WESTERLO EN FINALE DE LA COUPE

Pensionnaire de P2 il y a vingt ans, il vit un rêve les pieds sur terre.

La soirée du 11 avril 2001 fera date dans les annales de Westerlo: il a éliminé le GBA en demi-finales de la Coupe et va disputer le 27 mai la première finale de son histoire. Jan Ceulemans, son entraîneur, vient de clore un bref flirt avec le Lierse pour prolonger de trois ans son séjour à Westerlo, qui a retrouvé en lui la convivialité et les qualités qui lui avaient permis de danser dans la cour des grands, sous la direction de Jos Heyligen, quand il avait accédé à l’élite, en 1997.

La réussite de Westerlo est celle d’un petit club bien dans sa peau, qui a pourtant gravi à toute allure les échelons du football, puisqu’en 1982, il était toujours en P2. C’est aussi celle d’un club sain, qui vit depuis plus d’un an sans président, puisque René Gijbels a démissionné sans qu’on lui trouve de remplaçant et qu’il a intenté une action en justice contre Westerlo. Mais le club, lui, se dit que mieux vaut serrer les cordons de sa bourse que de risquer la faillite en suivant la route préconisée par Gijbels. C’est que dans les années quatre-vingt, suite à une gestion trop ambitieuse, Herman Wijnants, le manager actuel, faisait lui-même les sandwiches des joueurs, à défaut de pouvoir payer du personnel…

Le sympathique Kuipje a été le théâtre d’un exploit. L’exploit de joueurs souvent méconnus, rejetés par d’autres clubs de l’élite. Bart Deelkens, Sadio Ba, Bjorn De Coninck, Frank Machiels, Mario Verheyen, Jef Delen, Sidney Lammens, Bart Willemsen et Vedran Pelic n’ont jamais effrayé les autres clubs de D1. Ils ne les ont pas davantage séduits, jusqu’à présent. Quant à Dalibor Mitrovic, il était impossible à maîtriser. Le Lierse ne voulait plus d’ Yves Serneels, le Germinal de Marc Schaessens et Lokeren de Boeka-Lisasi. Et Rudy Janssens? Fini, usé. Frank Dauwen? Que faites-vous de son genou? Lucas Zelenka? Un garçon à problèmes, un cas.

Certes, Westerlo n’a pas toujours produit un football léché mais les supporters s’en moquent bien pour l’instant. Pendant la finale, ils entonneront de tout leur coeur iedereen is bang van Westerlooo, un refrain qui prend des allures de hit-parade du football belge. Et si Westerlo devait s’incliner face à Lommel, il ferait quand même la fête car sa soif est intacte. La morale de l’histoire? Les sandwiches ne sont jamais meilleurs que quand on s’amuse. Wijnants peut en témoigner. (R. De Groote)

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