© BELGAIMAGE

Zinédine Zidane va-t-il quitter le Real ?

Steve Van Herpe
Steve Van Herpe Steve Van Herpe est rédacteur de Sport/Voetbalmagazine.

Le Français fait de nouveau forte impression depuis quelques semaines mais la question reste posée: sera-t-il toujours l’entraîneur du Real Madrid la saison prochaine?

« Je ne choisirais pas Zinédine Zidane comme entraîneur », déclarait récemment Enrique Riquelme dans une interview au média espagnol en ligne El Confidencial. Peut-être n’avez-vous jamais entendu parler d’Enrique Riquelme. Ce jeune homme d’affaires ambitionne de devenir un jour président du Real Madrid. Et en matière d’entraîneurs, il préfère des gars comme Jürgen Klopp ou Raúl González Blanco, le coach actuel du Real Madrid Castilla – l’équipe Espoir de Los Blancos. Même s’il est allé le rechercher en mars 2019, Florentino Pérez, le président actuel, n’est plus un inconditionnel de Zizou non plus. L’entraîneur français est sous contrat jusqu’en juin 2022 mais, plus on approche de la fin de la saison, plus la question se pose: sera-t-il encore l’entraîneur du Real Madrid en 2021-22?

Le président du Real n’est plus un inconditionnel de Zizou.

Cela dépendra aussi en grande partie de lui-même. Il est bien possible que Zidane jette l’éponge. En conférence de presse, le divin chauve donne toujours l’impression de prendre du plaisir au travail. Le jour où ce ne sera plus le cas, il arrêtera les frais. Car il faut lui laisser cela: le stress ne semble pas l’accabler, il est le calme personnifié.

Aligner les hommes du président?

Le deuxième facteur, c’est sa relation avec Pérez. Cette saison, il est arrivé plus d’une fois qu’en coulisses, les choix ou les déclarations de Zidane fassent grincer le président des dents. Le Français a relancé la « vieille garde » contre l’avis de Pérez. En raison des nombreuses blessures et de l’échec d’ Eden Hazard, qui devait donner une nouvelle dimension au Real, Zizou a rappelé les hommes qui, de 2016 à 2018, ont remporté trois Ligues des Champions d’affilée: Sergio Ramos, Toni Kroos, Luka Modric, Casemiro, Lucas Vázquez et Karim Benzema. Des joueurs prêts à aller au feu pour lui. Même Raphaël Varane, pourtant barré par Pepe au début, est devenu incontournable, tout comme Thibaut Courtois (au détriment de Keylor Navas) et l’arrière gauche Ferland Mendy (qui a gagné la lutte avec Marcelo).

De nombreux joueurs – comme Luka Jovic et Martin Odegaard – n’ont jamais pu convaincre Zidane. Le T1 met la barre très haut et tout le monde ne peut pas l’atteindre. Zidane n’est pas encore tout à fait convaincu par Vinícius Júnior, mais Florentino Pérez a dépensé 45 millions d’euros pour s’assurer ses services. Tous les entraîneurs qui ont travaillé avec Pérez ont connu le même dilemme: faut-il aligner les hommes du président? Celui qui ne le fait pas finit toujours par se retrouver à la rue. Et, soyons clairs: Zidane ne tient absolument pas compte des souhaits de son patron. Il peut se le permettre. Après avoir remporté trois Ligues des Champions et deux titres de champion d’Espagne avec le Real, il est à nouveau toujours en course pour décrocher ces trophées cette saison. De plus, il affiche un standing et une sérénité dignes de ce club. Le Français, qui s’exprime parfaitement en espagnol, attire des joueurs de renom: qui ne voudrait pas travailler sous ses ordres? Demandez-le à Kylian Mbappé. Il refuse de prolonger au PSG car il espère pouvoir partir à Madrid cet été et s’entraîner avec son idole.

Zidane avec les Bleus, c’est pour quand?

Mais Zidane rêve de l’équipe nationale française. Le contrat de Didier Deschamps prendra fin après le Mondial 2022 et son style de jeu défensif commence à énerver l’opinion publique. Zidane a toujours dit qu’il considérait la sélection comme une option pour « plus tard. » Mais quand? L’arrivée de Zizou à la tête de l’équipe de France signifierait également la fin de la mise à l’écart de Karim Benzema. Le président fédéral Noël Le Graët a en tout cas déjà admis que, si Deschamps arrêtait, Zidane serait le premier candidat à sa succession.

Le Barça au taquet

Alors qu’on a longtemps cru que l’Atlético Madrid serait champion les doigts dans le nez, le suspense en championnat d’Espagne est total. A huit matches de la fin, le FC Barcelone et le Real Madrid sont toujours dans la course au titre également. Des trois candidats, les troupes de Ronald Koeman sont celles qui signent le parcours le plus impressionnant depuis le début de l’année: en quinze matches de Liga depuis le 1er janvier, le Barça n’a perdu que cinq points: trois au Real et deux face à Cadix. Il a inscrit 40 buts et n’en a encaissé que 10. L’Atlético et le Real marquent beaucoup plus difficilement et seule la défense du Real (9 buts encaissés) est plus imperméable. Mais Los Blancos ont beaucoup de blessés et ils sont encore en course en Ligue des Champions, ce qui va sans doute leur coûter des points en championnat. L’Atlético, pour sa part, souffle le chaud et le froid ces dernières semaines. Le club est-il encore victime d’ El Pupas, ce sortilège qui a frappé Los Colchoneros pendant des années? A chaque fois qu’il a eu l’occasion de décrocher un trophée, il a échoué. Il s’en était même fait une raison jusqu’à ce que Diego Simeone prenne les choses en mains en 2011 et mette un terme à la malédiction. Le 9 mai, l’Atlético Madrid se rend à Barcelone. Un match qui pourrait s’avérer décisif pour le titre. Quoi qu’il en soit, le suspense est garanti.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire