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Mondial 2010: Faut-il avoir peur de l’altitude et du froid?

Pour le président de la commission médicale de la FIFA, notre compatriote Michel D’Hooghe, les nations se sont bien préparées quant aux conditions du climat sud-africain et ont fait les bons choix sur place.

Sur les dix stades retenus pour le Mondial sud-africain, la moitié très exactement se situe à une altitude de plus de 1000 mètres: Polokwane (1200 m), Bloemfontein (1400 m), Pretoria et Rustenburg (1500 m) et Johannesburg (2000 m). Aux dires de Michel D’Hooghe, président de la commission médicale de la FIFA, jouer à ces altitudes, contrairement aux idées reçues, n’aura pas d’effet sur les organismes.

« Une étude réalisée par la FIFA a prouvé que jusqu’à 2000 mètres, il n’y avait aucune incidence majeure à ce niveau mais dès que l’on franchit cette barre, une préparation en altitude s’impose. En 1986, les Diables Rouges avaient été amenés, en début de compétition, à jouer à la fois dans la capitale, Mexico, et à Toluca, des villes situées respectivement à 2250 et 2750 mètres. En vue d’une acclimatation idéale, il faut compter deux semaines de séjour en altitude à plus de 2000 mètres et trois à plus de 3000. Comme nous étions proches de cette limite à Toluca, les joueurs avaient effectué un stage de trois semaines en Suisse, à Ovronnaz. C’est là qu’ils avaient sans conteste jeté les bases de leur toute bonne Coupe du Monde. Pour l’Afrique du Sud, ces précautions ne s’imposent pas dans la mesure où on n’excède pas les 2000 mètres…

Pourtant, la plupart des équipes ont prévu des stages en montagne: la France à Tignes et l’Algérie en Suisse, à Crans-Montana, pour ne citer que ces deux exemples?
D’autres ont choisi l’Autriche comme point de chute aussi. Comme les Pays-Bas à Seefeld, dans le Tyrol. Sans être dans le secret des dieux, je pense pouvoir dire que, dans tous ces cas, la motivation est davantage liée à une acclimatation au temps qu’à l’altitude. Il ne faut pas perdre de vue que dans l’hémisphère Sud, les saisons sont inversées par rapport au nord. La Coupe du Monde s’y déroulera donc en hiver, avec des températures qui ne dépasseront pas les 7 ou 8 degrés en altitude. C’est pour cette raison qu’un stage en montagne n’est pas superflu.

Une deuxième raison, selon moi, pour laquelle la plupart des équipes choisissent de prendre de la hauteur est sans doute purement pratique: si la France avait opté pour Clairefontaine en guise de préparation, les joueurs auraient journellement 300 journalistes sur le paletot. A Tignes, ce n’était manifestement pas le cas.

Après les Alpes, la France a poursuivi sa préparation en Tunisie. En Afrique du Sud, elle va être appelée à disputer ses matches au Cap, au niveau de la mer. Quid si elle doit ensuite se produire en altitude ?
Il n’y aura pas le moindre effet. Une fois encore, le Mexique constituait un autre casse-tête. Pour les participants, la hantise, avant le tirage au sort, c’était de débuter à Guadalajara, à 1500 mètres, autrement dit à une hauteur ne posant pas de réels problèmes, avant de grimper vers Mexico. Car comment fallait-il agencer sa préparation pour éviter tout contre-effet dans ce cas?

Ceci dit, il y a évidemment une différence entre jouer à 2000 mètres et évoluer au niveau de la mer. Dans ce contexte, il vaut mieux descendre que monter. J’entends par là qu’il est plus facile de débuter en hauteur pour se retrouver ensuite au point zéro que le contraire. Mais la différence au niveau conditionnel est négligeable et l’altitude ne sera pas une excuse. Pour moi, on va au-devant d’une belle Coupe du Monde. Il ne fera ni trop chaud ni trop froid. Les conditions seront donc absolument idéales pour jouer au football.

Bruno Govers

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