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À lire sur Raimundo: Jan Vertonghen meilleur joueur du Portugal!

Les fans de football portugais ont avalé leur café de travers en découvrant que, sur la base des statistiques d’InStat, l’Observatoire du Football CIES a élu Jan Vertonghen meilleur joueur du championnat.

Jan Vertonghen (Benfica), Jésus Corona (FC Porto), Wilson Manafá (FC Porto). Voici le top 3 des joueurs du championnat du Portugal selon les données d’InStat. Pour établir ce classement, la firme a pris en compte le temps de jeu des joueurs, leurs prestations sur le terrain et la valeur de leur championnat. Ceux qui évoluent dans une grande compétition ont donc un coefficient plus élevé.

Vertonghen meilleur joueur de la Liga NOS? Au Portugal, les amateurs de football n’en reviennent pas. D’autant qu’aucun joueur du Sporting, champion invaincu, ne figure dans le top 3. Même pas le capitaine, Sébastian Coates.

Qui a raison? Les fans ou les statistiques? Nous avons jeté un oeil sur les chiffres du championnat de Belgique. Là, tout semble norma. Selon le site, Noa Lang est le meilleur joueur devant Bongonda et Ito. On pourrait dire qu’il manque Onuachu mais Lang a tout de même joué un rôle déterminant dans le succès du club.

Le club du peuple

Nous avons donc sondé Ratko Svilar dont le fils, Mile, joue à Benfica. En raison de la crise sanitaire, Ratko n’est pas allé souvent à Lisbonne (pour ne pas dire pas du tout) mais il a vu beaucoup de matches et il a des infos en direct. Il confirme: « Jan a été bon cette saison. Excellent, même. A son âge, il a un peu perdu en vitesse mais il compense par son expérience. C’est un des leaders en défense. Et s’il est dépassé, il est assez malin pour commettre très vite la faute. »

Vertonghen a quitté la Premier League il y a un an. Il estimait pouvoir encore jouer quelques années au plus haut niveau mais pas en championnat d’Angleterre, trop exigeant. Le sud l’intéressait. Benfica lui a proposé un contrat de trois ans. De quoi disputer la Ligue des Champions tout en profitant des plaisirs d’une belle ville. Quant au championnat, il est d’un niveau comparable à la Belgique ou au Pays-Bas, avec trois ou quatre grands clubs (Sporting, Benfica, Porto et Braga) puis des équipes de seconde zone.

O clube do povo (le club du peuple) est comparable à l’Ajax, disait-il sur les canaux d’information de Benfica. Cela lui plaisait. A Lisbonne, les joueurs accordent peu d’interviews. Les journalistes, même étrangers, doivent souvent se contenter de phrases reprises à la télévision. Vertonghen (34 ans) estimait que son ambition était équivalente à celle du club. « Je ne suis pas venu ici pour prendre des vacances, je suis toujours aussi ambitieux qu’avant. Je veux gagner des trophées et jouer la Coupe d’Europe avec un club ambitieux. »

Des trophées, il peut encore en gagner. Le titre est revenu au Sporting, que Benfica affronte samedi lors d’un match de prestige. Mais le 23 mai, Vertonghen et ses équipiers disputeront la finale de la Coupe contre Braga.

Les supporters furieux

Après un an, tous les supporters de Benfica ne sont pas devenus fans de Vertonghen. Pour Svilar, c’est normal. Vertonghen est belge, pas portugais. Il a plus de trente ans, ce n’est pas un jeune sur qui Benfica gagnera beaucoup d’argent. De plus, il a remplacé un des plus grands talents du football portugais, Rúben Dias, passé à Manchester City en automne. Otamendi a fait le chemin inverse, il parle la langue et a un plus beau palmarès. « Mais croyez-moi, les fans sont toujours durs et leurs critiques ne sont pas fondées », dit Svilar. « Jan a livré une excellente saison. »

Jan Vertonghen peut encore gagner des trophées.

La déception joue un grand rôle. Benfica a traversé une crise cette saison, et il a payé un lourd tribut au coronavirus. Vertonghen lui-même a été infecté. C’est à cause de cela que le club a lâché prise en championnat. Et dans un pays fou de football comme le Portugal, ça ne pardonne pas. Il y a trois ans, les joueurs du Sporting ont dû s’enfuir pour échapper à la colère de leurs propres fans, qui avaient envahi le centre d’entraînement. Cette fois, ce sont les joueurs de Benfica qui ont eu de la visite.

Campeões

Le Sporting a renoué avec le titre de champion du Portugal, mardi soir. Un moment qu’il attendait depuis dix-neuf ans. Ce que Cristiano Ronaldo (qui était encore dans le noyau B à l’époque) et Bruno Fernandes n’ont pas réussi à faire, Coates, Pedro Pote Gonçalves et João Mario l’ont fait. « Champion après 19 ans. Sans la moindre défaite. Seulement 15 buts encaissés. Et tout ça sans Bruno Fernandes! », pouvait-on lire sur Twitter, dans la nuit de mardi à mercredi.

Lors de chaque match, le Sporting a aligné au moins un joueur formé dans son académie. Ce club a longtemps été le garant de la formation au Portugal mais depuis que Benfica et le FC Porto soignent aussi leurs équipes d’âge, il enregistre de moins bons résultats. Il y a trois ans, cela a même causé une révolte: les supporters ont envahi le centre d’entraînement et ont frappé les joueurs. Bas Dost, notamment, a reçu des coups. Le président a dû partir et Fernandes s’est enfui en Angleterre. Il a fallu du temps pour que la situation s’améliore. La saison dernière, le Sporting avait terminé à 22 points du FC Porto et consommé quatre entraîneurs.

Le dernier, Rúben Amorim, est resté. Il a rétabli l’équilibre, a trouvé un système de jeu adéquat (3-4-3) et a bien recruté (avec l’aide du directeur sportif, Hugo Viana). Le Sporting a fait confiance à des jeunes talentueux comme Nuno Mendes, Porro, Gonçalo Inácio, Daniel Bragança, Pote, Jovane Cabral, Tiago Tomás ou Eduardo Quaresma, qu’il a encadrés de joueurs très expérimentés. Résultat: 19 clean sheets et 12 victoires par un but d’écart.

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