© BELGAIMAGE

Oliver Kahn, futur patron du Bayern: « Il faut plus de femmes dans les directions » (entretien)

L’ancien gardien Oliver Kahn remplacera, début 2022, l’icône Karl-Heinz Rummenigge dans la direction du Bayern. Entretien.

Oliver Kahn est dans les sphères dirigeantes du Bayern depuis janvier de l’année passée, il a donc eu le temps de découvrir les responsabilités. Un contrat de cinq ans qui prévoit qu’il reprendra le mandat, encore plus haut dans la hiérarchie, de Karl-Heinz Rummenigge à partir de l’année prochaine. Kahn, ce sont trois titres de meilleur gardien du monde (entre 1994 et 2008), huit titres de champion d’Allemagne, six coupes nationales. Et pendant dix ans, il a été un consultant réputé en télé.

Quelles conséquences du Covid prévois-tu pour le monde du foot?

OLIVER KAHN: L’histoire montre que les gens reviennent très vite à ce qu’ils connaissaient avant, une fois qu’ils ont surmonté une grosse crise. Donc, les spectateurs vont retourner dans les stades, tout simplement.

Dans une interview que tu as donnée il y a quatre ans, tu disais que le football était un miroir des changements dans la société. A quoi doit-on s’attendre quand on voit le rôle joué par les médias sociaux, la diversité, le racisme, l’homophobie?

KAHN: Le Bayern a toujours été et reste un club cosmopolite et tolérant. On s’efforce de le montrer via par exemple des initiatives contre le racisme. Dans notre noyau, il y a des joueurs de trois continents et onze nationalités. Le Bayern est la maison de tout le monde, quels que soient l’origine, le sexe, la religion, les préférences sexuelles. Tous ceux qui font partie de cette famille le savent. Et tout le monde est fier que des fléaux comme le racisme, l’homophobie et la discrimination de n’importe quelle nature n’aient pas leur place chez nous. Au Bayern, la diversité est une réalité quotidienne.

Le Bayern est la maison de tout le monde, quels que soient l’origine, le sexe, la religion, les préférences sexuelles. » Oliver Kahn

« Il faut plus de femmes dans les directions »

Il n’y a que des hommes aux plus hautes fonctions dans les directions des clubs allemands. Le foot est-il une photo de la société?

KAHN: Notre public s’est déjà diversifié. Ce serait bien qu’ils y ait plus de femmes dans les sphères dirigeantes.

Est-ce que le football doit plus s’impliquer dans les sujets sociaux et politiques?

KAHN: Il y a d’un côté Zlatan Ibrahimovic qui refuse tout engagement politique et de l’autre LeBron James qui utilise sa popularité pour attaquer certaines dérives de la société. C’est bien que certains sportifs profitent de leur nom, je pense par exemple à Leon Goretzka et Joshua Kimmich qui s’impliquent dans l’action WeKickCorona. C’est bien aussi que Toni Kroos et d’autres footballeurs professionnels se soient exprimés récemment pour combattre les discours haineux sur le web.

Est-ce que le Bayern se prépare à perdre des joueurs importants?

KAHN: En principe, nous n’avons pas l’intention de vendre des piliers. La continuité reste une explication des succès de notre club. Mais on ne vit plus dans un paradis du football, on n’est plus dans un monde de bisounours.

« J’aime prendre des risques calculés »

David Alaba, Javi Martinez et Jérôme Boateng vont bientôt pouvoir partir gratuitement. Comment le Bayern peut-il réagir à des situations pareilles dans le futur?

KAHN: A cause du Covid, le marché des transferts est devenu un gros défi pour tous les clubs. Vu les circonstances économiques difficiles, il va falloir être intelligent et efficace dans la prise de décisions. Mais j’ai toute confiance en notre directeur sportif, Hasan Salihamidzic, et en son équipe.

Tu es un investisseur téméraire ou prudent?

KAHN: J’aime prendre des risques calculés.

Carnaval à Cologne

Horst Heldt, le directeur général de Cologne, et Markus Gisdol, l’entraîneur, sont des potes qui vont régulièrement au resto ensemble. Mais il y a quelques semaines, Heldt, ancien joueur du club, a signalé à son coach qu’avec lui, l’équipe ne grandissait plus. Et qu’il changeait trop souvent son système. Derrière, ça foire, encore plus depuis que Sebastiaan Bornauw s’est blessé. Devant, le prêt brugeois Emmanuel Dennis n’apporte pas grand-chose.

Gisdol, arrivé en 2019 et précédemment viré par Hoffenheim et Hambourg, a quand même pu rester. Mais le jeu est resté stérile. Cologne est actuellement seizième et si rien ne change, devra jouer un barrage pour le maintien contre le troisième de D2. Ce dimanche, il y a un match contre le quinzième, Mainz. Si son équipe ne s’impose pas, Gisdol n’y résistera pas.

Depuis très longtemps, Cologne est un club où ça bouge. Son histoire est marquée par une succession de décisions stupides. Comme si l’équipe de foot voulait s’adapter à la tradition carnavalesque de la ville. Par exemple, en mai 2019, l’entraîneur Markus Anfang a été licencié à trois journées de la fin alors que l’équipe pouvait être championne et que la montée était assurée.

Et donc, il faut chaque fois repartir de zéro. Quand Gisdol est arrivé, il était le douzième entraîneur en l’espace de neuf ans. Un vrai cimetière pour coaches.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire