Virage à droite ?

Qui a été le dernier grand ailier gauche du Standard ? Faut-il remonter à l’époque de Srebrenko Repcic qui, au milieu des années 80, créait un danger fou en étant scotché sur sa ligne ? Dix ans plus tard, Edmilson joua un même dans le même style. Michel Pavic et Jos Daerden, leur entraîneur respectif, avaient mis au point un 4-3-3 avec deux ailiers purs et un attaquant de pointe. D’autres coaches, comme Arie Haan et Robert Waseige, dessinèrent un 4-4-2 avec des médians de couloirs placés plus bas sur la pelouse.

 » C’est un quadrillage différent que le 4-3-3 classique ou celle avec un soutien axial des deux attaquants (exemple : AlmaniMoreira derrière Emile Mpenza et Alexandros Kaklamanos) avec une alternance, tant offensive que défensive, plus nette sur les flancs « , note Benoît Thans, consultant de Match 1.  » Actuellement, le flanc gauche typique du 4-4-2, c’est Christophe Grégoire de Mouscron. Mais il m’est arrivé de militer à cette place, même si j’occupais une position plus centrale, en harmonie avec Etienne Delangre ou Raphaël Quaranta. Ronald Foguenne était aussi un excellent homme de couloir gauche dans le 4-4-2, tout comme Thierry Pister, Patrick Vervoort, Antonio Folha, Dimas, pour ne citer qu’eux. En équipe nationale, la solution passe par Bart Goor. Ce sont des hommes de la profondeur sur le flanc gauche comme Danny Boffin peut l’être. Mais, je ne crois pas que les Liégeois cherchent dans la voie de l’ailier traditionnel. Ils préfèrent y créer occasionnellement la surprise en faisant monter les arrières « .

 » Pour le Standard, la préoccupation offensive majeure est de presser haut et d’atteindre au plus vite Emile Mpenza qui exploite les espaces « , continue-t-il.  » Tout est fonction d’Emile. Miljenko Mumlek rentre naturellement dans l’axe. Il y est plus à l’aise qu’en décalage sur l’aile comme c’était déjà le cas précédemment d’ Harald Meyssen et de Johan Walem. Jonathan Walaskiak le fait moins, perfore en profondeur mais revient très vite pour aider ou couvrir Onder Turaci, qui peut mettre plus tranquillement le nez à la fenêtre que Gonzague Vandooren. Même s’il est parfois trop impétueux, ce dernier est capable de plonger très loin dans les lignes adverses mais, assis entre deux chaises, il a peur d’être pris en contres, surtout quand Ivica Dragutinovic ne joue pas. Ce dernier est un gaucher et quand un droitier évolue à sa place, il y a des déséquilibres défensifs dont pâtissent Vandooren et Mumlek. La coordination défensive et offensive y devient plus hésitante. Tout passe par des réglages entre le back et le médian se trouvant généralement devant lui. Turaci et Walasiak se connaissent depuis longtemps. Vandooren et Mumlek ont besoin de temps pour arriver au même résultat. Dès lors, le Standard vire plus souvent à droite qu’à gauche pour le moment « .

Pierre Bilic

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