VICARAGE ROAD

Club: Watford

Inauguration: 30 août 1922

Capacité: 22.100 places

Record d’assistance: 34.099 contre Manchester United le 3 mars 1969

Cher Magazine,

Une pluie froide et pénétrante frappe les vitres du métro londonien, puisque la Metropolitan Line, qui dessert la grande banlieue nord de la capitale, voyage essentiellement en surface. Une ligne très sautillante, des rames toujours relativement archaïques et, comme souvent aux Iles, pas très rapide. Presque une heure pour parcourir une bonne vingtaine de kilomètres. Un petit coup d’oeil nostalgique au passage, sur un Wembley désormais absent…

Un temps à ne pas mettre un supporter dehors, sauf évidemment sur les terres de Sa Gracieuse Majesté. Certains affrontent la bonne vingtaine de minutes de marche entre la gare et le stade, tête nue, vêtus d’une simple petite veste d’été.

L’équipe locale affronte Wolverhampton , devant une assistance bien fournie et dans une excellente ambiance que ne connaissent pas toujours les stades des grandes équipes. Etonnement, les Bobbies sont peu présents et les agents de sécurité sont très souples puisque aucune fouille n’est effectuée. Il faut dire que les supporters locaux ont assez bonne réputation. Il n’y a jamais eu de barrière autour de la pelouse et même durant les heures les plus sombres du hooliganisme, on n’y a jamais déploré d’incident grave. A la mi-temps, un concours de tirs au but pour joueurs en herbe est organisé. Il est dirigé par un arbitre rondouillard et débonnaire, que le public chambre gentiment en le sifflant. C’est alors que l’homme en noir fait s’esclaffer toute l’assemblée en montrant une carte jaune…au public.

L’âme de Vicarage Road (rue de la Cure) vaut, une fois de plus mais plus pour longtemps (en principe, la démolition est annoncée pour cet été), par le dernier vestige du passé: l’ East Stand, composée en fait de deux tribunes. Elles occupent côte à côte les deux tiers de l’espace latéral et représentent vraiment le cachet visuel de l’endroit. On y accède par de petites passerelles sécurisées par de délicieux vieux parapets faits de croisillons en bois. Toute cette partie du stade de l’ancienne équipe d’ Elton John regorge de petits détails savoureux qu’il serait trop long d’énumérer ici.

Dernière petite anecdote savoureuse: en son temps, l’ex-team du fameux John Barnes loua son terrain à un modeste club de ligue régionale, lequel dut investir lui-même pour bénéficier de bancs de réservistes couverts. En effet, Graham Taylor, l’homme qui hissa Watford en D1 et en finale de la Cup en 1984, avait toujours refusé ce confort à ses joueurs tant que tous les spectateurs ne seraient pas eux-mêmes protégés par un toit!

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