WESLEY SONCK

Devenu consultant, l’ancien Diable Rouge va toujours droit au but.

1 Auriez-vous jamais pensé que Luca Biglia puisse jouer un jour au plus haut niveau ?

 » Je l’ai affronté suffisamment pour savoir qu’il est très fort. On lui reprochait de sortir trop rarement et de ne pas marquer assez mais l’époque à laquelle les médians défensifs inscrivaient quinze buts par saison, comme BerndThijs, est révolue. A Anderlecht, Biglia ne pouvait plus progresser, il avait besoin d’un nouveau défi.  »

2 Vazquez perd-il son temps en restant au Club Bruges ?

 » Non. Quand on est aussi fragile, on ne doit pas chercher à jouer dans un championnat où le rythme est plus intense. S’il progresse physiquement, peut-être, mais à Bruges, quand il est top, il fait la différence. Il n’y a pas beaucoup de joueurs en Belgique qui sont capables d’isoler un joueur devant le but comme il le fait.  »

3 La saison dernière, quand vous êtes-vous dit pour la première fois que Gand pouvait décrocher le titre ?

 » Lorsqu’il s’est imposé 1-2 à Anderlecht. Cette victoire pouvait le booster ou le faire stresser. Anderlecht ne tournait pas rond et le Club Bruges craquait physiquement, tandis que les Gantois étaient très forts à ce niveau-là. J’ai vu le match Standard – Gand au deuxième tour de la phase régulière : en matière de possession de balle, c’était formidable. On voyait que les Gantois travaillaient cela tous les jours à l’entraînement, que l’entraîneur variait les possibilités et qu’il lui suffisait d’un signe pour modifier quelque chose. Hein est un créateur, il fait en sorte que ses joueurs soient toujours bien placés. Citez-moi un joueur de Gand qui puisse jouer dans un grand club… Ceci dit, je trouve que SvenKums est un médian défensif très moderne, qui couvre énormément de terrain, voit bien le jeu, est fort techniquement, garde bien le ballon et est capable de changer de rythme. Hein utilise les points forts de chacun de ses joueurs. Et ça, c’est la marque des grands entraîneurs.  »

4 Il y a un an et demi, vous aviez des doutes quant aux qualités d’Aleksandar Mitrovic mais le voilà en Premier League.

 » J’essaye de voir plus loin que ce qu’un joueur montre en Belgique, de me demander s’il est capable de répondre aux attentes d’un club étranger. Et je me pose toujours des questions au sujet de Mitrovic, même si je dois dire qu’en Belgique, il s’est bien débrouillé. Le tout est de savoir quelle est sa marge de progression. Il y a peu, il a dit qu’il devait couvrir davantage de terrain. J’ai connu cela en Allemagne. Quand tu débarques, tu crois que tu es au top physiquement mais tu te retrouves dans un championnat où on ne fait que courir. Si Mitrovic progresse sur ce plan, il a une chance mais il ne joue pas non plus dans une équipe qui domine et joue haut.  »

5 Si vous étiez à la tête d’un club belge et que vous aviez dix millions d’euros pour transférer un joueur, qui choisiriez-vous ?

 » Kebano. Je ne comprends pas qu’il soit encore à Charleroi. Tout le monde est parti, sauf son meilleur joueur. Kebano a quelque chose de plus que les autres : il marque, délivre des assists, dribble et est rapide. Il peut jouer dans n’importe quel grand club. J’y ajouterais Kums, un joueur très utile. Pour dix millions, il doit être possible d’avoir les deux.  »

PAR GEERT FOUTRÉ

Vanhaezebrouck utilise les points forts de chacun de ses joueurs. C’est la marque des grands entraîneurs.  » – WESLEY SONCK

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