Zulte Waregem, par Hazard…

Mais que se passe-t-il dans ces P01 de folie qui apportent sans cesse leur lot de surprises, d’émotions et de retournements de situation ? La formule est décriée, à juste titre au regard du hold-up commis chez le leader à l’issue de la phase classique du championnat, mais chaque journée est digne d’un festival de cinéma. Dimanche passé, dans la grande salle du Gaverbeek, pleine à craquer, le  » réalisateur  » Francky Dury a présenté, comme ce fut le cas au Club Bruges, un mix de la Mort aux trousses et de L’Ombre d’un doute. A ce rythme-là, son parterre de jeunes loups aux dents longues et de vieux grigous raflera tous les oscars quand  » The End  » apparaîtra sur les écrans. En attendant, Zulte Waregem a fait chuter Anderlecht, en tête depuis le 11 novembre, de son piédestal. Les Mauves ont accablé l’arbitrage de tous les reproches. Le deuxième penalty accordé aux Flandriens était peut-être léger, le premier pas du tout car Bram Nuytinck devait accompagner Mbaye Leye jusqu’à la ligne de fond au lieu de charger comme un buffle.

Et quelque part, le changement de donne en tête du classement général rappelle la fable du rat des villes et du rat des champs. A la campagne, Zulte Waregem, le travail a été soigné au quotidien en prévision des échéances et des jours difficiles. L’organisation générale est impeccable et, contre Anderlecht, trois hommes ont survolé les débats. L’admiration s’adresse prioritairement à Thorgan Hazard, intenable, jouant juste, découvrant sans cesse des espaces et des faiblesses dans le tissu défensif adverse. C’est la classe et la promesse d’une belle carrière. Mais le Zulte Waregem par Hazard est aussi l’oeuvre du magnifique Leye, qui affole les défenses, et de Junior Malanda, aux cuisses d’haltérophile, surpuissant et qui a mangé la ligne médiane bruxelloise. Fulham ne le lâche plus des yeux. Pour aller jusqu’au bout, Zulte Waregem devra gérer son nouveau statut et, peut-être, des soucis imprévus : Franck Berrier n’a pas apprécié son remplacement.

Anderlecht est en perte de vitesse et, par rapport aux beaux jours, on découvre un John Vanden Brom mauvais perdant, accusant l’arbitre au lieu de se pencher uniquement sur la qualité en chute libre du jeu de son équipe. Elle semble perdue, pour le moment, entre le désir de développer de belles idées et le power football. Il n’y a pas encore le feu mais c’est le moment de retrouver une assurance anti-incendie. Il reste évidemment cinq affiches pour renverser la tendance. Dimanche prochain, à 14 h 30, Anderlecht se rend au Club Bruges, requinqué par son succès à Genk. Avec une victoire seulement en cinq matches de PO1, Anderlecht ne pourra pas se permettre de faux-pas à Bruges.

Zulte Waregem a rendez-vous à Sclessin, toujours dimanche, sur le coup de 18 h. Le Standard a été abattu en plein vol par Lokeren qui a accepté les quatre cadeaux de la défense liégeoise. C’est une première pour les Rouches dans le cadre de ces PO1 mais elle souligne un problème connu. Le Standard de Mircea Rednic est à l’aise quand il peut évoluer bas et orchestrer des contres fulgurants. Pour mettre cela en pratique, William Vainqueur et Yoni Buyens doivent avoir de l’espace. Or, ils n’en ont pas eu au Daknam. Après la bourde de Eiji Kawashima, la bande à Peter Maes s’est retirée dans son camp, bastion imprenable pour le Standard. Jelle Van Damme et ses camarades ont une revanche à prendre. Loin de là, le Beerschot est en deuil. Le Kiel pleure une de ses légendes, le gardien de but Jos Smolders décédé à 72 ans, et descend en D2. Le Beerschot, encore un rat des villes.

PAR PIERRE BILIC

Anderlecht ne pourra pas se permettre de faux-pas dimanche à Bruges

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