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Lyon: l’espoir devenu désespoir

Ça avait mal commencé, ça pourrait mal se terminer.

Dimanche passé, 20h40. Lyon mène 2-0 face à Lille et marque un grand coup dans la course au titre. À quatre matches de la fin, l’OL revient provisoirement à la troisième place, deux points derrière le PSG. Moins de deux heures plus tard, son monde s’écroule: Lyon est finalement battu sur le score 2-3, reste quatrième et compte six points de retard sur la tête. Retour sur une saison où les Gones pourraient tout perdre.

À l’aube de la nouvelle saison, Lyon démarre au petit trot. Sur les six premiers matches, le club de Jean-Michel Aulas ne remporte qu’une seule rencontre et se retrouve quatorzième. Au 21e siècle, Lyon n’avait réalisé qu’une seule saison avec moins de points après autant de journées, c’est dire les difficultés des hommes de Rudi Garcia. Après une septième place la saison dernière, la pression est totale sur l’entraineur et ses joueurs. Un aspect du jeu est mis en avant: le manque d’efficacité. Après six matches, l’OL est le troisième club de l’élite à avoir le plus mauvais pourcentage de tirs cadrés.

Qui pour remplacer Garcia? De Zerbi, Bosz et Galtier sont cités.

Rendez-vous à Monaco

Sur les treize matches suivants, Lyon passe en mode rouleau compresseur pour remporter dix rencontres et ne concéder que trois partages. Grâce à sa spectaculaire remontée, l’Olympique prend la tête à la 17e journée pour finir champion d’automne. Deuxième meilleure attaque de Ligue 1 et avec une seule défaite au compteur en championnat, l’OL se remet à rêver grand. Et ça se comprend. Sur les dix dernières saisons, seul l’OM en 2015 n’a pas terminé sur le podium après avoir décroché ce titre honorifique.

Une fois le championnat passé dans la seconde phase, Lyon n’a plus jamais trôné au sommet de la Ligue 1 malgré quatre victoires d’affilée en plein hiver. Suit une série de matches où la régularité a disparu. Sur les dix dernières journées, l’OL n’est sorti vainqueur qu’à quatre reprises, perdant notamment face au PSG et donc face à Lille, à chaque fois à domicile.

Assuré de disputer au moins l’Europa League après une saison sans la moindre compétition européenne, Lyon a au moins sauvé les meubles. À quatre points de la troisième place détenue par l’AS Monaco, les Olympiens affrontent justement l’ASM dimanche pour le match de la dernière chance en vue de la prochaine Ligue des champions. S’ils ne s’imposent pas sur le Rocher, leur saison sera quasiment terminée.

Pour Garcia, c’est fini

En fin de contrat d’ici quelques semaines, Rudi Garcia ne sera pas prolongé. Sans que son arrivée ne soit un énorme échec au vu du marasme dans lequel Sylvinho avait laissé le club le jour de son départ, l’ancien entraîneur de la Roma n’a pas convaincu. En plus de son entraîneur, Lyon va également perdre plusieurs joueurs. En tête de liste: Memphis Depay. L’indispensable capitaine est également en fin de contrat au mois de juin et a refusé toutes les offres de prolongations. Son objectif serait de rejoindre Ronald Koeman au Barça. Suivi par plusieurs grosses écuries, Houssem Aouar pourrait également plier bagage.

Selon L’Équipe, la direction lyonnaise aurait deux noms en tête pour emmener l’équipe la saison prochaine: Roberto De Zerbi, l’entraîneur de Sassuolo, et Peter Bosz, ancien coach du Bayer Leverkusen. Le nom de Christophe Galtier, entraîneur à succès du côté de Lille, revient également avec beaucoup d’insistance même si son passé à Saint-Étienne pourrait poser des problèmes aux supporters.

Dans une fin de saison de plus en plus compliquée, Lyon est désormais au pied du mur pour atteindre au moins le podium et sauver sa saison. Il reste quatre matches aux Gones pour terminer l’exercice avec le sourire et ne pas vivre une deuxième saison d’affilée dans une ambiance morose, loin de leurs standards habituels.

Une Ligue 1 bientôt amaigrie?

Beaucoup de clubs professionnels français sont en pleine souffrance financière et il n’y a pas que le Covid qui est responsable. C’est d’abord le crash total du détenteur de droits télé sino-espagnol Mediapro qui fait mal. A peine signé, le contrat XXL n’a plus été honoré et Mediapro a rendu les droits à la Ligue Professionnelle – en devant verser un important dédommagement. Heureusement qu’il y a eu Canal + pour reprendre le flambeau du jour au lendemain et diffuser les matches jusqu’au terme de cette saison.

Et après? On ne sait pas qui aura les droits. En tout cas, chez Canal, on ne semble plus décidé à diffuser chaque week-end des petits matches qui n’intéressent personne. Le groupe est prêt à signer un contrat pour les trois prochaines saisons mais uniquement pour les affiches. Revient alors une idée déjà émise plusieurs fois: réduire le nombre de clubs. Il y en a 20 actuellement, certains décideurs voudraient tomber à 18. Jean-Michel Aulas, le patron de Lyon, vise même une Ligue 1 à 16.

Des clubs emblématiques sont à fond dans le rouge, par exemple Bordeaux et Saint-Etienne. Un observateur a lâché: « Il y a le feu de partout dans le foot français. » On entend que des clubs pourraient déposer le bilan dans quelques mois, ou même quelques semaines. Alors, certains pensent tout simplement à ne pas les remplacer. Un écrémage naturel. Si la Ligue 1 passait à 18 (ça pourrait être le cas dès 2022), ça ferait des dizaines de matches en moins par saison. Et donc un poids en moins aussi pour le(s) futur(s) détenteur(s) de droits.

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