Le Brésilien à la frappe de mule ne perd aucun espoir.

Après un passage assez tumultueux au FC Liège, Isaïas est arrivé récemment à Battice, club de Promotion D. La nouvelle équipe du Brésilien occupe actuellement le fond du classement et va devoir se battre pour ne pas être reléguée en Provinciales.

Isaïas: La situation du club est effectivement difficile. On va tout faire pour participer aux matches de barrages qui nous éviteraient, en cas de succès, la relégation. A Battice, tout le monde est très gentil, peut-être trop parfois. Les dirigeants devraient être plus sévères avec nous. Si les performances sont décevantes, c’est évidemment de la faute des joueurs. On a perdu trop de points qui étaient pratiquement acquis. On a beaucoup de difficultés à gérer les fins de matches. Le noyau manque un peu de maturité et d’expérience mais je reste persuadé qu’on est encore capable de faire de bons résultats. La descente serait catastrophique, surtout pour les dirigeants peut-être. Ils ont tout donné pour que l’équipe parvienne en Promotion. La chance va devoir être avec nous, en tout cas. Mais c’est d’abord à nous de la forcer.

Etes-vous satisfait de votre rendement?

J’ai joué six matches et marqué quatre buts. On a trois entraînements par semaine mais je continue à m’entraîner chaque jour. Je cours vraiment beaucoup. Je veux retrouver mon meilleur niveau le plus vite possible.

Tactiquement, l’équipe tourne-t-elle autour de vous?

Non, pas du tout. C’est à moi de m’adapter. On n’a d’ailleurs pour l’instant aucun système de jeu spécifique car l’équipe compte quelques blessé et suspendus. Ces derniers se sont énervés en fin de matches généralement. Nous allons maintenant essayer de maintenir un système. Personnellement, je joue soutien d’attaque ou deuxième attaquant. Au fait, je ne discute pas tactique avec l’entraîneur car je ne souhaite pas tout chambouler. En plus, ça n’est pas mon boulot. L’ambiance est vraiment excellente au sein du groupe. Et elle le reste en dehors des entraînements. On va souvent boire un petit verre ensemble. C’est très agréable. Le public est également très chaleureux mais on est quand même déçu par les résultats.

Comment êtes-vous arrivé à Battice au fait?

J’étais bloqué au FC Liège. On m’avait promis beaucoup de choses et je n’ai rien vu venir. J’ai demandé à la direction de ma libérer et ils ont accepté. J’ai alors demandé à mon ami Yves Baré de me trouver un club et c’est ce qu’il a fait.

En dehors du football, que faites-vous pour l’instant?

J’ai beaucoup de temps libre. Je n’y étais plus trop habitué. Je vais souvent en forêt me promener ou courir car les entraînements du haut niveau me manquent. Je consacre évidemment beaucoup de temps à ma copine. Je suis avec elle depuis cinq ans. Je vois également mon ami Wamberto. Mais mon principal hobby est en fait la religion. Je suis protestant et très croyant. Le contexte international actuel me fait beaucoup réfléchir et prier pour la paix. Je reste assez réaliste, on ne peut rien améliorer. La seule solution pour moi est la prière. J’ai maintenant presque 30 ans et ma foi en dieu me permet de ne jamais perdre espoir pour que ma carrière soit relancée. Je vais me donner à 200 % pour mon nouveau club et après, on verra. Je souhaite encore jouer cinq ans à fond. Pour l’instant, j’ai beaucoup de contacts. »Turquie: ma seule erreur »

Pour revenir à votre passage à St-Trond, quelles étaient les véritables raisons qui ont poussé les dirigeants à vous verser dans le noyau B?

Je crois que cette situation a été la conséquence de plusieurs malentendus. Les rumeurs disaient que je blanchissais de l’argent pour la mafia ou que j’étais en proie à de nombreuses dettes de jeu. C’était complètement faux! A cette époque, j’avais beaucoup de problèmes privés mais aucun avec le groupe. Tout fonctionnait plus ou moins bien footballistiquement, en fait. Mes coéquipiers sentaient, cependant, que je n’étais pas trop bien et me demandaient parfois ce qui n’allait pas dans ma vie. éa n’a pas plu à l’entraîneur, apparemment, qui pensait que mon rendement était insuffisant et j’ai donc été versé dans le noyau B.

Pensez-vous que votre caractère assez fort vous a joué des tours dans votre carrière?

Peut-être au début. Par la suite, je ne pense pas. J’étais très jeune quand je suis arrivé en Belgique, j’avais 17 ans. éa m’a fait très bizarre de changer complètement d’environnement. J’ai donc dû apprendre la vie professionnelle et ce ne fut pas facile tous les jours. La seule erreur que j’ai faite dans mes choix de carrière a été de quitter le FC Metz pour Gaziantepspor en D1 turque. Ce fut un choix purement basé sur l’argent. J’étais encore trop jeune et je ne me rendais pas compte que j’évoluais dans une équipe exceptionnelle. Mes coéquipiers étaient des joueurs tels que Jocelyn Blanchard et Robert Pirès.

Avant d’arriver au FC Liège, vous avez tenté l’expérience en Suisse.

Oui, à Lausanne. On avait participé aux matches de barrage pour la relégation et on a réussi à se sauver. Mais le club a eu de nombreux problèmes financiers et le club s’est finalement quand même retrouvé en D2.

En temps que Brésilien, comment avez-vous vécu la victoire en Coupe du Monde?

J’étais là-bas et c’était fatalement la folie. Le Brésil avait eu du mal à rentrer pleinement dans la compétition mais petit à petit, l’équipe s’est retrouvée en finale. J’étais avec ma copine et c’était évidemment la seule Belge dans notre groupe de supporters lors du match contre les joueurs de Robert Waseige. Je dois vous avouer une chose: toutes les personnes avec qui j’ai regardé le match ont dit que le but de Marc Wilmots était valable… éa aurait peut-être tout changé ou peut-être pas. En tout cas, ce sacre a apporté un peu plus de joie dans la vie des Brésiliens. Ce n’est pas toujours facile là-bas. C’est pourquoi nous sommes fort croyants. J’espère vraiment que partout dans le monde, on va parvenir enfin un jour à vivre tranquille, en paix.

Tim Baete

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