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Verstappen détrône Hamilton au GP d’Abu Dhabi, Mercedes ne décolère pas

C’est un sacre à son image: avec un panache frôlant l’inconscience et un soupçon de controverses, Max Verstappen est devenu champion du monde de F1 dimanche à Abou Dhabi en dépassant dans le dernier tour Lewis Hamilton, dont l’écurie Mercedes multiplie les recours contre cet incroyable dénouement.

A saison folle, épilogue « dingue »: « C’est complètement dingue », sourit Verstappen en Une de la presse néerlandaise lundi matin, après avoir remporté le Grand Prix d’Abou Dhabi et signé sa dixième victoire de la saison, synonyme de premier titre mondial à seulement 24 ans, six ans après ses débuts dans la catégorie reine.

Avant cette dernière manche de la saison, l’équation était relativement simple: à égalité de points — ce qui n’était arrivé qu’une fois dans l’histoire de la F1, en 1974 –, celui qui de Verstappen ou de Hamilton terminait la course devant l’autre serait champion.

Si beaucoup d’observateurs avaient redouté un accrochage entre les deux prétendants à l’ego XXL qui ne s’apprécient guère, un coup de sang de l’un ou une manoeuvre limite de l’autre, personne n’avait pu échafauder l’improbable scénario des derniers tours de la 22e manche de la saison.

En moins de dix minutes, l’histoire de la F1 a été réécrite: Hamilton a vu s’envoler son rêve de décrocher un 8e titre mondial, ce qui en aurait fait le pilote le plus titré de l’histoire devant le légende Michael Schumacher.

– « Coup de main des dieux » –

« J’avais dit qu’on allait avoir besoin d’un coup de main des dieux de la course automobile dans les dix derniers tours et dieu merci il y a eu la voiture de sécurité », a résumé, encore incrédule, le patron de l’écurie Red Bull, Christian Horner.

Jusqu’à cette fameuse « safety car », la couronne mondiale semblait promise à Lewis Hamilton, en tête depuis le premier tour et auteur d’un départ fulgurant face à Verstappen, parti pourtant en pole. Mais une sortie de piste du Canadien Nicholas Latifi (Williams) a changé la donne à six tours de l’arrivée.

Le temps que sa monoplace soit dégagée, le GP a été neutralisé. Verstappen s’est arrêté pour changer de pneus, pas Hamilton, plusieurs voitures se sont intercalées entre eux.

Dans un premier temps, le directeur de course n’a pas autorisé les pilotes retardataires à reprendre leurs positions d’origine, ce qui laissait cinq voitures entre les deux rivaux.

Puis il les a finalement autorisés à dépasser, replaçant Verstappen juste derrière Hamilton et lui offrant la possibilité de doubler quand la course a repris, grâce à ses gommes plus fraîches.

Et le fougueux « Mad Max » n’a pas laissé passer sa chance d’être sacré champion du monde sur le dernier tour de la saison: sous les vivats du public survolté, il a bénéficié de l’aspiration et a pris le meilleur sur Hamilton en passant par l’intérieur, avant de résister au Britannique dans la deuxième ligne droite du circuit de Yas Marina.

– 96 heures pour faire appel –

« Je n’aurais pu imaginer une dernière course plus folle, c’était comme être sur des montagnes russes, un moment, je n’avais plus aucun espoir de gagner et je me suis imposé dans le dernier tour », a contasté Verstappen.

« Je n’ai pas arrêté de me dire: +Donne tout jusqu’à la fin+ et c’est ce qu’on a fait », a savouré le fils d’un ancien pilote de F1 et d’une mère qui s’est fait un nom dans le karting.

Estomaqué mais beau joueur, Hamilton l’a félicité: « Max a fait un boulot fantastique cette année », a lâché le pilote Mercedes, avant de disparaître rapidement dans le paddock.

Son écurie a aussitôt déposé deux réclamations, notamment sur la manière dont s’est terminée la période de voiture de sécurité qui a permis à Verstappen de prendre le meilleur sur Hamilton dans la dernier tour.

Ces réclamations ont été rejetées par les commissaires de course, mais Mercedes a immédiatement fait part, comme l’autorise le règlement, de « (son) intention de faire appel ».

L’écurie germano-britannique qui, piètre consolation, a remporté le titre des constructeurs pour la huitième fois de suite, a maintenant 96 heures pour formaliser son appel ou renoncer.

Si les critiques n’épargnaient pas la direction de course, contesté tout au long de la saison, aux Pays-Bas, les supporters de Verstappen ne boudaient pas leur plaisir: « Ce dénouement, c’est incroyable », savourait Tom Alsem, dans un bar de La Haye.

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