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Pauwels: « J’espère qu’on ne tombera pas dans le copinage au Soulier d’Or »

Pour le chroniqueur de Sport/Foot Magazine, Stéphane Pauwels, Thorgan Hazard doit être sacré au Soulier d’Or, pour la beauté du sport.

Le week-end dernier, le Standard et Genk s’affrontaient. Ces deux clubs ont des manières radicalement différentes de gérer leur saison. D’un côté, il y a les Liégeois qui ont cravaché tout l’été afin d’accéder aux poules de l’Europa League, tout ça pour finalement remettre un bulletin bâclé.

L’équipe alignée lors du dernier match européen contre Elfsborg était un manque de respect total envers les supporters mais aussi envers les sponsors qui, je peux vous le dire, étaient furieux. Attention, les jeunes alignés comme Yanis Mbombo, François Marquet ou Deni Milosevic sont talentueux mais ça ne suffit pas.

TalBen Haïm n’a pas le niveau et un mec comme Igor De Camargo perd son foot avec ce système de rotation. Guy Luzon est revenu à une équipe plus classique en championnat contre les Limbourgeois et le Standard a été excellent.

De l’autre côté, Genk a un noyau plus restreint et joue sur trois tableaux. Malgré la qualification déjà acquise, Mario Been a aligné des gars comme Jelle Vossen au plus grand bonheur des 600 Limbourgeois qui avaient fait le déplacement en Suisse. Résultat : au bout d’une heure face au Standard, ils étaient carbonisés et ont perdu.

C’est un choix et je préfère la position plus éthique de Genk. Les supporters des Rouches me diront que le Standard est en tête en championnat mais avec les play-offs et la division des points par deux, tout peut encore arriver. J’espère pour Luzon qu’ils seront champions sinon il s’en mordra les doigts d’avoir torchonné les autres compétitions.

On approche de la fin de l’année et on parle de plus en plus du Soulier d’Or. Pour moi, il n’y a aucun doute, c’est Thorgan Hazard qui doit l’emporter et ce, même s’il ne joue qu’à Zulte Waregem… Son assist contre le Lierse était encore une fois superbe. J’espère qu’on ne tombera pas dans le copinage et dans le lobby des clubs.

Pour la beauté du sport, le frangin d’Eden doit gagner. En deuxième position, je mettrais ex-aequo Silvio Proto et Maxime Lestienne qui ont tous les deux fait une magnifique saison. Enfin, je mettrais William Vainqueur en quatre : le Standard n’est pas le même avec ou sans lui !

Je voudrais aussi évoquer l’effet psychologique des changements de coach. A Mons, Enzo Scifo présentait un bilan de deux points sur vingt-quatre avant son limogeage. Avec cinq sur trente-trois, Cedomir Janevski ne fait guère mieux. A Valenciennes, Ariel Jacobs n’a pris que trois points de plus en autant de rencontres que son prédécesseur Daniel Sanchez.

Ce n’est pas la qualité des coaches qui est remise en cause : avec un effectif faible, même avec le meilleur entraîneur du monde, ça ne change pas. Je pense qu’il fallait laisser Scifo et Sanchez travailler, ils connaissaient leur noyau et ses faiblesses. Les dirigeants de ces deux clubs ont fait aveuglément confiance à des conseillers-agents, les équipes ne tenaient pas la route et on a coupé des têtes.

Si Janevski et Jacobs ne se sauvent pas, on dira que ce sont des mauvais entraîneurs, ce qui est faux. Ça sent le roussi pour ces deux équipes. Valenciennes ne peut plus espérer dépasser que Montpellier, qui avec Rolland Courbis à sa tête va, je pense, se sauver. A Mons, l’équipe est trop faible, j’espère qu’ils ne vont pas faire l’erreur de transférer des inconnus style Steve Beleck qui veulent juste se mettre en avant et n’en n’ont rien à foutre si le club descend.

Les joueurs recrutés doivent correspondre à l’esprit du club. Ca me fait de la peine de voir des gars comme Joachim Mununga ou Thomas Chatelle se démener dans le vide. Si j’étais Dominique Leone, j’irais frapper à la porte des grands clubs pour me faire prêter des joueurs qui en veulent. Le Standard a un énorme noyau et ne joue plus que le championnat, il y a des coups à faire. A moins, bien sûr, que Roland Duchâtelet ne préfère envoyer ces gars à Saint-Trond, Budapest ou Carl Zeiss Iéna…

Propos recueillis par Jules Monnier

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