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GP de Russie – Mercedes seule au monde

Mercedes-AMG encore sacrée dimanche championne du monde des constructeurs en raflant presque tout, Ferrari seule écurie à soutenir la comparaison sur la durée, qui attend 2016 avec impatience: tels sont les enseignements que l’on peut déjà tirer d’une saison sans surprise, alors qu’il reste encore quatre Grand Prix.

Au sommet de la pyramide, du côté de la marque à l’étoile, les mêmes ingrédients ont produit les mêmes résultats qu’en 2014: un gros budget, des hommes compétents et bien organisés, un excellent châssis, le meilleur moteur du plateau, qui progresse encore, et un tandem de pilotes complémentaires, Lewis Hamilton et Nico Rosberg. Le +package+ est imbattable, pour l’instant.

Ferrari à l’époque de Michael Schumacher (2000-2004), puis Red Bull Racing quand Sebastian Vettel gagnait tout (2010-2013), n’ont pas fait autrement, avec la même recette. Puis le cycle a pris fin, le charme s’est rompu, et d’autres écuries ont pris le dessus, comme Renault (2005-2006) et Brawn GP (2009)… dans ces mêmes ateliers de Brackley où a été conçue la domination de Mercedes.

Les hommes en gris ont été patients, ils ont eu du mal à trouver la formule magique, puis Hamilton est arrivé, convaincu par Niki Lauda, et a joué le rôle de catalyseur. Car Hamilton est un champion hors-normes, comme Schumacher et Vettel, en plus d’être un porte-bonheur pour son écurie et un porte-flambeau pour la F1 moderne.

« J’ai l’impression de vivre un rêve, je ne sais pas combien de temps ça va durer », disait-il dimanche, lucide, après un nouveau cavalier seul. Le natif de Stevenage, premier champion noir de l’histoire de la F1, va bientôt rejoindre Ayrton Senna sur les tablettes mondiales, avec trois titres, et ce n’est pas un hasard. Ses statistiques sont impeccables, sa motivation intacte.

– Hamilton-Vettel, ça promet pour 2016 –

Le compliment officiel de Dieter Zetsche, président du groupe Daimler AG, est tombé dimanche soir, une fois garanti le 2e titre mondial des constructeurs. Le grand moustachu aux cheveux blancs a évoqué « la meilleure technologie », « le design intelligent », les qualités du moteur hybride de la W06. Il n’a pas oublié les hommes de l’ombre, cette « équipe fantastique qui travaille dur en coulisses » et fait « de chaque employé de Mercedes-Benz un champion du monde ».

Ce « facteur humain » évoqué par le Dr Zetsche, c’est ce qui rend l’équipe anglo-allemande sympathique, malgré sa domination sans faille, alors que Red Bull Racing avait une fâcheuse tendance à faire dans l’arrogance. Et comme elle n’accepte pas de perdre, après avoir tant gagné, c’est comme si elle ne respectait pas une règle de base de la F1: il faut savoir être patient, comme Ferrari, McLaren et Williams l’ont été, souvent, depuis 1950.

C’est justement ce facteur humain qui fait rêver les fans de Ferrari, comme au bon vieux temps. Car Vettel a apporté à Maranello son talent, sa force de travail, son humilité, son sens de l’humour, et ça marche. La Scuderia est à nouveau soudée, tendue vers un seul objectif, remporter son premier titre pilotes depuis 2007 (Kimi Räikkönen).

Même Hamilton se réjouit: « J’aurais aimé qu’il (Vettel) soit plus près de moi pendant cette course, pour qu’on puisse se bagarrer et faire le +show+ pour les fans », a dit Hamilton euphorique après son 42e succès en F1, autant que Vettel. « On avance pas à pas, l’an prochain on sera encore plus près de vous », a promis l’Allemand, serein. Comme la réussite a souvent souri aux deux larrons, ça va probablement se passer comme ça en 2016. Tant pis pour les autres.

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