Vive la Bavière !

L’ailier français parle de sa nouvelle vie à Munich

Quels sont vos sentiments par rapport à votre statut de nouvelle superstar de la Bundesliga ?

Franck Ribéry : Ce n’est pas un rôle que je souhaitais ou que je pensais qui m’était dû. Je n’ai jamais eu l’ambition d’être une superstar. Tout ce que je souhaite, maintenant que je suis au Bayern, est d’être capable de travailler dur, de répondre aux attentes, de profiter de mon jeu et de divertir mes coéquipiers et les supporters. Et bien sûr gagner des titres et des trophées. Alors seulement, je serai heureux.

Quelles sont les priorités du Bayern pour cette saison, étant donné que vous n’êtes pas en Ligue des Champions ?

On veut remporter le championnat. Nous participons à la Coupe de l’UEFA et l’objectif est d’arriver jusqu’en finale et même plus.

Vous avez personnellement bien débuté. Comment avez-vous trouvé ces premières semaines au Bayern ?

Ce n’était évidemment pas facile de quitter Marseille. Mais je me suis vite intégré au groupe et le coach, Ottmar Hitzfeld, m’y a beaucoup aidé. Il me donne énormément de bons conseils. L’esprit d’équipe est excellent et tout cela m’aide à mon épanouissement sur le terrain. Avec le coach, je m’entends bien. La plupart du temps, je communique avec lui grâce à Daniel Van Buyten et Willy Sagnol qui font office d’interprètes. La première fois que j’ai été dans le bureau du coach, il m’a expliqué ce qu’il attendait de moi et m’a demandé si je savais évoluer à gauche ou à droite et si j’étais capable de jouer en tant que soutien d’attaque.

Que lui avez-vous raconté ?

Je lui ai dit que je préférais jouer sur la gauche mais que s’il avait besoin de moi sur la droite pour cause de blessure par exemple, j’y évoluerais volontiers. Durant la rencontre de Coupe de la Ligue face au Werder de Brême, j’ai commencé sur la gauche mais j’ai terminé en tant que véritable numéro dix derrière Miroslav Klose.

Pourquoi avez-vous opté pour le Bayern ?

J’ai senti que c’était le club qui me voulait vraiment. Il y avait aussi des contacts avec le Real Madrid et Arsenal, mais après la Coupe du Monde de l’an passé, le Bayern a su choisir les bons termes pour me convaincre. Même si je suis encore resté un an à Marseille, ils n’ont jamais abandonné. J’en ai parlé avec Willy Sagnol et Bixente Lizarazu, qui connaissent évidemment très bien le foot allemand. Ils m’ont raconté comment tout fonctionnait et m’ont affirmé que le jeu allemand collait à merveille avec mon style.

D’après vos premières impressions, avaient-ils raison ?

Oui. Mais le jeu est très différent par rapport à la France. J’ai très vite remarqué qu’en Allemagne, on joue plus avec les bras, particulièrement les défenseurs qui font souvent obstruction aux attaquants. Mais il y a quelque chose qui m’a énormément impressionné et que j’apprécie : les stades ! Nous avons joué un quart de finale de coupe de la Ligue dans un stade de D3 à Dusseldorf devant plus de 50.000 supporters. Combien de fans pouvez-vous amener dans un stade de D3 ailleurs ? Pas beaucoup…

Et l’Allianz Arena ?

Je connaissais déjà ce stade parce que j’y ai joué les demi-finales de la Coupe du monde avec la France. C’est le plus beau stade que j’ai vu en Allemagne. Ce que je n’avais encore jamais vu ici, par contre, c’était le centre d’entraînement. Il est déjà très bien mais le Bayern est occupé à encore le rénover. Il y a beaucoup de terrains et différentes salles de musculation et de traitement médical. C’est très professionnel ! Rien n’est laissé au hasard ici. Que ce soit durant la semaine ou pendant les matches.

Il y a une communauté francophone au Bayern. Cela a-t-il influencé votre choix ?

Non. Evidemment, c’est sympathique d’évoluer avec Daniel, Willy et Valérien Ismaël. Mais je serais venu même s’ils n’étaient pas là. J’aurais eu alors mon propre interprète.

Vous attendiez-vous à faire une telle impression auprès des fans ?

Je ne m’attendais pas à ça aussi tôt. Mais c’est vrai que les gens m’ont très vite accepté. C’est un signe positif pour moi. J’espère que je pourrai apprendre suffisamment d’allemand rapidement. Je ne connaissais rien de la langue avant d’arriver mais je suis conscient que c’est indispensable de la parler. J’ai donc commencé mes leçons. De plus, j’adore la ville tout comme ma femme et ma fille. C’est important que la famille se sente chez elle.

Vous avez la réputation de chambrer amicalement vos coéquipiers. Le faites-vous aussi au Bayern ?

Oui, j’ai toujours été le même. Je ne vais pas changer aujourd’hui. Récemment, j’ai coupé le bout des chaussettes de Daniel quand il était dans la douche. Il n’a rien compris à ce qui s’était passé ! Il est plus grand et plus lourd que moi mais je suis plus rapide ! De toute façon, je pense que les gens ont besoin d’un sens de l’humour en foot. Tout est pris trop au sérieux actuellement.

Qui était votre héros ?

Diego Maradona, pour moi, était le meilleur footballeur de tous les temps. Plus récemment, Zinedine Zidane. Il était remarquable.

par keir radnedge – esm – photo: reuters

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