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Fabio Quartararo, le nouveau petit prince de la moto

Une saison en MotoGP et déjà un destin de champion du monde pour Fabio Quartararo? En rejoignant l’équipe officielle Yamaha en 2021, le Français aura les moyens d’aller où aucun de ses compatriotes n’est allé: sur la voie d’un titre mondial dans la catégorie reine de la vitesse moto.

A 20 ans, le Niçois marche sur les traces de Valentino Rossi, qu’il remplacera chez Yamaha, ou encore de l’Espagnol Marc Marquez, couronné six fois en MotoGP depuis 2013.

Sur sa moto de l’écurie satellite Yamaha-SRT, le jeune homme avait déjà commencé l’an dernier à éclipser le vétéran italien, deux fois son âge et sept fois couronné dans la plus haute catégorie. Cinquième du classement des pilotes la saison dernière, le Français a devancé le « Docteur », septième, qui courait lui sur une machine d’usine.

S’il veut un jour succéder à Marquez (26 ans) et sa Honda au palmarès, Quartararo doit maintenant gagner, après ses sept podiums la saison passée, et devenir le premier Français à s’imposer en Grand Prix depuis Régis Laconi en 1999, l’année de sa naissance à Nice. Première occasion le 8 mars au Qatar pour l’ouverture de la saison 2020.

« El Diablo »

Dès son arrivée en MotoGP début 2019, Fabio s’est attiré la sympathie du public mais aussi de ses rivaux.

Il est certes surnommé « el Diablo » (le diable) et l’affiche sur le postérieur de sa combinaison de cuir, mais c’est plutôt d’un bon petit diable qu’il s’agit. Souriant, blagueur et modeste, le jeune homme s’est toutefois vite fait respecter à coup de pole positions (six) et de podiums (cinq deuxièmes places et deux troisièmes places).

Après s’être battu pendant tout le Grand Prix de Thaïlande début octobre avec le Français avant de le passer dans le dernier tour, Marquez lui-même ne s’y est pas trompé: « Fabio devient à chaque fois plus fort et il sera un sérieux rival pour le championnat l’an prochain », a-t-il estimé.

Pour l’instant, « Fast Fab », comme l’appelle la presse moto anglophone, doit se contenter de son titre de « rookie » (débutant) de l’année. Une forme de couronnement pourtant: son objectif affiché était simplement de terminer régulièrement dans les dix premiers.

« Je ne m’attendais pas à une telle saison », avouait-il dans un entretien à l’AFP, reconnaissant avoir fait « une adaptation super-rapide au MotoGP ».

Des années délicates en Moto2 et 3

Lorsqu’il est arrivé dans la catégorie ultime, peu croyaient à une progression météorique.

Après avoir explosé jeune adolescent dans le championnat de moto espagnol, Quartararo a connu des saisons difficiles en Moto3 et Moto2, les échelons menant au MotoGP. Il n’a ainsi remporté qu’une seule victoire en Moto2 au GP de Catalogne en 2018, alors que Marquez a été lui champion du monde dans cette catégorie en 2012, à 19 ans.

Mais Wilco Zeelenberg, le patron de l’écurie malaisienne Yamaha-SRT, satellite de celle d’usine, a jugé que le style et la morphologie du pilote français (1m77), se prêteraient davantage à la puissance et au poids plus élevés des MotoGP. Et il a jeté son dévolu sur Fabio pour les débuts de l’équipe dans la catégorie reine l’an dernier.

La suite lui a amplement donné raison: le novice s’est vite révélé tout aussi rapide –sinon plus– que les pilotes d’usine Valentino Rossi et Maverick Vinales.

Il manifeste surtout une surprenante maturité qui lui permet de trouver dans le dernier tour d’une séance de qualifications le centième qui lui permettra d’être le plus rapide et de résister sans chuter pendant toute une course aux assauts de Marquez.

Une force que Johann Zarco, l’autre Français aligné en MotoGP, attribue à son parcours en dents de scie dans les catégories inférieures.

« Dès 15 ans, il a tout explosé. A 16-17 ans, il n’a plus rien fait. A 18-19 ans, il a repris du niveau et, à 20 ans, cela explose à nouveau de folie », souligne celui qui a été deux fois champion du monde Moto2 mais a connu une année 2019 difficile.

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