Voter la réforme mais garder VDE : cherchez l’erreur

D’un côté, le football belge ose la réforme avec un nouveau championnat de D1. De l’autre, il laisse la gangrène s’installer parmi les Diables Rouges. C’est de l’Union belge dans son meilleur rôle :  » Paradoxe vivant « . Evidemment, la première mesure a été voulue au départ (puis imposée) par les plus puissants des clubs pros, tandis que la chute aux enfers de nos Diables est le résultat d’une absence de politique sportive digne de ce nom.

La nouvelle D1 n’est pas aisée à comprendre et nous en expliquons le fonctionnement dans les détails, pour que vous ne soyez pas pris en flagrant délit d’innocence dans les semaines qui viennent. Tout n’est pas rose avec cette nouvelle D1. Il y a des désavantages à la formule et ils sont expliqués par des spécialistes. Cela permet, notamment, de ne pas être pessimiste en se demandant – Pourquoi faire ça en Belgique alors que ça n’a pas marché en Hollande ? Parce que les formules sont différentes : en Belgique, le champion ne sera connu qu’après de vrais playoffs !

La nouvelle D1 nous dérange au niveau des clubs du ventre mou, qui ne sont plus concernés par le titre ou la descente. La réforme tente de leur faire vivre une deuxième partie de compétition excitante avec, comme carotte, une place en Europa League (la future Coupe de l’UEFA). C’est une bonne idée, mais on évacue trop vite les mauvais de la classe. Nous aurions été plus radicaux, avec une première moitié de classement concernée par des playoffs pour le titre, et une seconde moitié par des playouts… les deux derniers allant en D2, tandis que le premier a son passeport européen.

Ce qui nous dérange aussi, c’est d’appeler playoffs un type de compétition qui est en fait un mini-championnat, un tour final. En terminologie sportive, les termes utilisés sont parfois erronés dans cette réforme.

En ce qui concerne les Diables, il faut se demander pourquoi l’Union belge a agi comme le pire des médecins, celui qui n’intervient pas et laisse la gangrène s’installer. Outre les résultats négatifs, il n’y a plus d’équipe sur le terrain. A la fois sur le plan purement foot, mais aussi des comportements car il y a eu des engueulades dans les vestiaires. C’est classique de se tirer dans les pattes quand la honte de la défaite colle au maillot, mais ici il y a un schisme entre la génération de Sart et les hommes à Renécomme Simons, Stijnen et Sonck. Il n’y a plus moyen de rattraper les choses, il faut trancher dans le vif. Se séparer de Vandereycken et de tout ce qui symbolise sa conduite lamentable des affaires (donc aussi de Frankie Vercauteren), comme cela se passe dans toutes les fédérations qui possèdent une vraie politique sportive.

Le moment est venu de laisser travailler de Sart. Il a été pendant des années le coach des Espoirs en obtenant des bons résultats et la confiance est réciproque entre lui et la jeune génération. Car c’est aussi le moment du passage vers un noyau plus jeune avec comme objectif l’Euro 2012. Et dès maintenant.

Le problème, c’est que jusqu’à la double humiliation bosniaque, la Belgique du foot flamande était encore aveuglément pro Vandereycken. Les temps ont changé et le Nord l’accable maintenant. Mais sans être pour autant pro de Sart,… parce que l’Union belge ne l’a jamais soutenu dans ce rôle. On le trouvait juste bon pour les Espoirs. Mais nécessité devrait faire loi : les pontes fédéraux devraient retourner leur veste. On les verrait bien devenir les apôtres du coach liégeois en se protégeant derrière un double argument : il est déjà sous contrat et on lui impose une période test. Les pontes précités imagineront sans doute sauver la face de la sorte, mais nous ne serons pas dupes. Les choix des entraîneurs fédéraux et leur maintien sont devenus une affaire communautaire ; ce qui est bien commode pour masquer son incompétence sportive. Jusqu’au moment où, même au sein de sa propre communauté, la vérité finit par éclater à la figure des manipulateurs. Vive la vérité !

PAR JOHN BAETE

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