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Port Saïd, nouvelle escale du hooliganisme en Egypte

Le hooliganisme n’est pas un vain mot en Egypte. Mais jusqu’au drame de Port Saïd mercredi soir, les heurts les plus violents s’étaient toujours produits lors des derby entre les deux plus grands clubs du Caire, Zamalek et Al Ahly.

Zamalek – Al Ahly, c’est un choc comparable, à l’échelle européenne, à celui entre le Celtic et les Rangers de Glasgow, souvent marqué par des bains de sang lui aussi.

En 1966, un mouvement de foule entre partisans « Zamalkaouis » et « Alaouites » avait déjà entraîné des centaines de blessés au stade national de la capitale de l’Egypte. Cinq ans plus tard, ce fut pire encore avec des scènes de pugilat entre les 120.000 personnes présentes dans l’enceinte et les 70.000 qui se pressaient aux alentours.

Au début de ce mois, le 7 janvier pour être précis, l’occasion nous avait été donnée d’assister au « petit » derby cairote entre Wadi Degla, club entraîné par notre compatriote, Walter Meeuws, et Zamalek où militent notamment deux vieilles connaissances du football belge, les attaquants Mido (ex-Gand) et Ahmed Hassan (ancien d’Anderlecht). Ce qui nous avait tout particulièrement frappé ce soir-là, c’était le déploiement impressionnant des forces de l’ordre. Sur le chemin du stade et sur les travées, ils étaient 7.000 au total. Soit autant que le nombre de fans qui avaient rallié les lieux. Un policier pour un supporter, en quelque sorte. Lors du dernier Zamalek-Al Ahly, ils étaient 40.000, dit-on, à avoir été mobilisés.

Tout porte à croire que le prochain clash entre les deux titans, programmé normalement au cours de ce mois, sera ajourné. Certains clubs se disent même prêts à se retirer d’une compétition qui n’avait déjà ni queue ni tête jusqu’ici.

En raison de la révolution, le championnat avait été suspendu pendant deux mois il y a tout juste un an. En novembre, une nouvelle trêve avait été décrétée également afin que la sélection de football olympique puisse décrocher sa place en vue des Jeux de Londres. Pour l’Egypte, vainqueur de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) à sept reprises (record absolu) et qui possède en Al Ahly le club le plus prestigieux du continent, c’était une manière de sauver ce qui pouvait l’être encore cette année.

Car la phase finale de la CAN, qui en est au stade des quarts actuellement, au Gabon et en Guinée Equatoriale se déroule pour la première fois depuis des lustres sans les Pharaons. Et ce ne sont pas les événements tragiques de Port Saïd qui vont rasséréner le climat.

Bruno Govers, Sport/Foot Magazine

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