglaise des Journalistes de Football (FWA). Le milieu de terrain succède à son compatriote Wayne Rooney.

C’est au terme d’un vote très serré que le milieu de terrain de West Ham, Scott Parker, a été élu meilleur joueur d’Angleterre par l’Association anglaise des Journalistes de Football. Le Londonien devance de justesse le gaucher gallois de Tottenham Gareth Bale, élu meilleur joueur par ses pairs la semaine passée.

« Scott Parker a été le joueur le plus régulier de West Ham dans sa lutte pour le maintien en Premier League cette saison. Ce qui lui a permis de réussir à forcer son retour en équipe d’Angleterre », a commenté le président de la FWA Steve Bates. « Il mérite d’être récompensé de son professionnalisme, et on espère pour lui que West Ham ne descendra pas. Le scrutin a été serré, mais le résultat final nous semble très juste. Parker succède légitimement à de très grands joueurs comme Steven Gerrard ou Wayne Ronney, les deux derniers lauréats… ».

Ancien joueur de Charlton, Chelsea et Newcastle, Scott Parker, 30 ans recevra son trophée le 12 mai à Londres. Il est le premier joueur de West Ham à recevoir pareille distinction depuis Bobby Moore en… 1964.

Le dernier gentleman Non, les bons joueurs ne sont pas tous à Chelsea, Manchester, Liverpool, Arsenal ou Tottenham. Certains bastions romantiques demeurent. L’âme de West Ham en fait partie : Scott Parker. 30 ans, ex-grand espoir du football britannique et désormais enchanteur hebdomadaire au royaume des Hammers. Au pays du scandale par semaine, Parker ne va pas chez les putes, respecte le code de la route, ne bastonne personne à la sortie d’un pub (ou est assez malin pour ne pas se faire choper). Coiffure soignée style nineties et maillot dans le short. Bref, Parker est un gentleman ! Un gendre idéal avec des émoluments de 70.000 livres la semaine tout de même.

« C’est l’antithèse du footballeur moderne. Il est poli, charmant et travailleur », écrivait récemment l’éditorialiste du Sabotage Times, Timothy Albone. « Parfois, en gagnant de l’argent, certains oublient qu’ils ont choisi le football parce qu’ils aimaient le jeu. Lui, continue à monter sur la pelouse comme s’il s’agissait de son premier match », ajoute le manager de West Ham, Avram Grant.

A West Ham, c’est une icône. On le choie, on le chérit et surtout, on prie pour qu’il ne réponde pas aux sirènes de plus en plus hurlantes de clubs plus riches. En été, il a refusé une offre de 9 millions de Tottenham. C’est désormais Arsenal qui lui fait la cour. Car, en plus d’un statut d’homme à tout à faire à West Ham, Parker a été nominé pour le titre de Joueur de l’Année en Angleterre (aux côtés de monstres comme Samir Nasri, Gareth Bale ou Rafael van Der Vaart) et vient récemment de retrouver l’équipe d’Angleterre. Il détient un record assez surprenant puisqu’il a acquis ses quatre sélections avec quatre équipes différentes (Charlton, Chelsea, Newcastle et West Ham) en huit ans ! Il y a un mois, sa prestation contre le Pays de Galles a soulevé les éloges, certains n’hésitant pas à dire que l’Angleterre venait enfin de trouver son milieu relayeur. « Je ne vois personne d’autre qui mérite davantage le titre de joueur de l’année que lui », a déclaré Grant. De quoi donc le rendre bankable…

Un leader-né Une carrière peut parfois prendre des chemins inattendus. Celle de Parker en est un exemple. La chance, il l’a reçue après une saison étincelante avec le club londonien de Charlton. En janvier 2004, Chelsea le transfère pour un montant de 16 millions d’euros. En deux ans, ses apparitions chez les Blues sont limitées. Une blessure au métatarse et la présence de Claude Makelele et Frank Lampard le bloquent sur le banc. Après un an et demi, Parker quitte Stamford Bridge sur un constat d’échec. Dommage car il avait le niveau. Plutôt que prince d’un grand club, il sera donc roi de petits. A Newcastle, d’abord, où il rebondit en 2005 pour 9 millions d’euros.

Durant deux saisons, il va faire le bonheur de la Toon Army. Ses prestations attirent l’attention mais le timing est toujours mauvais. Un problème de glandes l’écarte de la sélection pour la Coupe du Monde 2006. Mais l’année suivante, le sélectionneur le rappelle. En juillet 2007, pour 9,5 millions d’euros, il rejoint West Ham, où il va imposer sa technique, son élégance naturelle, sa combativité. Il faut cependant un certain temps avant le buzz. Trois ans exactement avant que le reste de l’Angleterre ne prenne conscience de son talent.

2010-2011 : saison de misère pour son club mais saison de feu pour lui. En tête des statistiques de West Ham au nombre de tackles gagnants, d’interceptions et de passes réussies. Vous avez dit joueur complet ? A cela s’ajoute un rôle de leader-né…. La scène se passe à la mi-temps de West Bromwich Albion-West Ham. Les Hammerssont menés 3-0. Parker prend alors la parole et dit : « Pensez à ces fans qui dépensent jusqu’au dernier de leur penny pour venir au stade et crier leur fierté de nous supporter. »

« Son discours aurait fait pleurer n’importe qui. Lorsque nous sommes remontés sur le terrain, on était prêt à renverser des montagnes », témoigne son coéquipier Carlton Cole. A la fin du match, le score est de 3-3. Quand vous rajoutez le fait que quelques heures après la mort de son père, il tient àêtre aligné contre Tottenham, vous obtenez une idole à Upton Park. « Il combine beaucoup de qualités. Non seulement, il régule le jeu et l’oriente mais il a également des vertus de guerrier », explique Albone. « Contre des équipes comme Stoke ou Birmingham, il va au combat. Et avant le match contre Liverpool (victoire 3-1), il a tenu à jouer sous injection malgré une luxation de l’épaule. Ce jour-là, il a peut-être réussi le match le plus abouti de sa saison. »

Stéphane Vande Velde, avec Belga

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