Victime de la concurrence, Polak laisse un bon souvenir en Bundesliga.

Lorsque Anderlecht s’est manifesté, en juin, Jan Polak a décliné l’offre des Mauves : il était confronté à une rude concurrence dans l’entrejeu mais comptait bien regagner sa place. Il a entamé sa troisième saison à Nuremberg avec combativité. Il répugnait aussi à quitter un club convivial, au sein duquel il avait trouvé ses marques et connu le succès. Le FC Nuremberg reste sur une superbe saison : révélation du premier tour, il a un moment caracolé en tête et s’est adjugé la prestigieuse DFB Pokal.

En début de saison, les joueurs avaient prêté un serment dans le plus grand secret. Ils allaient tout mettre en £uvre pour gagner la Coupe, chemin le plus direct vers l’Europe…

Le médian tchèque qui a appris l’allemand à l’école n’a jamais connu de problèmes d’intégration. Il s’est immédiatement coulé dans le groupe. Ce n’est pas un garçon compliqué. Il est calme, poli, gentil. Jamais il n’émet d’exigences. Il se prête de bon c£ur à toutes ses obligations, y compris ses tâches de représentation. Il n’avait qu’un problème : la concurrence qui fait rage dans l’entrejeu.

Lors de ses deux saisons en Bundesliga, Polak a disputé 62 matches sur 78. Lors du dernier championnat, il a participé à 32 joutes : 20 matches comme titulaire, remplacé à dix reprises et entré douze fois en cours de partie. Il n’était donc déjà pas un maillon incontournable. Mais pourquoi, brusquement, a-t-il accepté un transfert à Anderlecht ?

 » Il a joué les doublures pendant toute la préparation « , dit Axel Heibert, un des journalistes chargés par le Kicker de suivre les moindres faits et gestes du FC Nuremberg.  » Il a dû se satisfaire de quelques minutes ici et là et a compris que la bataille était perdue. Son club réalise une bonne affaire. Il l’a enrôlé pour 1,5 millions d’euros et vient d’en obtenir le double d’Anderlecht.  »

D’autant que le club vient d’effectuer le transfert le plus onéreux de son histoire tout en élargissant son noyau : l’international grec Angelos Charisteas, un attaquant. Mais Tomas Galasek, international tchèque aussi, est incontournable au c£ur de la deuxième ligne. Sa présence constitue le principal problème de Polak, qui devait en outre affronter la concurrence de Marco Engelhardt, international allemand, de JanKristiansen, embauché au mercato de l’hiver 2006 et international danois, de MarekMintal, international slovaque et de Jawhar Mnari, international tunisien. Sans compter que le club de Franconie venait d’enrôler Lukas Kling et Peer Kluge, ainsi que Zvjezdan Misimovic, un international bosniaque. Jan Polak avait huit rivaux, dont trois pour le poste de médian défensif, où Galasek obtenait la préférence !

 » Je suis très content qu’il soit parti  » a dit Hans Meyer, l’entraîneur du club bavarois. Des propos qualifiés par certains journalistes d’inutiles et injustes. Mais Meyer n’aime pas Polak. Le courant n’est jamais passé entre les deux hommes, ni sportivement ni humainement. Et il est revenu aux oreilles du coach que Polak n’aurait pas toujours été très pro lors de déplacements avec l’équipe nationale tchèque… Polak n’était pas le transfert de Meyer, débarqué en Franconie le 9 novembre 2005… après Polak. Les problèmes de ce dernier ont commencé à l’arrivée de Meyer…

Pendant la préparation, Meyer a généralement aligné le trio Mintal – Galasek – Kluge dans l’entrejeu, quand il procédait en 4-3-3, sa tactique préférée. Engelhardt et Mnari sont les alternatives les plus fréquentes. Si Meyer préfère le 4-4-2, il intègre Misimovic aux trois titulaires. Polak a été transféré comme numéro six mais c’est le poste de Galasek. L’entraîneur le voyait à droite mais ce n’est pas son poste de prédilection. Défensivement, il est impeccable. Il a aussi un bon dribble et un tir redoutable. C’est un excellent footballeur mais la tactique du FC Nuremberg ne lui convenait pas.

La presse allemande et l’attaché de presse de Nuremberg sont unanimes :  » Jan Polak et Anderlecht ont effectué le bon choix. Jan s’imposera s’il sent qu’il bénéficie de la confiance de l’entraîneur et de l’entourage du club. Il a besoin de soutien, de chaleur, encore plus qu’un autre. Sa timidité ne constituera pas d’obstacle à son intégration car il est charmant. Il ne fait jamais d’histoires « .

PASCALE PIÉRARD

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