Vivre au-dessus de ses moyens

A titre privé, dans la gestion d’une entreprise comme d’un club sportif, il est toujours extrêmement dangereux de vivre au-dessus de ses moyens. Dans le monde du foot, les exemples ne manquent pas de clubs qui ont été contraints de déposer le bilan et d’être rétrogradé administrativement. Sans compter tous ceux qui n’ont pas réglé leurs dettes fédérales et qui ont purement et simplement été rayés de la carte du foot belge.

Souvenons-nous dans le premier cas notamment du FC. Liège qui essaye de revenir tout doucement à son lustre d’antan et dans le deuxième du FC Sérésien et du RWDM ! Tous les supporters qui s’identifiaient à ces deux derniers clubs peuvent à présent choisir entre ne plus fréquenter les stades, supporter une autre équipe (chose très difficile) ou aller voir l’équipe qui joue dans le même stade que le club disparu.

Cette année, c’est au tour de Beringen-Heusden-Zolder de probablement disparaître, avec pour conséquences sportives de fausser le championnat de D2. Sans parler de la probable rétrogradation de Geel pour faits de corruption, ce qui permettrait à ce championnat de ne pas connaître de descendant direct. Espérons que les décisions définitives tomberont bien avant la fin de la compétition afin que chaque club sache dans quelle pièce il joue réellement !

Ce qui me surprend dans le cas des Limbourgeois, encore pensionnaires de l’élite il y a peu, c’est l’obtention de la licence de D2 en mai dernier suivi neuf mois plus tard d’une situation financière catastrophique. Comment peut-on passer en si peu de temps d’une gestion sérieuse (vu la licence obtenue) à un arrêt complet des activités pour cause de faillite ? On comprend mieux le départ de Luc Nilis en cours de saison, mais son engagement était-il raisonnable vu la situation actuelle du club ?

Mais ce qui m’a le plus interpellé cette semaine, c’est l’annonce de la vente des trophées de Björn Borg, ceci, d’après ses propres paroles afin d’assurer la sécurité financière de ses proches. Il y a plusieurs choses qui me chagrinent dans cette histoire. Tout d’abord, qu’une légende vivante telle que le Suédois doive en arriver à une extrémité pareille pour vivre ; ensuite, qu’une star mondiale qui a engrangé les millions pendant sa carrière, ne parvienne pas à gérer sa fortune et dilapide tous les dividendes de sa période de gloire.

Tous les sportifs de haut niveau doivent se reconvertir, et n’ont pas tous la chance de pouvoir vivre de leurs rentes en fin d’activité. Sans parler du fait que c’est plus facile pour une célébrité de trouver une solution de reconversion que pour un sportif moyen. Il aurait été facile également pour l’ancien tennisman d’utiliser son talent et de travailler dans le domaine qui l’a vu briller de mille feux. C’est probablement moins éreintant de vendre ses trophées mais attention au danger de recevoir une grosse somme d’un seul coup et de la dilapider, à nouveau, en très peu de temps !

étienne delangre

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire