Ballon de bronze derrière Messi et Iniesta, l’Espagnol de bientôt 31 ans est celui qui fait tourner la boutique catalane. Voici comment.

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Xavi est certainement le joueur qui a le meilleur jeu de passes au monde. Non seulement, il présente un pourcentage de réussite très élevé dans ce domaine, mais qui plus est, il est un des joueurs qui touchent le plus de ballons. Ses services sont précis, d’un dosage chirurgical, et il est capable d’alterner jeu court-jeu long avec le même bonheur.

Le numéro 6 de Barcelone possède des qualités techniques de très haut niveau. Ses contrôles, ses dribbles et ses enchaînements sont de très grande classe. De plus, tous ses gestes sont d’une élégance rare et font penser que la maîtrise du ballon avec les pieds est d’une extrême facilité.

L’international espagnol possède une vision du jeu exceptionnelle. Il anticipe remarquablement les appels de balle de ses partenaires ainsi que les réactions des adversaires, ce qui lui permet d’être à chaque fois maître de la situation. Il sent quand il doit temporiser, soit en gardant le ballon, soit en jouant latéralement voire vers l’arrière. A bon escient, il recherche l’intervalle ou la profondeur où ses transmissions sont millimétrées.

Il est le véritable métronome du jeu catalan ainsi que de la Roja. La plupart des actions passent par lui et c’est souvent le déclencheur de LA passe qui déstabilise l’organisation adverse. Il est constamment disponible pour le possesseur du ballon, qui, s’il est en difficulté, peut s’appuyer sur Xavi.

L’expérience et la très grande maturité font de lui un des meneurs du groupe. Arrivé à la Masia à l’âge de 11 ans (il en aura 31 le 25 janvier), il connaît le fonctionnement du Barça sur le bout des doigts. Avec 550 apparitions en pro, il est devenu début janvier le recordman des sélections chez les Blaugrana.

Le champion d’Europe 2008 et champion du monde 2010 fait preuve d’un calme exemplaire en toutes circonstances. Il maîtrise les événements et en possession de balle, il contrôle le pressing adverse avec une facilité déconcertante, pouvant même être décourageante pour l’opposant.

Le meilleur joueur de l’Euro 2008 possède un volume de jeu extraordinaire. Il est continuellement en mouvement et se trouve constamment très près du porteur du ballon quand il n’est pas lui-même en possession de celui-ci. Il fait tout le temps l’effort pour se libérer du marquage adverse, un comportement le rend presque incontrôlable.

Le jeu en triangle et les combinaisons courtes sont un véritable jeu d’enfant pour le Catalan. Il utilise toutes les surfaces du pied, le plus souvent le droit, pour jouer en appui et solliciter les 1-2, que ce soit comme déclencheur ou comme remiseur. Qui plus est, beaucoup de passes sont réalisées en un temps.

Avec son mètre 70 et ses 68 kilos, le jeu de tête ne fait pas partie de ses spécificités. Il s’implique très peu dans le combat aérien. Il demande constamment le ballon au sol et principalement dans les pieds. Il délivre beaucoup de phases arrêtées sur les flancs et quand ce n’est pas le cas, il ne se fourre pas dans les 16 mètres pour disputer les duels de la tête.

Bien qu’il maîtrise tous les gestes de base avec le pied gauche, son deuxième pied n’est pas à classer dans ses plus grandes qualités. Il a d’ailleurs tendance à ne pas trop s’en servir tant il est performant avec toutes les surfaces de son droit, que ce soit dans les contrôles orientés, les déviations ou les transmissions.

Avec ses qualités techniques, le compère d’Andres Iniesta ne se montre pas très prolifique devant le but. Avec une moyenne approximative de 1 but tous les 10 matches (son meilleur total en 1 saison est de 10 goals toutes compétitions confondues). Il est davantage un passeur qu’un finisseur.

Celui qui a commencé en pro en 1998 ne possède pas une frappe de mule du cou de pied mais est capable d’enrouler superbement ses frappes, que ce soit sur corner, coup-franc ou en course. Il doit, sur phases arrêtées, faire face à une concurrence féroce. Sa frappe plein pied n’a pas la même puissance que celle des meilleurs artificiers de la planète foot.

Sa vitesse sur les premiers mètres est de bon niveau. Par contre, sur les courses de 30-40 mètres, il présente un déficit important par rapport aux joueurs les plus puissants. Cependant, cette carence ne se remarque pas trop car il ne s’engage qu’exceptionnellement dans de longs raids, que ce soit avec ou sans ballon.

Son jeu en perte de balle n’est pas du même niveau qu’en possession. Il tackle rarement et son engagement dans les duels défensifs n’est pas très agressif. Il compte plutôt sur ses partenaires défensifs pour remplir ce rôle mais il faut bien admettre que, quand on évolue dans une équipe qui est en possession de balle pendant 70 % du temps, le jeu en récupération du ballon est moins important.

Bien qu’il ait évolué à tous les postes de l’entrejeu en tout début de carrière pro, c’est dans un statut de joueur axial qu’il donne la pleine mesure de son immense talent. On peut donc affirmer qu’il manque clairement de polyvalence mais son apport est tel dans le milieu qu’il serait idiot de l’utiliser dans un autre rôle.

NÉ EN 1963, ÉTIENNE DELANGRE JOUA COMME DÉFENSEUR AU STANDARD DE 1981 À 1992 (267M EN D1 ET 6B, CHAMPION EN 82 ET 83). EX-CHARGÉ DE COURS À L’ÉCOLE DU HEYSEL, IL COACHA DE LA P1 À LA D1 (CHARLEROI).

PAR ÉTIENNE DELANGRE

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