© AFP

L’Academy, centre de formation et fontaine de jouvence de Valentino Rossi

« Travailler avec ces jeunes me fait rester jeune ». Valentino Rossi, qui fête samedi ses 40 ans, a créé en 2013 la VR46 Riders Academy pour aider d’aspirants pilotes à progresser et relancer une filière italienne en souffrance. Cinq ans plus tard, « Il Dottore » se retrouve contre deux de ses élèves en MotoGP.

Rossi, Franco Morbidelli et Francesco Bagnaia. Trois des six Italiens qui participeront au premier Grand Prix moto de la saison le 10 mars au Qatar passent leurs samedis à tourner sur une piste en terre à Tavullia, le village des Marches (est de l’Italie) où le nonuple champion du monde a grandi et installé son « Motor Ranch ».

En entrant à Tavullia, on aperçoit dans un vallon en contrebas cette piste de 2,4 kilomètres, qui dessine ses deux ovales et les courbes blanches qui s’en échappent au milieu des vignes et des oliviers.

L'Academy, centre de formation et fontaine de jouvence de Valentino Rossi
© AFP

C’est là que les onze pilotes actuels de l’Academy s’entraînent depuis trois ans avec Rossi, lors de longues séances de course « à l’américaine », deux éliminations à chaque passage avant une finale à quatre. La saison prochaine, ils seront tous alignés en Championnat du monde MotoGP, Moto2 ou Moto3.

Le logo
Le logo© AFP

« L’idée de départ de l’Academy, c’était de ramener le motocyclisme italien là où il était il y a quinze ans, quand on était au top. En résumé, ça a été travailler beaucoup, écouter +Vale+ et mettre les gaz », explique à l’AFP Alessio « Uccio » Salucci, ami d’enfance et bras droit de Rossi, désormais directeur sportif de l’Academy.

– Performance –

Avant le ranch et l’Academy, il y avait une carrière de gypse désaffectée où Rossi s’entraînait avec quelques amis, comme une alternative moins dangereuse au moto-cross. Prenant goût au travail à plusieurs, le champion italien a ensuite créé son ranch, un ancien corps de ferme réhabilité posé sur un terrain de 65 hectares appartenant à son père.

L'Academy, centre de formation et fontaine de jouvence de Valentino Rossi
© AFP

« D’abord il y a eu des pilotes, ensuite seulement c’est devenu l’Academy », raconte encore Salucci. « Valentino fréquentait une salle de gym de Pesaro. Sont arrivés des gamins du coin, Niccolo Antonelli, Andrea Migno, Franco Morbidelli, qui savaient qu’il s’entraînait là. +Vale, il nous manque un gant; Vale, on n’a pas de combinaison+. On les aidait mais de façon basique. Alors Vale nous a proposé de fonder l’Academy, d’aider ces garçons mais de le faire sérieusement. »

L’affaire s’est développée au point que, de deux ou trois personnes au début, ils sont désormais une douzaine à travailler pour l’Academy.

« C’est devenu un projet de performance. Parce qu’on a eu deux champions du monde juniors, deux champions du monde Moto2 (Morbidelli en 2017, Bagnaia en 2018, ndlr) et qu’on va avoir deux pilotes MotoGP », explique à l’AFP Alberto Tebaldi, autre proche ami de Rossi, directeur général du groupe VR46.

Franco Morbidelli
Franco Morbidelli © AFP

Cette logique de performance, c’est le modèle Rossi. A l’Academy, les onze « Valentini » s’entraînent en salle et sur la piste avec le maître, sont suivis par les mêmes médecins et diététiciens et sont encadrés par le préparateur physique du champion italien, Carlo Casabianca.

– Rivalité –

« Le style de vie de Valentino est fait pour la moto. Les autres doivent comprendre comment vivre la vie d’un pilote. Donc tout ce que fait Valentino, à chaque minute, est bon à prendre », résume Saluccio.

« Il est dans ce sport depuis 23 ans et moi j’ai 22 ans. Toutes les difficultés, il les a déjà vécues. Et grâce à lui on sait immédiatement comment les résoudre », confirme Bagnaia, interrogé par l’AFP.

Francesco Bagnaia
Francesco Bagnaia © AFP

La progression des élèves de l’Academy a pourtant abouti à une situation troublante: l’affrontement en course de pilotes appartenant au groupe mais aussi à des écuries rivales, dont la Sky Team VR46 de Rossi, inscrite en Moto2 et Moto3.

L'Academy, centre de formation et fontaine de jouvence de Valentino Rossi
© AFP

« Les garçons connaissent notre état d’esprit. On est très heureux d’avoir le Team Sky et d’avoir des résultats, mais on fait aussi le maximum pour Marco Bezzecchi (membre de l’Academy mais pilote Red Bull KTM).

Et si Bezzecchi gagne une course, on sera très heureux », assure Tebaldi.

De toute façon, Rossi y trouve son compte. « L’entraînement seul, c’est ennuyeux », explique Saluccio.

Valentino Rossi
Valentino Rossi © AFP

« Maintenant, il s’entraîne avec des gens qui vont vite et qui veulent le battre. Lui aussi veut les battre et ça n’est pas facile. La compétition, tous les jours, c’est ça que l’Academy a apporté à Vale. »

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire