WALTER BASEGGIO ET ANTONIO CASSANO

Bruno Govers

Le premier échange avec Keith Gillespie, l’actuel joueur controversé de Leicester.

Walter Baseggio :  » Le maillot que je chéris par-dessus tout est celui que j’ai échangé avec la jeune promesse du football italien, Antonio Cassano, à l’issue de la rencontre qui avait opposé Anderlecht à l’AS Roma au premier tour de la Ligue des Champions 2001-2002. Nous avions bien débuté cette campagne : avant de partager l’enjeu (0-0) avec Francesco Totti et les siens, nous étions revenus de notre premier déplacement, au Lokomotiv Moscou, nantis d’un bon point aussi. C’était la deuxième fois que nous avions affaire à un opposant de la capitale italienne, dans la plus prestigieuse des compétitions européennes, car une année plus tôt, nous avions déjà créé une belle surprise en venant à bout de la Lazio Roma dans nos installations, grâce à un but in extremis par Tomasz Radzinski. A l’époque, les Laziali s’étaient montrés très mauvais perdants et des plus avares sur le plan du traditionnel échange des vareuses. Je me souviens notamment que Jan Koller s’était heurté à une fin de non-recevoir de la part de son compatriote Pavel Nedved, et je n’avais guère été plus heureux dans ma propre demande.

Leurs rivaux Sang et Or furent beaucoup plus souples à cet égard, la saison suivante, et mon choix se porta logiquement sur Antonio Cassano. Pourquoi ? Tout simplement parce qu’à l’époque où il militait encore à Bari, nous avions déjà procédé à un échange par manager interposé, puisque lui et moi avons le même homme de confiance, Luca Pelizzon. Lors d’une entrevue en Italie, nous nous étions jurés d’accomplir le rituel d’usage si d’aventure nous étions opposés un jour sur un terrain. Et voilà que quelques mois à peine après notre prise de connaissance, cet espoir devenait déjà réalité. Si je n’échangerais la tunique du Romain pour rien au monde, il n’est toutefois pas le premier joueur originaire de ce pays dont j’ai gardé un souvenir. En 1999-2000, j’avais déjà croisé la route d’une autre équipe de la Botte : le FC Bologne. Et, à l’époque, je m’étais rué sur la tenue de deux autres joueurs emblématiques : Davide Fontolan à l’aller et le Brésilien Zé Elias, futur coéquipier de Pär Zetterberg à l’Olympiakos, au retour.

Ma toute première relique remonte à trois années plus tôt. Dans le cadre du transfert de Philippe Albert à Newcastle, les Magpies avaient convenu de disputer une joute amicale au Parc Astrid. Elle eut lieu pendant l’été 96, l’année même qui coïncida avec mon arrivée dans le noyau professionnel des Mauve et Blanc. Dans le cadre de ces retrouvailles entre l’Ardennais et le RSCA, je fus appelé à effectuer mes grands débuts devant le public anderlechtois. C’était la veille de mon 18e anniversaire et, en guise de souvenir, je reçus la plus belle récompense qui soit : le maillot de mon adversaire direct, un certain Keith Gillespie. Un patronyme qui a refait la une des chroniques sportives en Angleterre, récemment, puis- que le joueur, actif à Leicester City, fut mêlé avec ses coéquipiers Paul Dickov et Frank Sinclair à une sombre affaire de moeurs lors du stage de leur club à La Manga, pendant la trêve hivernale !

Chez moi, à la maison, je possède d’autres noms aux consonances magiques. Comme le maillot de Paul Scholes, de Manchester United, ou encore celui de Guti, du Real Madrid. C’est le seul que j’aie des Merengue car en l’espace de quatre confrontations, les Espagnols se seront montrés avec nous tout aussi parcimonieux que ceux de la Lazio jadis. Peut-être parce qu’eux aussi furent battus une fois chez nous : 2 à 0. Des buts signés Bart Goor et Aruna Dindane « .

Bruno Govers

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