Zidane à Sclessin, l’histoire vraie

Ce coup de tonnerre médiatique est raconté par Alain Ronsse, du Laatste Nieuws. Et c’est savoureux…

 » Le soir du gala, on finit très tard dans une salle du Casino d’Ostende. Luciano D’Onofrio a affrété un bar. Je lui dis qu’on remettra le Soulier d’Or à Steven Defour en avril ou en mai. Et dans l’enthousiasme, je lui lance : -Tiens, tu as un bon contact avec Zinédine Zidane, il ne pourrait pas faire le déplacement à Liège pour remettre le trophée ? Ce serait super chouette. Il me répond : -Mais qu’est-ce que tu viens me raconter là ?

A la mi-avril 2008, le Standard joue à Gand en Coupe de Belgique et se fait éliminer. C’est cinq jours avant le Standard – Anderlecht où on a prévu de faire la cérémonie avant le coup d’envoi. A Gand, je suis en tribune à côté de D’Onofrio. Je lui demande s’il a repensé à ce que je lui ai demandé à Ostende. Il me lâche : -Nom de dieu, tu ne crois quand même pas que Zizou va se taper un déplacement pareil pour remettre un Soulier d’Or de merde ? Il a un sourire carnassier quand il me dit ça, c’est une image parce qu’il ne dévalue pas du tout le prix. Et il ajoute : -Je vois que quand c’est un gars d’Anderlecht qui gagne le Soulier d’Or, c’est Roger Vanden Stock qui le remet. Et moi, je ne peux pas le faire au Standard ?

Le jour du clasico, j’arrive à Sclessin avec le Soulier d’Or dans mon sac. Je réfléchis à la photo qui paraîtra dans tous les journaux. Et là, j’ai une idée : je vais demander si Wilfried Van Moer peut m’accompagner dans le rond central. Un ancien Soulier d’Or, une icône du Standard, c’est symbolique. En montant vers la salle de réception, je croise Dominique D’Onofrio. Il voit que je suis un peu énervé. Je lui explique que j’aurais voulu avoir Zidane, mais puisque ça ne s’est pas fait, je vais essayer d’avoir Van Moer. Il me répond : –A ta place, je ne demanderais pas à Van Moer. Je crois que mon frère a un cadeau pour toi.

Je redescends vers l’espace des vestiaires, et là, qui je vois devant moi ? Zidane, toujours svelte, tout en noir, avec une veste en cuir. Luciano est avec lui. L’arbitre appelle les joueurs, et quand ils arrivent dans le tunnel, il faut voir leur tête. Lucas Biglia et tous les autres, ils sont super impressionnés. Je lis dans leur regard : -Mon dieu ! Au moment où ils montent sur le terrain, le speaker annonce que Zidane est là, le stade explose.

De la part de Luciano D’Onofrio, c’est un coup psychologique phénoménal. Les Anderlechtois voient que Zidane est venu pour fêter un adversaire, c’est déjà 1-0 avant de commencer, le Standard a déjà presque gagné le match. Personne n’avait été mis au courant, Defour est tombé des nues comme tout le monde. « 

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