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Mehdi Carcela ou l’obsession du but

Récompensé pour le plus beau but de la saison dernière, Mehdi Carcela est l’élément le plus hot du Standard. Optera-t-il pour les Diables Rouges ou les Lions de l’Atlas (Maroc), réponse le 3 septembre.

Lundi, Mehdi Carcela a reçu le prix du plus beau but de la saison 2009-2010: sa reprise de volée, contre Malines, a été plébiscitée. « J’ai intercepté le ballon et j’ai tenté ma chance en un temps », se souvient-il. « C’est vrai que ce but-là était beau. J’aurais pu en réussir un tout aussi beau, en Coupe d’Europe, contre l’Olympiacos ou le Panathinaikos, mais mon envoi a chaque fois été repoussé par la barre. »

Carcela a déjà inscrit de nombreux buts spectaculaires. Et il y a pris goût. Il y a dix jours, contre Lokeren, il avait transpercé les filets de Boubacar Copa à deux reprises en 56 secondes. Cela faisait suite à un autre doublé, une semaine plus tôt, au Lierse. « Et je ne compte pas en rester là », prévient-il. « Une vingtaine de buts au terme de la saison, cela fait partie de mes objectifs. J’ambitionne de terminer sur le podium des meilleurs buteurs du championnat. Sans oublier les assists. Dans ce domaine-là aussi, j’espère me mettre en évidence. »

Le plus beau goal de la saison 2009-2010, signé Mehdi Carcela:

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Carcela déborde d’ambition. La saison 2010-2011 a commencé sur les chapeaux de roues pour lui. Tout irait pour le mieux dans le meilleur des mondes si une petite gêne au dos et à la hanche ne l’avait pas obligé à se ménager lors du match de prestige contre le Real Madrid, auquel il n’a pu participer qu’un petit quart d’heure. « Ce n’est pas bien grave. L’adversaire était, certes, prestigieux mais ce n’était qu’un match amical. Si je réalise mon objectif, qui est de jouer un jour dans la Liga espagnole, je rencontrerai les Madrilènes en match officiel. » C’est un supporter du FC Barcelone qui le dit…

Un match sans but est un échec

Depuis qu’il a signé son premier contrat pro, en janvier 2009, Mehdi a connu une progression fulgurante. « Franchement, je ne m’attendais pas à être aussi loin après un an et demi. Aujourd’hui, je suis déjà devenu un joueur important pour l’équipe. Une équipe très jeune, ce qui me confère de grosses responsabilités. Je ne vis plus dans l’ombre des anciens. Qui dit responsabilités dit pression. Je me sens dans l’obligation de confirmer. J’en veux toujours plus. Après deux doublés consécutifs, je me mets en tête d’inscrire deux buts à chaque match. Je sais que ce ne sera pas toujours possible, mais désormais, lorsque je ne trouverai plus le chemin des filets, j’aurai l’impression d’avoir raté ma sortie. Autrefois, j’étais essentiellement considéré comme un passeur. Chez les jeunes, je marquais peu, mais c’était souvent des buts décisifs. Aujourd’hui, marquer fait partie intégrante de mon registre. Je ne me pose plus de questions, je frappe d’instinct. Car, curieusement, je travaille très peu ces frappes à l’entraînement. On travaille les phases arrêtées (coups francs et corners) mais pas l’enchaînement contrôle-frappe. Ce qui me réjouit, c’est que je joue désormais à une place que j’adore: sur le flanc droit. Différentes options s’offrent alors à moi: je peux rentrer dans le jeu et armer ma frappe du pied gauche, mais je peux aussi déborder et centrer du pied droit. C’est très intéressant. »

Lorsqu’on lui demande ce qu’il doit encore améliorer dans son jeu, il répond: « Encore plus de buts, plus de passes décisives, plus de beaux gestes ». Il ne lui vient pas à l’esprit de répondre: « Je dois améliorer ma reconversion défensive ». Carcela est clairement un joueur naturellement orienté vers l’offensive. « Oui, je sais que défensivement, je dois encore progresser », reconnaît-il quand même. « J’essaie de faire un effort, de me repositionner en cas de perte de balle mais ce n’est pas encore automatique et mon placement est encore déficient. »

En revanche, en relevant les personnes qui ont été importantes dans son éclosion, Mehdi ne manque pas de citer le nom de Laszlö Bölöni. « Il a été très dur avec moi. Il a souvent dû me recadrer. Mais je découvre aujourd’hui que c’était pour mon bien. J’avais besoin de quelqu’un qui me tienne de près ».

Lors du match de Ligue des Champions à Arsenal, où il avait été exclu suite à une réaction impulsive, Carcela s’était sérieusement fait remonter les bretelles. « J’étais encore jeune. Je n’avais sans doute pas entièrement compris que le football n’était plus un jeu, mais un métier. Je pense avoir mûri. » Mehdi Carcela n’a que 21 ans…

Belge ou Marocain? Le 3 septembre, on saura

Lors du dernier match amical des Diables Rouges, en Finlande, Mehdi Carcela n’avait pas été sélectionné par Georges Leekens qui l’avait laissé à la disposition de Jean-François deSart. A Vannes, les Espoirs s’étaient imposés 0-1 face aux Bleuets d’Eliaquim Mangala. Et quand bien même le sélectionneur aurait pris Carcela avec lui à Turku, cela n’aurait rien changé quant au statut du joueur puisqu’il s’agissait d’un match amical.

A l’époque de Dick Advocaat, le coach néerlandais avait mis la pression pour que Carcela se décide au plus tôt pour la Belgique ou le Maroc. Mehdi avait finalement opté pour la Belgique mais en sachant qu’il pourrait encore changer d’avis aussi longtemps qu’il n’aurait pas joué de match à enjeu. Le Standard refuse que Carcela communique sur le sujet. Quoi qu’il advienne, le 3 septembre, on saura s’il fera carrière comme Diable Rouge ou comme Lion de l’Atlas (le Maroc dispute une rencontre de qualifications continentales contre la République Centrafricaine), puisque le choix posé à ce moment-là sera définitif. Evidemment, Mehdi pourrait s’octroyer un nouveau délai de réflexion mais il faudra bien qu’il se décide un jour.

Daniel Devos

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