Voici pourquoi on marque peu en France

« Le championnat de France est une très bonne compétition, même si on marque peu. Les matches sont intéressants même si le spectacle déçoit un peu les amateurs les plus basiques. Mais sur le plan technique de ballon et maîtrise des passes, il y a peu de déchets. Par contre, on voit souvent des rencontres se terminer sur 0-0.

C’est parce que dans l’Hexagone, on est arrivé à un niveau très élevé sur les plans technique, tactique, physique et mental et que l’organisation défensive appliquée à des joueurs très complets livre des dividendes. Les centres de formation ont bien travaillé et se sont rendu compte qu’on pouvait facilement contrôler un match avec quatre défenseurs qui restent derrière et ne concèdent pas d’espaces, pas d’occasion et pas de buts.

Les équipes se mettent facilement en échec car les entraîneurs construisent leur équipe à partir de derrière plutôt que d’attaquer et jouer crânement leur chance. Dans ce contexte, la seule équipe à facilement surnager est Lyon qui, du fait de son expérience européenne et de ses qualités individuelles, a probablement un peu plus de percussion, de qualités d’infiltration et de vitesse à faire savoir que les autres. L’OL est très régulier et se distingue d’ailleurs en Ligue des Champions. Par rapport à lui, les autres équipes manquent de vitesse de réaction et d’exécution quand le match devient serré et qu’il faut pouvoir faire la différence sur deux ou trois phases.

Pour y arriver, il faut bien sûr des joueurs pour faire la différence et Juninho en est capable. Le nouveau coach Gérard Houllier a aussi amené le médian Tiago Mendes (ex-Benfica et Chelsea) et l’attaquant John Carew, un centre avant sur lequel on peut s’appuyer parce qu’il est athlétique, grand et technique. Tous des joueurs modernes qui ont du volume dans tous les domaines et qui font la différence.

Bordeaux parvient aussi à se mettre en évidence avec son coach brésilien, l’ex-défenseur du PSG Ricardo, qui a mis une défense en béton au point. Les Bordelais n’ont qu’une idée en tête en montant sur le terrain : ne pas encaisser. En fait, ils travaillent bien pour récupérer le ballon derrière pour faire la différence quand c’est possible.

Quand on n’a pas cette attitude tactique, on souffre comme Monaco et le PSG qui ne réussissent pas leur saison malgré des joueurs de très haut niveau. Cela dit, en France, il règne une forte pression due à des enjeux soutenus par des budgets très élevés, ce qui entraîne une énorme passion populaire, comme à Paris ou à Marseille. Et on s’étonnerait encore qu’on ferme le jeu dans ces conditions ?

En conclusion, ce week-end Lyon reçoit Toulouse et va plus que probablement filer vers son cinquième titre consécutif. Le premier avait été décroché par Jacques Santini et les trois autres par Paul Le Guen. Bordeaux peut confirmer contre Nice sa deuxième place et le match entre les déçus Monaco et PSG qui se situent bien en deçà des objectifs de départ peu se révéler intéressant « .

AVEC JEAN-FRANÇOIS REMY, BETV

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