» Vive ma constitution ! « 

Didier Ernst (32 ans) joue au stopper à Bruxelles et reste un roi de l’anticipation.

Le FC Brussels a éprouvé quelques difficultés à imposer son jeu à l’entame de la saison mais actuellement, parvient peu à peu à trouver son rythme au vu de ses dernières performances. L’objectif annoncé, la D1, a évidemment fait beaucoup jaser et le club a été fustigé de critiques. A tort ou à raison peu importe, une valeur sûre de la nouvelle entité bruxelloise est son noyau. En effet, on peut y trouver bon nombre d’anciens pensionnaires de l’élite tels que Patrick Nijs, Richard Culek, Christophe Kinet, Alan Haydock et Didier Ernst. Ce dernier a été déterminant dans la phase de stabilisation du jeu bruxellois et explique le pourquoi des résultats décevants du début de championnat.

 » On essaye vraiment d’être régulier et pour se faire, on aborde les rencontres distinctement « , explique le Liégeois.  » La pression nous a apparemment joué de mauvais tours et, avec son statut de favorite, notre équipe est toujours attendue au tournant. Je comprends que les autres formations veulent nous faire la peau. Accueillir ou visiter le FC Brussels est devenu une sorte de petit événement en D2. Le fait que notre noyau compte un nombre considérable de joueurs expérimentés ayant, pour la plupart, évolué en D1 motive énormément nos adversaires. Mais attention, notre niveau technique est réellement loin d’être au-dessus de la moyenne ! Nous sommes tous conscients de n’être que de gros travailleurs mais cette carence ne nous inquiète vraiment pas. On va tout faire pour monter car on n’a rien à perdre ! Si la saison se passe mal, on pourra à la limite être transférés dans d’autres clubs intéressants… mais nous n’y pensons pas. Je serais l’homme le plus heureux du monde si je retrouvais la D1… et si cela pouvait se réaliser avec le FCMBS, ce serait évidemment un plus incomparable. Etre promu en D1 est sûrement un événement qui reste gravé à jamais dans une carrière. Il suffit que je prenne l’exemple de Vital Borkelmans pour me mettre en gaieté et ne pas perdre espoir. C’est magnifique son aventure. A son âge retrouver l’élite ! Le Cercle Bruges était ambitieux comme mon club… D’autres le sont aussi : Ostende, par exemple. Gilbert Bodart réussit là-bas et cela ne m’étonne absolument pas. C’est dommage que l’on ne lui ait pas assez fait confiance à Visé. Il eût été bien qu’il réussisse à Liège en tant que coach. Je pense qu’Ostende constituera un concurrent direct dans la course au titre. Le fait de revoir des anciens de la D1 me ravit. Il y en a partout et c’est à chaque fois une excellente surprise. Pour le moment, je me plais dans ma nouvelle vie et j’ai désormais un peu plus de temps pour m’occuper de mes trois gosses. Je suis trimballé entre la gym, le foot et la danse. (il rit) « .

L’ancien capitaine du Standard a étonné beaucoup de monde en signant en D2 car étant donné son niveau, on aurait pu penser qu’il opterait pour un club de l’élite :  » Ce sont les Bruxellois qui se sont manifestés en premier en me présentant un plan sportif plus que concret. Mon nouveau club a de grandes ambitions et j’apprécie cela. En fait, je voulais relever un challenge et le FC Brussels m’a offert ce que je cherchais. Un transfert dans les clubs qui m’intéressaient, le Standard bien évidemment, Anderlecht, Bruges ou même Genk, n’aurait pas été possible et je ne voulais pas non plus me retrouver dans un club se satisfaisant du ventre mou du classement. Il me faut une certaine motivation et un objectif important pour évoluer à mon meilleur niveau. En réalité, j’ai beaucoup discuté avec Alan Haydock et il m’a dit de foncer. Je n’ai finalement entendu que du bien du FC Molenbeek Brussels Strombeek. J’ai également senti que le président et administrateur délégué, Johan Vermeersch, me désirait vraiment. Cela a contribué à me remonter le moral et à mettre en évidence le peu de confiance qui m’était réservée par mes anciennes directions. Se sentir enfin voulu par son employeur, quel changement !

Une autre raison qui m’a poussé à signer à Bruxelles concerne le fait que je devais assurer mes entrées financières le plus tôt possible. En effet, je ne voulais pas me joindre à un club en dernière minute comme cela avait été le cas pour La Louvière en août de l’année passée. J’avais envie d’avoir l’esprit tranquille. J’ai eu également des contacts avec Eupen et Visé mais rien de très sérieux. Les clubs ont simplement manifesté leur intérêt pour ma personne mais n’ont, ensuite, plus donné de nouvelles. Mon manager a donc contacté Vermeersch et en trois heures de temps, l’affaire était conclue. Un an de contrat et une option de deux ans ! « .

Du 4-3-3 au 4-4-2

On peut logiquement se demander quel sentiment éprouve un Liégeois en évoluant dans le stade Edmond Machtens.  » Les rencontres qui nous opposaient à l’époque au RWDM ont toujours eu une connotation très spéciale. L’ambiance y était très chaude ! Et elle commence à revenir. Les gens, surtout des Bruxellois, sont de plus en plus présents étant donné l’amélioration de nos performances. Mais personnellement, ça ne me fait pas bizarre d’évoluer dans la capitale. Ça m’enchante de faire partie d’une formation avec laquelle il n’est pas exceptionnel de remporter trois matches par mois. On parle beaucoup de notre noyau mais on travaille dur. Harm Van Veldhoven est clairement un entraîneur de D1. Ses séances sont, au niveau pédagogique, excellemment bien données. Il a une envie incomparable de l’emporter. Il est très perfectionniste, parfois un peu trop, et a réussi à instaurer une très bonne ambiance au sein de son groupe. De plus, il n’essaye pas d’être distant : il est dans le groupe et nous motive de façon exagérée. Bref, il a la hargne. Son seul petit défaut est qu’il ne parle pas bien français mais cela ne porte pas à conséquence.

Sur le plan tactique, nous évoluions en début de saison en 4-3-3 mais tous nos adversaires nous attendaient dans cette configuration et ça n’a pas fonctionné. Nous ne possédons pas non plus les joueurs pour ce système car notre équipe compte pas moins de sept leaders. Maintenant, Van Veldhoven a opté pour un classique 4-4-2 et ce choix a porté ses fruits. J’évolue à une place que j’apprécie énormément : stopper avec Sammy Greven. Mon principal point fort est l’anticipation et du centre de la défense, je peux totalement exploiter cette qualité. On voit bien toute la construction du jeu qui s’opère et c’est fort agréable. Attention, j’y participe également ! « .

Beaucoup pourraient penser que la polyvalence de Didier Ernst a été néfaste pour le déroulement de sa carrière. Mais le joueur insiste sur le fait que c’est justement cette polyvalence qui l’a maintenu neuf années en équipe Première et parmi l’élite :  » Le fait d’avoir été balancé d’une place à l’autre au Standard m’a permis d’y rester. J’y ai joué en défense centrale, back droit, milieu défensif et parfois un peu plus dans l’entrejeu. A La Louvière, ça a été pareil. Ma polyvalence pourrait, je pense, encore me maintenir en D2 pendant cinq ans. A condition de continuer à ne pas avoir de pépins physiques. Je n’ai jamais eu de graves blessures… C’est quand même incroyable ! Je ne sais pas ce que mes parents ont fait avec ma constitution mais, en tout cas, ils l’ont bien fait ! (il rit) Mon avenir n’est vraiment pas établi. Je vais peut-être ouvrir quelque chose avec ma femme. On en parle un peu. Je ne me vois pas être carrossier comme mon père ou maçon comme mon frère. Je les admire car ce sont réellement des professions difficiles. Je suis conscient de vivre au-dessus de la moyenne et j’ai de la chance. Etre footballeur, c’est la belle vie. De quoi se plaint-on ? Il faut que j’apprenne maintenant à me gérer à long terme. Ça ne va pas être évident ! Je souhaite continuer à jouer le plus longtemps possible… Et puis, je me verrai bien en serveur par exemple. Mais c’est le flou en fait « .

 » Ma carrière est bâtie sur la polyvalence « 

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire