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Rúben Dias, chaud derrière

C’est à Benfica que Pep Guardiola a trouvé la dernière pièce de son puzzle défensif. Rúben Dias n’est pas encore Van Dijk ou Maguire mais il dirige la défense de City et lui a apporté de la stabilité.

Le Daily Mail l’a surnommé The Rock car il semble taillé dans le granit. The Sun le compare à Vincent Kompany mais l’intéressé trouve cela exagéré. « Honnêtement, je crois qu’on ne peut pas comparer », dit Rúben Dias dans le tabloïd. « Kompany a pratiquement tout gagné et il est resté longtemps au club. Il est incomparable. Il est clair que tout tourne bien pour moi, que je suis très ambitieux et que je veux décrocher de nombreux trophées mais cela vaut pour tous mes équipiers. Je viens à peine d’arriver, j’ai encore du chemin à parcourir. »

La presse anglaise compare Dias à Kompany, il trouve ça exagéré.

Depuis qu’il est passé du Bayern à Manchester City, Pep Guardiola a déjà dépensé énormément d’argent pour acheter des éléments défensifs: 55 millions pour Stones en 2016, 65 pour Laporte, 58 pour Mendy et 53 pour Walker en 2017, 65 pour Cancelo en 2019 et 68 pour Rúben Dias en 2020. En fonction des bonus, ce dernier montant peut encore gonfler de 3,5 millions. Cela lui a rapporté de la stabilité et des trophées en Angleterre mais toujours rien au niveau européen. Même si, en s’imposant 1-2 au PSG, City a fait un pas vers la finale de la Ligue des Champions.

Gros match à Paris

Au Parc des Princes, le club anglais a présenté une excellente organisation défensive. Hormis sur les phases arrêtées, on n’a pratiquement pas vu Mbappé, Neymar et Dí María. Dias s’est montré impitoyable avec eux.

Bien que droitier, le Portugais joue à gauche dans l’axe défensif. Après les rencontres face à Dortmund, Guardiola a admis que ce n’était pas l’idéal pour reconstruire, qu’il préférerait un gaucher. Mais de tous ses défenseurs centraux (et City en a un paquet) c’est Rúben Dias qui compte le plus de temps de jeu. Parce qu’il est très fiable.

On ne peut pas non plus comparer son style à celui de Kompany. Ni à celui de son prédécesseur, Nicolas Otamendi. Deux défenseurs élégants à la relance. Stones et Dias, qui jouent souvent ensemble, sont d’un autre genre: ils vont au duel. Mais c’est justement cela qui fait la force de City cette saison. Offensivement, le club est moins fort que les autres années. Par contre, derrière, il est plus stable.

« Le dernier défenseur, c’est moi »

Les stats de Dias démontrent que c’est un défenseur qu’on attendrait plutôt dans une équipe de bas de tableau. Il intercepte peu de ballons, remporte des duels, dégage et contre les envois de l’adversaire. Mais si City n’a encaissé que 24 buts en championnat et 4 en Coupe d’Europe, c’est surtout grâce à la discipline du Portugais, qui ne quitte pratiquement jamais la ligne arrière.

Sa priorité, c’est défendre. Il peut relancer mais il le fait sobrement. C’est d’ailleurs pourquoi, au départ, on se demandait s’il réussirait à Manchester City. « Je suis très concentré », disait-il au Daily Mail. « Je progresse de plus en plus mais je reste avant tout un défenseur. Ma fierté, c’est de neutraliser l’adversaire. » Ne pas encaisser ou, mieux encore, éviter à son gardien d’avoir du boulot. « Le dernier défenseur, c’est moi, pas lui. » Son secret: « Rester concentré en permanence. »

Dans cette interview, il évoque aussi sa façon de diriger la défense. Lorsqu’il a quitté Benfica pour l’Angleterre, on disait de lui que, depuis l’âge de 15 ans, il n’arrêtait pas de parler sur le terrain. Des messages courts destinés à organiser la défense. Le journal en a conclu qu’il était un leader et porterait un jour le brassard. « C’est vous que le dites. Je ne joue pas au patron, je parle juste parce que c’est nécessaire, parce que je ne veux pas encaisser. Cela fait partie de ma concentration: des petits messages pour éviter de lourdes conséquences. »

Pukki-party

No Pukki, no Party, ça marche aussi en D2 anglaise. Les descendants de Premier League, qui ont reçu pas mal d’argent pour adoucir leur peine, se sont bien débrouillés à l’échelon inférieur. En fin de saison dernière, après la reprise du championnat, Norwich City n’avait pris qu’un point et n’avait inscrit que deux buts. Cette fois, il a fait beaucoup mieux puisqu’il a remporté le championnat devant Watford, descendant la saison dernière également. Bournemouth, le club de l’ex-joueur de Bruges Danjuma, disputera les barrages pour la montée.

Norwich, c’est le club du Finlandais Teemu Pukki, qui affrontera la Belgique à l’EURO. Il y a trois ans, il avait largement contribué à la montée de son club en inscrivant 29 buts. No Pukki no Party, scandaient alors les fans. Au plus haut niveau, il a éprouvé davantage de difficultés: 11 buts, dont deux sur penalty. Mais cette saison, il a de nouveau scoré à 25 reprises, soit quatre buts de moins que le meilleur buteur de la série, Ivan Toney (Brentford).

Norwich espère cette fois éviter une nouvelle relégation. Il veut transférer des joueurs capables de lui apporter du physique et de la vitesse. La défaite face à Watford dans un match de prestige démontre qu’il faudra beaucoup investir.

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