Vieux jeans et Ile Maurice

Ne souffririez-vous pas d’une vocation rentrée de pilote?

Steve Laeremans (30 ans, Lierse): Nathalie dit souvent que si je n’avais pas été footballeur, je serais pilote de F1! (ils rient). De fait, je ne traîne pas en route mais je me suis assagi. En Allemagne, on peut rouler mais quand il y a une limitation, gare! C’est le flash assuré.

Comment avez-vous fait la connaissance de Nathalie?

A Majorque, en vacances. J’étais avec Daniel Camus. Deux ou trois semaines plus tard, je lui ai rendu visite à Würzburg. C’était en 1993. Pendant deux ans, j’y suis allé deux fois par mois, dès que j’avais un week-end libre. Et au terme de ses humanités, elle a décidé de poursuivre ses études en Belgique.

Quelles sont ses qualités?

Elle est souvent cool mais quand elle explose… Ce qui l’énerve le plus, c’est que je sorte de mon côté. Elle crie et parfois, des coussins volent! Elle est souriante, généreuse et bonne cuisinière: au début, elle se cantonnait à des choses simples et elle ratait pas mal de trucs mais elle a progressé. Moi, quand elle est en Allemagne, je me contente de pizzas ou je vais manger chez mes parents.

Quels sont vos loisirs?

Le snooker, le karting, le tennis en été mais c’est plus rare depuis la naissance de mes enfants. Pardon, de nos enfants: j’ai tendance à dire « mes » et ça ne plaît pas à Nathalie… Nous emmenons Kelly (deux ans et demi) et Brian (9 mois) partout avec nous: à l’hôtel, au restaurant, en adaptant nos horaires à leur sieste. Nous essayons quand même de sortir un peu avec nos amis. Nous adorons le cinéma mais c’est devenu plus difficile. J’adore la télévision. J’ai Canal+ et une antenne, pour les programmes allemands. Je regarde tous les matches. Nous avons deux TV. Parfois, il m’arrive de m’endormir devant le petit écran et de me réveiller en pleine nuit! Nous aimons aussi internet: grâce à la webcam, nous pouvons envoyer des photos des enfants aux parents de Nathalie.

Souhaitez-vous que vos enfants fassent du sport?

L’école constitue la priorité. Ce fut mon cas: après mes humanités, j’ai entamé les sciences économiques dans l’enseignement supérieur non universitaire puis j’ai suivi des cours du soir en publicité, marketing et RP mais j’ai abandonné et je le regrette car c’était très intéressant. Le choix de l’école va bientôt poser problème: je parle aux enfants en néerlandais -c’est ma langue maternelle- et Nathalie s’adresse à eux en français. (Nathalie: « Je préférerais une école francophone, au cas où je devrais écrire un mot à l’enseignant. Je ne supporte pas de faire des fautes! ») Ils goûteront aussi au sport. Kelly danse dès qu’elle entend de la musique et Bryan semble déjà apprécier les ballons. Le sport est sain.

Mettrez-vous un troisième en train?

Nathalie aimerait bien. Nous avons demandé à Kelly ce qu’elle préférait: un chien ou un bébé? Elle a opté pour le bébé! Moi, je veux un chien. (Nathalie: « Le problème, c’est qu’une nouvelle naissance dans un an serait très fatigante, avec trois enfants en bas âge, et que si nous attendons cinq ans, nous devrons tout recommencer alors qu’on pourra justement entreprendre plein de choses avec les aînés ».)

Avez-vous une préférence pour une race de chien?

Je veux un Terre-Neuve noir. J’y songe depuis deux ou trois ans. Ce sont de grands chiensaux longs poils. Je préfère un mâle, pour éviter les ennuis. Ils peuvent peser jusqu’à 70 kilos. Nous attendons que les enfants soient plus grands: ces chiens sont très affectueux mais sans le vouloir, ils pourraient faire mal à des enfants aussi petits. Nathalie et moi avons eu des chiens, nous aimons les animaux. Ici, quand nous nous promenons avec les enfants, nous leur montrons les vaches, les chevaux…

La Belgique doit vous changer de la Bavière…

Nathalie Wéry (27 ans): Ah oui! Surtout que j’y ai vécu 20 ans. En Allemagne, un instituteur gagne le double d’ici: 2.500 euros nets par mois. Les cours se déroulent de 8 h à 13 h, alors qu’ici, ils se prolongent jusqu’à 15.30 h. J’ai effectué mes études en Allemagne jusqu’au bac puis j’ai rejoint la Belgique. Mon école supérieure de langues (ISTI) a fait grève six mois: en Allemagne, on ne connaît pas les grèves. La Bavière est une région innocente. Mes parents travaillent à Würzburg, une petite ville à 500 km d’ici. J’y retourne régulièrement, mais en train, car je me vois mal conduire seule avec deux petits enfants. Je travaille à Uccle mais je ne pourrais pas y vivre. Nous avons habité Tervueren cinq ans avant d’opter pour Overijse.

N’avez-vous pas de problèmes linguistiques?

En présence de Steve, je parle français car il a la manie de corriger tout le monde. Les fautes de subjonctif m’énervent mais pourquoi corriger les gens s’ils ne sont pas capables de connaître les règles? Quand quelqu’un s’exprime difficilement en français, je me lance en néerlandais mais pas s’il parle mieux le français que moi sa langue! J’adore entendre des vrais paysans parler leur patois. Ceci dit, en arrivant en Belgique, je ne connaissais pas les mots abrégés ni les termes comme « clope ». Je ne savais pas lire les notes de mes copines. J’ai suivi les cours de l’ISTI pour mieux apprendre le français. En plus, je pouvais poursuivre ces études d’interprétariat à Heidelberg si je n’avais pas envie de rester en Belgique. Mais je ne voulais pas quitter Steve et je suis devenue institutrice. Mon père craignait que mon français ne soit pas suffisant mais je n’ai pas eu de problèmes.

Aimeriez-vous rester à la maison?

Non! Dites-vous bien que si je repasse, c’est que je n’ai vraiment rien du tout à faire! Je préfère travailler et payer une femme d’ouvrage. Je suis institutrice en première année primaire. C’est assez difficile jusqu’à la Noël car beaucoup ont moins de six ans et sont encore bébés. Je garde la même classe pendant le premier degré, soit deux ans, mais jusqu’à présent, avec mes deux grossesses, je n’ai pas beaucoup vu mes élèves!

Etes-vous sportive?

Non! Avant, je pratiquais la natation mais ici, je perds une heure à rejoindre une piscine. En plus, les enfants ont la priorité. Je n’aime pas m’en séparer. Je devrais donc y aller après 20 h, ce qui n’est pas idéal. Je compte me remettre au fitness, à partir de la Toussaint. Pour ma ligne, car si mon corps était parfait, je ne ferais pas de sport. La natation, c’est différent: l’eau détend et… on ne remarque pas qu’on transpire J’aime bien le tennis, mais avec un très bon joueur, qui place la balle sur ma raquette (elle rit). Quant au foot… c’est simple: j’ai accouché de Kelly le 10 mai 2000 et le dernier match auquel j’ai assisté était Standard-Lierse, en Coupe. Entre le foot et les enfants, mon choix est vite fait!

D’après Steve, vous avez un gros péché!

Oui, le lèche-vitrine! Mais je choisis des vêtements pratiques. Je me laisse plus aller pour les enfants. J’ai pris certaines choses en double pour Kelly, me disant que ça servirait au suivant mais j’ai acheté de nouvelles choses à Brian. (Kelly apporte une paire de chaussures bordeaux et Steve s’étouffe d’horreur). Elles ne sont pas neuves, je le jure, mais je n’ai pu les mettre pendant mes grossesses. (Steve: » Parfois, elle passe une demi-heure devant le miroir… Moi, je m’achète un jean de temps en temps ».) Bon, écrivez-le en grand: j’ai tellement remaigri que je ne sais plus rien mettre. J’ai perdu 15 kilos. Comme je n’imaginais pas maigrir autant, j’ai donné mes anciens vêtements. Il faut donc que j’en reprenne d’autres… Steve, lui, si je ne lui achète rien, il portera les mêmes trucs quatre ou cinq ans.

Avant, vous alliez au cinéma. Quels films aimez-vous?

Les films romantiques, qui me détendent. Il n’en faut pas trop pour Steve. Lui, il aime les films d’horreur. Je ferme les yeux! J’aime bien Colombo et nous apprécions les documentaires: Steve préfère les films sur les animaux, moi ceux qui traitent de pays.

Avez-vous un rêve?

Il est réalisé: nos enfants! En voyant l’émission Rêve d’un jour, nous nous sommes posé la question. J’aimerais être plus proche de mes parents. Et passer une semaine de vacances à l’île Maurice. Le sable blanc, les palmiers… Mon travail me permet de ne placer les enfants à la crèche que quatre demi-journées mais pour les vacances, c’est difficile: il n’y a que la Noël.

Pascale Piérard

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