© AFP

Carlos Sainz remporte le Dakar 2018

Un nouveau tour d’honneur pour le Matador. L’Espagnol Carlos Sainz a remporté samedi le Dakar-2018, son second sacre huit ans après le premier, en déjouant les pronostics au volant de sa Peugeot avec l’expérience de ses 55 ans.

« Hasta la victoria, siempre! » (« Jusqu’à la victoire, toujours! »): c’est comme si Sainz avait fait sienne la célèbre phrase du « Che » Guevara, à l’arrivée de la 40e édition du rallye-raid à Cordoba, dans la province d’enfance du révolutionnaire argentin.

En tête depuis une semaine, l’équipage Sainz-Lucas Cruz a logiquement validé son titre samedi, au terme de la 14e et dernière étape, remportée par le Sud-Africain Giniel de Villiers (Toyota).

« La victoire me manquait, a déclaré Sainz, ému à l’arrivée. Je suis très content, parce que ça a été un rallye très, très difficile. C’était le Dakar le plus dur que j’ai jamais fait. »

Sur le podium, sa Peugeot 3008 DKR Maxi N.303 devance les Toyota du Qatarien Nasser Al-Attiyah, à 43 min 40 sec, et de De Villiers, à 1 h 16 min 41 sec.

Le Madrilène s’offre ainsi un couronnement aussi historique qu’inattendu.

Membre du cercle select des pilotes à avoir remporté à la fois le Championnat du monde des rallyes WRC et le plus dur des rallye-raids, aux côtés des Finlandais Juha Kankkunen et Ari Vatanen, Sainz est aussi devenu le vainqueur auto le plus âgé de l’histoire, à 55 ans et 284 jours.

Persévérance

Pourtant au départ de Lima le 6 janvier, il était moins question de déterminer ses chances de victoire que de savoir si c’était son dernier tour, pour sa 11e participation.

N’ayant terminé qu’un seul de ses six Dakar courus depuis sa victoire en 2010 avec Volkswagen, il semblait être le plus en retrait de la « Dream Team » de la marque au lion, aux côtés des Français Stéphane Peterhansel, Sébastien Loeb et Cyril Despres.

« Il a eu des mauvaises années, des mauvaises séries depuis ses débuts avec Peugeot (en 2015) », explique Peterhansel. Ce titre, « ça récompense le travail qu’il a fait avec Peugeot, toute sa persévérance. »

Il a su franchir les dunes du Pérou et d’Argentine, le terrain qui lui est le plus compliqué, avec régularité et le moins de soucis majeurs, aidé par son expérience. « Notre patience a fait la différence », estime Lucas Cruz. « On comptait jusqu’à dix et on prenait la décision! »

« Le Dakar, ça n’a jamais été une épreuve de vitesse. Il y a de l’endurance et éviter de commettre des erreurs. Sur cette année-là, sur ce point-là, Carlos a été très fort avec Lucas », explique son coéquipier français Cyril Despres, étonné par Sainz: « Il nous surprend toujours, par son énergie, sa fougue d’un jeune de 20 ans! »

De l’autre côté, l’Espagnol a conservé sa pointe de vitesse, qui a fait merveille dans les étapes typées WRC. Il s’est imposé deux fois, en Bolivie, sur ce genre de journées.

‘Un rêve’

Sainz a ainsi réussi, pour lui et son équipe Peugeot, la sortie. Le team français va tourner le chapitre Dakar par une troisième victoire en quatre participations. Le Matador et le lion ont fait une belle équipe.

Côté motos, le Dakar a sacré Matthias Walkner (KTM), qui succède à son coéquipier anglais Sam Sunderland pour devenir le premier Autrichien titré en deux roues.

« C’est un rêve devenu réalité », a-t-il réagi, après s’être élancé à travers les photographes pour embrasser son équipe. « Tout a bien fonctionné, et c’est un sentiment incroyable. »

Il devance l’Argentin Kevin Benavides (Honda), à 16 min 53 sec, et l’Australien Toby Price (KTM), à 23 min 01 sec.

S’il est le troisième vainqueur différent en trois éditions, dans une catégorie qui cherche encore une hiérarchie, une tendance reste la même: KTM s’est offert une 17e victoire de suite, du jamais vu.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire