© BELGAIMAGE

Le dilemme diabolique de Jason Denayer

Titulaire indiscutable du côté de Lyon, Jason Denayer rêve de goûter à nouveau aux sensations de la Ligue des Champions. Avec l’OL? Rien n’est moins sûr….

Après avoir foulé les pelouses des championnats anglais, écossais, turc et français, Jason Denayer était tout proche de rejoindre la Serie A l’été passé. Il était la priorité absolue de Naples en cas de départ de Kalidou Koulibaly. Mais estimé trop cher par les prétendants, notamment Manchester City, l’ancien genkois n’a finalement pas fait ses bagages. Le président napolitain demandait 100 millions! Ce transfert avorté en a provoqué un autre par ricochet: Denayer reste à Lyon pour une saison supplémentaire. Un mal pour un bien? Peut-être! Les troupes de Gennaro Gattuso sont aujourd’hui reléguées à la cinquième place et peuvent dire adieu au titre, voire même à l’Europe, tandis que le Belge est promis à un mano a mano intense avec le PSG, Lille et Monaco jusqu’en toute fin de saison. Les quatre équipes se tiennent actuellement en quatre points, de quoi offrir du suspense aux fans de Ligue 1. Et cela tombe bien, le grand chevelu est à la recherche de sensations fortes.

Doit-il quitter Lyon cet été, malgré un timing peu opportun?

Une défaite comme meilleur souvenir

Portugal, 19 août 2020. Les hommes de Rudi Garcia s’inclinent lourdement face au Bayern en demi-finale de Ligue des Champions lors de l’exceptionnel final 8 à Lisbonne. Si les coéquipiers de Memphis Depay peuvent nourrir des regrets, surtout en début de partie, ils subissent finalement une lourde défaite 3-0. Loin d’être déprimé, ce match fait office de déclic dans la tête du Diable et lui permet d’arriver à cette conclusion: il veut disputer beaucoup plus de rencontres de ce style. Exit les Dijon, Lorient ou Nîmes, le numéro 5 des Gones veut désormais se frotter aux meilleurs. Il demande alors à la direction de lui trouver une porte de sortie mais il n’en sera rien. Il est en fin de contrat à l’issue de la saison et Lyon souhaite d’ailleurs le prolonger pour éviter de le voir partir gratuitement, comme ce sera le cas avec Depay. Un sacré dilemme pour le Belge à quelques mois de la Coupe du Monde. Rester à Lyon, jouer le titre en Ligue 1 tout en étant assuré d’être titulaire, ou tenter l’aventure dans un championnat plus huppé, avec tous les risques que ça amène?

Quel est le meilleur choix pour les Diables?

Sans trop faire parler de lui, le Bruxellois sera le patron de notre défense, au moins à court terme. Depuis la retraite de Vincent Kompany, l’exil de Thomas Vermaelen au Japon et la longue blessure de Dedryck Boyata, il ne reste pas grand monde pour accompagner Toby Alderweireld et Jan Vertonghen dans l’axe. Partir ou rester? Sacré dilemme… Le plus important, c’est qu’il joue en club. Si Lyon est une grosse écurie en Ligue 1 et jouera probablement une coupe européenne la saison prochaine, Denayer est en manque de gros matches. Pour preuve, la soirée compliquée face au PSG. Il s’est fait prendre de vitesse à plusieurs reprises par Angel Di Maria, Kylian Mbappé ou encore Moise Kean. Il n’a pas non plus été impérial dans les airs en perdant un duel capital face à Marquinhos qui a débouché sur le deuxième but parisien.

À 25 ans, il est encore jeune et conserve une marge de progression. Au plus il disputera ce genre de rencontres, au plus il apprendra de ses erreurs et acquerra de l’expérience. Reste à lui de décider si tenter une nouvelle expérience, avec tout ce que cela implique, à un an et demi de la Coupe du Monde, est le meilleur choix. Partir maintenant malgré un timing peu opportun ou privilégier la stabilité? Il devra choisir, et donc renoncer…

Par Mariano Spitzer

Ordre de priorité

Depuis la démonstration parisienne en terre lyonnaise dimanche 21 mars dernier (2-4), on en serait à se demander si l’on ne s’est pas fait flouer. Comme un sentiment de gêne, cette mauvaise impression de s’être fait prendre en flagrant délire de crédulité. Comme si vraiment, le PSG aurait pu ne pas être champion de France! En 2021. Et en jouant chaque semaine avec Keylor Navas, Kylian Mbappé ou Marquinhos, parfois avec Neymar. Si la Ligue 1 nous offre une fois n’est pas coutume l’occasion de rêver à une fin de saison indécise jusqu’au bout, ce serait donc avec l’aval de son autoritaire leader naturel. Celui qui, trop occupé à zieuter dans le blanc des yeux ses rêves de Ligue des Champions, en est arrivé à parfois snober sa propre compétition domestique.

A les voir jouer avec les nerfs lyonnais, il n’y aurait donc plus de question à se poser. Mobilisé et concerné, ce PSG-là, celui de Mauricio Pochettino, est injouable. Pour Lyon, pour Monaco et probablement aussi pour le LOSC que les Parisiens retrouveront sur leur route le samedi 3 avril prochain. Quatre jours exactement avant d’avoir rendez-vous avec le Bayern Munich en quart de finale de Ligue des Champions. Un autre type d’ogre domestique, mais capable lui chaque saison ou presque de jongler entre ses obligations nationales et ses rêves de grandeurs continentales.

Plus qu’un miroir, Paris retrouvera en C1 un modèle. Celui qu’il devra apprendre à suivre s’il ne veut pas laisser échapper un quatrième titre hexagonal de rang.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire