Club: Aucun

Inauguration: 1923

Capacité : 80.000 places

Record d’assistance : 126.047 spectateurs (Bolton-West Ham United 28-4-1923)

Cher Magazine,

Ils l’ont fait! Malgré les protestations de l’opinion publique britannique, le mythique Wembley et ses Twin Towers, symbole parmi les symboles du patrimoine footballistique, ont vécus. L’air triomphal et satisfait de l’artificier, poussant sur le détonateur sous l’oeil des caméras, restera comme une dernière gifle à la mémoire des tours jumelles. Il n’y a décidément plus aucun respect pour les vieux!

Pouvait-on vivre l’épanouissement total du passionné sans avoir jamais fréquenté les soeursles plus célèbres de la planète football ? Impossible. Nos enfants de la balle n’auront jamais la chance de ressentir l’émotion qu’on éprouvait en arrivant par le métro, lorsqu’on qu’on les apercevait au loin, fières et majestueuses… Même en dehors de toute compétition, elles n’étaient pas avares de leurs charmes, puisqu’elles se laissaient courtiser même le dimanche. C’est l’une de ces visites, qui restera à jamais gravée sur les murs de ma tête, que je m’en vais vous raconter aujourd’hui…

Après un passage par la grande salle de réception du rez-de-chaussée, il était proposé aux soupirants la projection d’un film sur l’histoire du stade. Il se terminait par des images prises dans l’un des vestiaires, juste avant une finale de Cup. Au son de battements de coeur s’intensifiant progressivement tant en volume qu’en rythme, la caméra, telle les yeux d’un joueur, quittait la pièce pour s’engager dans un long couloir en pente montante, au bout duquel une lumière laissait deviner l’entrée de l’arène. C’est alors qu’on vous faisait sortir de la salle pour emprunter exactement le même itinéraire.

Et lorsque vous sortiez du tunnel, tous les haut-parleurs du stade diffusaient une immense clameur! Ces fous de foot allaient même jusqu’à vous remettre une copie de coupe tout en haut des escaliers, ceux-là même qui furent escaladés par tant et tant de légendes…

En guise d’adieu au père de tous les stades, je m’en voudrais de ne pas partager avec vous une anecdote émouvante, dont je fus le seul témoin privilégié et qui démontre à souhait quelle fascination engendrait ce lieu. Un fan luxembourgeois, resté à la traîne du groupe de visiteurs et visiblement complètement envoûté, en oublia ma présence. Il se tourna vers les travées vides et, afin sans doute de s’ouvrir les cieux du football, il ferma les yeux et se mis à entonner, sur un souffle vocal imitant une tribune comble de ses congénères, des chants à la gloire de…la Jeunesse d’Esch-sur-Alzette! C’était cela, la magie de Wembley.

Rudi Katusic

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