Virton, MIRACLE wallon ?

J’ai beau habiter la même province (quoiqu’à l’autre bout et c’est un grand bout !), ce n’est pas par chauvinisme provincial û ou alors très peu û que je tiens à évoquer l’Excelsior Virton mais parce qu’il s’y passe des choses footballistiques, aujourd’hui et depuis un certain temps !

Derrière nos cinq clubs de D1, Virton est très officiellement le 6e en importance d’une Région Wallonne qui doit grosso modo en compter 800. Certes, Virton est ex-aequo avec Tubize, Visé et Eupen qui jouent en D2 comme lui, mais avec un chiffre de population largement supérieur (50 à 100 %). Rurale, isolée au fin fond de notre sud gaumais, à 150 km de Liège ou Charleroi qui sont ses plus proches (!) voisins de D1 et D2, la commune compte à peine 12.000 têtes de pipe : Virton qui se met à rêver, vaguement mais quand même, de D1 nationale, c’est Reggio di Calabria qui rêve de Serie A.

Comparaison italienne alors qu’on dit de Virton qu’il est le club belge le plus français : la frontière est juste à côté, le recours aux joueurs et entraîneurs bleu-blanc-rouge y est chose courante, et les supporters entonnent La Marseillaise après les victoires,… faudrait qu’ Albert II vienne voir ça de plus près, ce serait rigolo ! Mais si l’on met la performance en rapport avec la démographie, la comparaison sera différente encore.

Nulle commune wallonne comptant si peu d’habitants n’a jamais courtisé la D2 nationale,… alors que les équivalentes nordistes, de Dessel à Overpelt en passant par Zulte ou Boom, courtisent depuis des lustres comme elles respirent : vu sous cet angle, Virton est le plus flamand des clubs wallons !

J’avoue, je n’aurais pas donné si cher de la peau des Gaumais en ce début de saison. Après sept ans de coaching, Michel Le Flochmoan venait de quitter, dans un contexte plutôt électrisé, un club qu’il avait fait monter de D3 contre toute attente ET maintenu en D2 contre toute attente aussi. A Virton, le Sedanais avait multiplié les miracles comme Jésus les petits pains,… et il continue de les multiplier ailleurs : cette saison, avec des points d’avance en veux-tu en voilà, il va rendre à la Jeunesse Esch un titre grand-ducal qu’elle avait abandonné en 1999 ! Bref, Virton sans son gourou, à vue de (mon) nez, ça ne sentait pas bon. Tout avait grandi si vite : le comité cherchait fort logiquement sa professionnalisation, la presse provinciale découvrait une tâche différente par rapport à son club, le noyau était chamboulé, les nouveaux joueurs s’amenaient de partout et à gogo…

Alors, dans quel pétrin s’était fourré Michel Renquin pour son come-back in Belgium ? Reprenait-il un flambeau ou une patate chaude ? J’ai cru à la patate, mais c’était un flambeau : avec embûches mais sans trébuchement, de la presse aux résultats en passant par les supporters, l’Ardennais a tout su gérer. Gaumais, appelez-le Michel II Le Renquin.

Renquin réussit même à faire entendre (sa) raison au Comité Sportif, lequel vient de reprogrammer le match contre Eupen pour cause d’erreur arbitrale : ce qui est susceptible d’ouvrir grandes à Virton les portes de la troisième tranche et du tour final !

Que s’était-il passé ? Coup de boule de NoumoukeSissoko, défenseur de Virton, à ThierryHabets, attaquant d’Eupen : carte rouge, penalty converti, 2-2 score final, rien à redire. Sauf que le ref donne aussi à Habets un carton jaune, pour provocation explique-t-il,… c’est la faille dans laquelle s’engouffre Renquin-le-fûté.

 » La provocation fut forcément préalable au coup de boule « , dit Michel en substance :  » il fallait donc reprendre par coup franc en notre faveur, plutôt que par un penalty en notre défaveur « . Plainte acceptée, match à rejouer, on en est baba surtout à Charleroi ! Alors, Renquin, futur entraîneur des Zèbres ? A quoi tient un destin…

par Bernard Jeunejean

Michel II Le Renquin ou Renquin-le-fûté, futur entraîneur des Zèbres ?

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