What the f… k is going on ?

Il est de ces mots, de ces verbes qu’on hésite parfois à écrire.

Dont on se dit, si jamais ma tante Didine le lit, elle va se dire :  » Y d’vint sot mi p’tit Fi, qu’est-ce qui vont penser les gens !  »

Alors Didine, désolé mais : Fuck et même Fucking. Tel sera le thème du jour.

C’est quand même bizarre que quelque chose de plutôt agréable voire délicieux à faire devient une insulte dès qu’elle passe du verbe à l’adjectif.

Passer de l’action à la constatation. C’est comme dans tout, il y a ceux qui font et ceux qui parlent. Et en général, ce sont ceux qui font le mieux qui en parlent le moins.

Sauf moi, bien sûr. Mais moi c’est par obligation professionnelle que je fais… les deux.

 » Fuck  » est certainement le terme le plus utilisé sur et autour des terrains de foot anglais.

Bien plus que : ‘dégage !’, ‘replace-toi !’, ‘attention !’, ‘ta gueule !’, ‘reviens !’, ‘on lâche rien !’, ‘bien joué !’, et tant d’autres.

Dans son 1/16e de finale de FA Cup contre Tottenham, le poète en forme de docker, NeilWarnock a hurlé 86 fois notre thème du jour.

Sept fois, c’était destiné à l’arbitre. Un arbitre qui, comme tous les autres, n’entend plus ce mot. C’est ce qu’on lui a appris lors de sa formation.  » Quand un joueur ou un coach vous dit ça, vous n’avez rien entendu. Sur de l’herbe et en short, c’est normal. Ça fait partie de la tradition. Comme votre  » cupoftea  » à la mi-temps « .

C’est la tolérance à l’humain. C’est la dialectique adaptée à une situation exceptionnelle. C’est Neil Warnock dans le monde du foot.

Depuis 30 ans, ce coach passe ses saisons à se disputer, à insulter aussi bien ses joueurs, ses collègues que ses présidents et les journalistes.

Son parcours est fait de heurts mais aussi de bonheur.

Comme par exemple connaître sept montées dont trois en Premiership.

Notamment avec le club de son enfance Sheffied United et dernièrement les Queens Park Rangers. 15 ans que ce club attendait ça, ils l’ont pourtant viré 6 mois plus tard. Y a des faits qui sont beaucoup plus vulgaires que des mots.

C’est peut-être pour ça que Neil ne se gêne pas.

Maintenant, il est à Leeds avec un certain ElHadjiDiouf. Un joueur qu’il avait traité de :  » Ce type vaut moins qu’un rat d’égout « . Si si en direct. Le joueur sénégalais avait répondu via la presse :  » Warnock est une m… « . Quelques mois plus tard, la merde transférait le rat dans son équipe. Et Diouf est excellent et il vient de re-signer pour 18 mois.

Comme quoi, y a les mots mais plus important, il y a le terrain. Celui sur lequel on ne peut pas tricher. Et là, Neil a du souci. Les mots le rattrapent. Il y a trois semaines, Leeds est battu chez le dernier de division 2. Les fans en ont marre. Ils ne veulent plus de lui et publient une lettre ouverte dans un journal de Leeds. Son titre :  » What the f… k is going on « . Et oui Neil, un jour tu donnes, un jour tu ramasses.

En attendant, il est toujours là. Et, en voyeurs neutres que nous sommes, on se régale du personnage.

Dans un documentaire qui lui a été consacré, le bonhomme n’a aucune honte à dévoiler son côté superstitieux. Un côté à plusieurs facettes. Avant chaque match important, il regarde le même film. Tant qu’il gagne, il se rase toujours avec les mêmes lames. Le jour du match, il attend le plus longtemps possible avant d’aller uriner, jusqu’à ce qu’il ne sache plus marcher. Il attend que ses joueurs soient à l’échauffement pour rester seul dans le vestiaire et prier.

Après chaque victoire, en rentrant chez lui, il s’arrête à tous les feux de signalisation. Qu’ils soient au vert ou au rouge.

Le foot rend fou, on l’a toujours dit. Warnock est un taré rempli d’amour. Qui s’exprime souvent sans passer par la phase réflexion. Un pur au langage pollué.

Après la qualif, ses premiers mots à ses joueurs furent :  » You were Fucking good mother fuckers « . C’était un cri d’amour. Et ses joueurs un à un lui ont répondu : « You’re a fucking good coach « . Elle est pas belle la vie ? Jusqu’au prochain match.

Neil Warnock a hurlé 86 fois  » fucking  » face à Tottenham.

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