Wim De Coninck laisse de côté les fanatiques

Thomas Bricmont

Sorte de pendant néerlandophone de Benoît Thans (mais pas dans le style), Wim De Coninck s’est érigé au fil des ans comme un leader d’opinion dans le nord du pays. Une carrière modeste de gardien de but, qui l’a notamment mené à Waregem, Gand et l’Antwerp, ne lui assurait pourtant pas l’autorité nécessaire…

Pour ceux qui ne vous suivent pas sur Belgacom TV côté flamand ou ne lisent pas vos chroniques dans Sport/Voetbal Magazine, expliquez-nous comment vous êtes devenu le consultant numéro 1 en Flandre ?

J’ai déjà une certaine expérience puisque j’ai fait mes débuts en télé sur Canal + flamand en 1994. Par contre, pourquoi continue-t-on à faire appel à moi ? Il faudrait le demander aux décideurs de Woestijnvis, mon employeur. Plus sérieusement, j’ai le sentiment de dire ce que je vois. Et ça semble leur plaire.

Pas de langue de bois, c’est, en forçant le trait, votre style ?

Je donne mon avis pour la majorité des suiveurs. Ça peut parfois en fâcher certains. De toute manière, je ne suis pas là pour plaire aux fanatiques. Ceux d’Anderlecht m’ont collé la réputation d’être anti-Anderlecht. De même pour ceux de Bruges ou du Standard. Même à Gand, alors que j’en suis originaire, d’aucuns pensent que je suis contre leur club. Ça ne me touche guère. C’est mon employeur que j’écoute en priorité. Et lui continue à vouloir que j’émette mon avis, donc…

Joueur, vous n’avez jamais connu les sommets. Est-ce un argument que l’on vous renvoie à la figure après certaines de vos déclarations ?

C’est évident que par rapport à des gars comme Marc Wilmots, Walter Meeuws ou Johan Cruyff, tous trois consultants, je ne peux pas avancer le même palmarès. Prenez Cruyff : s’il est là, c’est d’abord parce que c’est Johan Cruyff. Dès le départ, on leur tend une oreille plus attentive. Quant aux critiques que vous citez, je les ai déjà entendues. Certains n’aiment pas que je leur dise ce que je vois. Être copain avec tout le monde, ça n’a jamais été mon but.

Vous vous retrouvez dans des émissions comme Studio Voetbal aux Pays-Bas ?

Là, les chroniqueurs sont beaucoup plus durs. En Flandre, on n’a pas leur mentalité, donc je ne pense pas que ce modèle serait efficace. Vous avez Stéphane Pauwels, dont le style colle plus à celui des Hollandais. Parfois, c’est du show pour le show, sans beaucoup d’analyse. Mais ça semble plaire. Donc, pourquoi pas… De mon côté, j’essaye de m’interdire de jouer l’homme, ça ne fait pas partie de mes ambitions.

THOMAS BRICMONT

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