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Footballeur = globetrotter

Le Centre International d’Etudes du Sport s’est intéressé aux mouvements migratoires des footballeurs. Voici quelques conclusions étonnantes.

Les footballeurs sont de plus en plus nombreux à changer de pays. D’où viennent-ils? Où vont-ils? Par où passent-ils?

Dans le top 10 des buteurs de la Jupiler Pro League, on ne retrouve que deux joueurs qui ont grandi en Belgique: Gianni Bruno et Théo Bongonda. Les autres ont été formés dans d’autres pays et sont venus chez nous pour exercer leur métier de footballeur. Le Centre International d’Etudes du Sport (CIES) s’est penché sur les migrations de joueurs dans le monde entier. L’étude ne s’intéresse qu’aux joueurs qui ont changé de pays pour jouer au football.

Le CIES a sondé 98 championnats professionnels dans le monde et a recherché l’origine de tous les joueurs alignés ou sur le banc. En Angleterre, il est descendu jusqu’en quatrième division. En Afrique, il a été plus difficile de trouver des données car les équipes professionnelles sont peu nombreuses.

La France exporte de plus en plus

La pandémie de coronavirus n’a pas eu d’effet négatif sur les migrations de footballeurs. Cette année, ils sont 639 de plus qu’en 2020 à avoir quitté leur pays. Désormais, 13.664 joueurs évoluent dans un pays qui n’est pas celui où ils ont grandi.

En matière de football, le footballeur brésilien reste, de loin, le plus grand produit d’exportation. Ils sont 1.287 à jouer à l’étranger et on les retrouve dans 80 des 98 compétitions. Le top 3 est complété par la France, qui enregistre la progression la plus importante en matière d’exportation, et l’Argentine, qui renforce encore la représentation sud-américaine. Le premier pays africain sur la liste est le Nigeria, qui occupe la huitième place. La Belgique est quinzième, avec 276 joueurs à l’étranger.

Le nombre de Belges qui vont chercher fortune ailleurs est en augmentation également: cette année, ils sont 54 de plus que l’an dernier. Parmi eux, Jérémy Doku, Alexis Saelemakers, Sébastien Dewaest et Thomas Kaminski.

Si le nombre de Français à l’étranger est en augmentation, c’est dû au succès des Bleus en Russie mais aussi à l’instabilité du marché du travail au sein du championnat de France. Les clubs français ont de bons centres de formation et préfèrent donner sa chance à un jeune du club qu’à un nouveau venu. Le nombre de Sud-Américains qui émigrent, en revanche, est en baisse. Même les Brésiliens quittent moins leur pays qu’auparavant.

Le rêve anglais

Le CIES n’a pas uniquement analysé les chiffres des départs, il s’est aussi intéressé aux destinations de ces joueurs. La plupart optent pour l’Angleterre, où on trouve 771 étrangers dans les quatre principales divisions professionnelles. Vient en ensuite l’Italie, qui compte le plus grand pourcentage d’étrangers par club. Ils sont en moyenne 18,4 par équipe de Serie A. De plus en plus de joueurs optent pour la MLS et les Etats-Unis occupent ainsi la cinquième place du classement, avec 531 joueurs importés. La Belgique (364 joueurs étrangers) est huitième et il faut ensuite descendre jusqu’à la 18e place pour trouver un pays non européen, le Mexique.

13.664 joueurs évoluent dans un pays qui n’est pas celui où ils ont grandi.

A l’échelle mondiale, un joueur professionnel sur cinq est un expat. En Europe, plus de 25% des joueurs ont grandi dans un autre pays que celui dans lequel ils évoluent actuellement.

La voie portugaise

L’étude s’est aussi intéressée aux parcours empruntés. La plupart des Brésiliens débarquent d’abord au Portugal, où on parle la même langue. Ils sont aussi 84 à être passés de France en Belgique tandis que de nombreux Belges optent pour les Pays-Bas ou le Luxembourg.

Enfin, on apprend que c’est en Islande qu’on trouve le plus grand nombre de joueurs professionnels par habitant (1 pour 5.585). En Belgique, c’est 1 pour 41.871 habitants.

Tout le monde gagnant

Après deux journées de championnat seulement (0 sur 6), la direction et le staff technique de Gand ont sacrifié Thomas Kaminski, lui faisant payer très cher l’erreur commise lors de la première journée à Saint-Trond. A-t-il appelé son frère jumeau Mathias, à qui il peut toujours se confier mais qui juge objectivement ses prestations?

Le fait est que, fin août, il a reçu une bonne proposition de Blackburn Rovers, en D2 anglaise. L’ex-employeur d’ Alan Shearer a déboursé 500.000 euros pour le Diable Rouge, qui a signé jusqu’en 2022. Une bonne affaire car, en 2019, les Buffalos avaient versé 2,2 millions à Courtrai pour transférer le gardien.

Soudain, le gazon anglais s’est donc avéré plus vert que les pelouses belges pour Kaminski qui, après être passé par Anorthosis Famagouste et le FC Copenhague, a vite retrouvé un niveau constant en Championship. En 43 matches, il a rendu 10 clean sheets et il a été élu meilleur joueur de la saison. Tout le monde y a donc gagné.

Sa valeur marchand est remontée à 3 millions d’euros et, suite à l’opération que doit subir Koen Casteels, Roberto Martínez l’a repris sur sa liste des onze réservistes en vue de l’EURO. Kaminski fait donc toujours partie du top 5 des gardiens belges.

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