WERNER ROTSAERT

Dimanche passé était un jour particulier pour le coach de Tournai. D’abord, parce qu’il affrontait Ostende, où il habite toujours et où il joua autrefois. Ensuite, parce qu’il y avait dans le camp d’en face son fils Sam, 20 ans.

En voyant évoluer votre fils, avez-vous eu l’impression de vous revoir sur le terrain, 30 ans plus tôt?

Werner Rotsaert: J’étais trop concentré sur le match pour réellement m’attacher à la prestation de Sam. Et, en d’autres temps, j’ai rarement l’occasion de le voir jouer. Chacun est accaparé par son club. Pour préparer le match de dimanche passé, je m’étais procuré quelques cassettes-vidéos du club côtier. J’ai ainsi fait coup double: j’ai pu analyser le jeu de notre adversaire tout en voyant mon fils à l’oeuvre! (il rit) Je ne me reconnais pas totalement en lui. Il y a des points communs, certes : comme moi, il est adroit à distance. En revanche, il est plus collectif: il n’hésite pas à servir ses partenaires. Et, surtout, il est beaucoup plus fort défensivement que je ne l’ai jamais été. C’est nécessaire, aujourd’hui. Le basket a évolué, et celui qui ne défend pas est perdu. De mon temps, on nous demandait aussi de défendre, mais ce n’était pas vraiment dans mon tempérament. Sam a reçu une meilleure formation: à l’Ajax School d’abord, aux Etats-Unis ensuite où il est resté une saison.

Avez-vous ressenti un pincement au coeur?

Cela n’arrive pas tous les jours, évidemment, d’avoir son fils dans l’équipe adverse. Pour ma part, cela ne m’était encore arrivé qu’une seule fois: lors du match aller. Et, à l’époque, Sam jouait peu. Ostende était encore entraîné par Aaron McCarthy et le coach américain ne jouait pas tellement la carte des jeunes. Depuis l’arrivée d’Eddy Casteels, Sam a davantage voix au chapitre. Il n’a pas choisi la facilité en optant pour Ostende. Après l’expérience vécue à Damme en D2, un passage par un club de milieu de classement en D1 aurait sans doute été plus raisonnable, mais il a choisi de relever le défi. Pour l’instant, cela a l’air de bien se passer. Son évolution est positive. Grâce, surtout, à Eddy Casteels : parvenir à être performant au plus haut niveau tout en intégrant des jeunes, c’est la griffe d’un grand coach.

Comment se porte Tournai?

Pas trop mal. A un moment donné, nous étions 3e. Je dois reconnaître que c’était au-dessus de notre niveau réel. Mais nous pouvons sérieusement ambitionner de terminer le premier tour du championnat parmi les six premiers. Ce qui, au départ de la saison, était inespéré.

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