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Georgios Giakoumakis, la machine à marquer aux Pays-Bas

Le meilleur buteur du championnat néerlandais joue dans un club, Venlo, qui devra se battre jusqu’au bout pour ne pas descendre.

En ces temps difficiles pour les clubs de tous les championnats, Georgios Giakoumakis est une éclaircie dans la grisaille aux Pays-Bas. Ce Grec est une véritable machine à marquer: 24 buts en 26 matches et ses plus proches poursuivants pour le titre de meilleur buteur d’ Eredivisie sont bien loin. C’est rare qu’un attaquant d’une équipe aussi mal classée réussisse une prestation de cette ampleur. Giakoumakis pourrait aller encore plus loin dans l’histoire si son club finissait par basculer en ayant le meilleur puncheur dans ses rangs. Dans l’état actuel, Venlo, seizième du classement, devrait disputer un barrage pour le maintien.

Je peux marquer encore beaucoup plus. » Georgios Giakoumakis

Battre le record de Vleminckx

Dans l’histoire du championnat des Pays-Bas, le meilleur buteur n’a jamais fini plus bas que la onzième place. Une performance signée par notre compatriote Björn Vleminckx avec NEC mais aussi par Leo Canjels avec NAC – il y a bien longtemps! Sans les buts du Grec, Venlo aurait déjà un pied en D2, serait derrière le FC Emmen et Ado La Haye. Giakoumakis ne veut rien lâcher. « Ce sera une lutte jusqu’à la dernière journée », a-t-il expliqué dans les colonnes de Voetbal International. « Je peux marquer encore beaucoup plus. Mais pour ça, il faut que tous les joueurs de l’équipe soient encore plus concentrés, plus exigeants avec eux-mêmes, en jouant plus intelligemment et en travaillant plus. »

La star de Venlo ne veut pas penser au pire. « Non, une chute en D2, je n’y pense pas. Et je n’envisage pas de partir pendant l’été si ça se finit mal. Que je sois meilleur buteur du championnat ou pas. Je n’oublie pas que ce club m’a donné une chance de m’affirmer comme joueur professionnel. De toute façon, c’est un club qui mérite à fond de rester en première division. »

Une valeur marchande x 12 en moins d’un an

L’arrivée dans un anonymat complet de ce fils de chauffeur routier et de vendeuse de supermarché est aujourd’hui considérée comme un des transferts les plus réussis du championnat néerlandais depuis dix ans. Giakoumakis, venu en août pour 200.000 euros et un contrat jusqu’en 2022, jouait à l’AEK Athènes. Il a vite montré qu’il était un redoutable finisseur et il est vite devenu le chouchou du public. Aujourd’hui, sa valeur marchande est estimée à 2,5 millions.

On a du mal à croire que ce joueur n’arrivait pas à mettre le ballon au fond avec ses clubs grecs, Platanias, OFI Crète et l’AEK. En six saisons en Super League, il a marqué à peine 16 goals. Il y a eu aussi, dans son parcours chaotique, un prêt sans grand succès en Pologne, à Gornik Zabrze. Des chiffres indignes, donc, pour un attaquant qui enchante aujourd’hui d’anciens joueurs devenus consultants comme Pierre van Hooijdonk et Theo Janssen (ex-Genk). Il est très fort dans le jeu aérien, il sait placer des lobs subtils, il tire au but avec puissance et précision. Bref, l’arsenal complet d’un grand attaquant.

Aujourd’hui, il marche sur les trace de ses compatriotes Nikos Machlas et Yannis Anastasiou, qu’on a connu à Anderlecht. Son agent l’avait présenté à Venlo comme « un attaquant avec un caractère fantastique qui se donne en permanence à 100% et use les défenseurs. » Comme Hein Vanhaezebrouck l’avait fait un jour pour découvrir Istvan Bakx, via une recherche sur Google, Giakoumakis a été recruté à l’aide de la plate-forme payante Wyscout qui permet aux scouts, agents et clubs d’analyser des milliers de joueurs professionnels. Il a montré sur ces images qu’il avait « une faim incroyable », comme le dit son club. Pour ajouter: « Mais en Grèce, on préfère donner une chance à des attaquants étrangers, au détriment de jeunes talents du pays. C’est impossible de dire que tel ou tel attaquant est une garantie de x buts, mais on pensait bien qu’il pouvait être l’homme de la situation pour Venlo. On y a cru. Et aujourd’hui, tout le monde croit en lui. C’est beau, non? »

L’Ajax en surclassement

En 2019, le 34e titre de l’Ajax, le dernier jusqu’à présent, a été dédié au jeune talent Abdelhak Appie Nouri, qui avait été victime d’un arrêt cardiaque en plein match deux ans plus tôt et a conservé des séquelles irréversibles. C’est en référence au malheureux que plusieurs joueurs se sont mis à l’action  » Iedereen houdt van Appie » (Tout le monde aime Appie): Tarik Tissoudali (Gand), Joël Vetman (Brighton), Ricardo van Rhijn (ex-Bruges, aujourd’hui à Emmen), Sofyan Amrabat (ex-Bruges, maintenant à la Fiorentina), Kevin Diks (Aarhus), Anwar El Ghazi (Aston Villa), Terry Lartey Sanniez (NEC).

Aujourd’hui, l’Ajax écrase tout sur son passage au pays. C’est notamment le mérite d’un coach qui parle peu mais dégage énormément de confiance, Eric ten Hag. Il est arrivé d’Utrecht en fin d’année 2018. En 2021, l’équipe a gagné 18 matches et concédé deux nuls, et elle est toujours en course en Europa League avec des rendez-vous contre l’AS Rome. Il faut ajouter à cela la qualification pour la finale de la coupe nationale. Le jeu est un mélange de travail et de technique. Il y a clairement une différence de qualité par rapport à la concurrence avec des individualités comme le capitaine Dusan Tadic ou l’infiltreur Davy Klaassen.

Pendant ce temps-là, l’académie continue à sortir des talents. Après Ryan Gravenberch (18 ans) et Jurriën Timber (19), c’est maintenant Devyne Rensch (18) qui met le nez à la fenêtre.

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