John Baete

On critique Riga à retardement

Les play-offs placent une pression énorme sur les équipes, surtout en PO1. Les imperfections sautent encore plus aux yeux, tout comme les points forts.

Par John Baete

Pour l’instant, Genk fait un tabac. Le Club Bruges donne des signes de faiblesse en défense, un comble! Anderlecht a toujours quelques points d’avance mais sans être brillant du tout, surnageant à son niveau grâce au seul fabuleux Dieumerci Mbokani. Gand et Courtrai sont assez fidèles à ce qu’on attend d’eux. Et il y a le cas du Standard qui s’effondre complètement dans les chiffres et dans les faits. Du coup, le coaching de José Riga est en cause pour la grande majorité. Ce n’était pas le cas quand la Belgique constatait que les Rouches étaient ses seuls survivants en coupes d’Europe. Pourtant, nous avions déjà souligné les limites de son coaching.

L’entraîneur que tout le monde veut avoir est celui qui ajoute une plus-value à la qualité de son noyau et qui forme une vraie équipe. Pour ce faire:

1 : il ne doit pas être prisonnier des qualités individuelles de ses joueurs, il doit pouvoir faire le tri très rapidement et sans regret parmi son personnel joueurs pour garder ceux qui sont capables de joueur ensemble; quitte à les changer de position.

2 : il doit mettre en place un système de jeu reconnaissable. Peu importe qu’il impose sa propre vision ou mette en oeuvre un système basé sur les qualités de son groupe, l’essentiel est que ça fonctionne pour que se créent des automatismes. En général, les équipes qui fonctionnent évoluent selon le système imposé par le coach!

3 : pour vivre une belle saison, le bon coach devra également faire progresser ses joueurs dans le cadre qu’il a dessiné, une équipe restant la somme des qualités des joueurs qui la composent.

Fin de la théorie: José Riga a barré des gars avant de les réintroduire dans le parcours, son système a souvent changé de voilure et ses joueurs ont en général régressé. Des faits qu’on avait déjà pu souligner bien avant ces play-offs catastrophiques pour Sclessin. Bref: il manque à Riga l’oeil de maquignon capable de cerner un joueur en une demi-heure, il change trop facilement de religion tactique et les joueurs sur qui il voudrait compter se dérobent. Impitoyable constat. Ses défenseurs diront que son team a joué une avalanche de matches et qu’il a eu sa part de blessés. Mais pour quel entraîneur n’est-ce pas le cas ?

Il nous étonnerait très fort que le top du Standard ne soit pas déjà parvenu à cette conclusion bien avant les play-offs. Autrement, ce serait à désespérer de ses compétences. Dans des championnats plus latins, Riga n’aurait pas terminé la saison. Mais on est en Belgique, où le niveau des entraîneurs belgo-belges ne constitue pas le point fort de notre football de représentation. Donc, la tendance de bien des observateurs (dont Philippe Albert notre Témoin n°1 ) est d’attribuer une seconde chance à Riga, tout en n’étant pas aveugle en ce qui concerne ses limites. Car le T1 rouche a une grosse excuse: celle d’avoir pris un club en catastrophe (déjà!) quelques jours après le début de l’été. Sans parler du mercato d’hiver. Mais bon, comme dit plus haut, c’est dans les situations de crise qu’on reconnaît les meilleurs.

Trond Sollied n’a jamais eu besoin de trois mois pour construire une équipe, tout juste trois semaines. Et Enzo Scifo, qui fait un malheur avec son Mons en trois coups de cuiller à pot? Il a écarté les joueurs dont les pieds ne lui revenaient pas, a fait jouer les Dragons autrement et quelques-uns se révèlent de plus en plus forts. Evidemment, le stress des PO2 n’est pas infernal et on ne pourra placer des lauriers sur ses cheveux bien coupés que s’il se qualifie pour le barrage du dernier ticket européen. Il n’empêche, Scifo a parfaitement rempli les conditions du bon coach.

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