« VERSCHUEREN TACKLE COURTOIS: DU JAMAIS VU A ANDERLECHT »

Après une campagne de préparation hésitante, les Mauves ont bien entamé leur championnat à Westerlo: c’est parti pour Broos?

Il a de toute évidence bien négocié ce virage traditionnellement délicat pour les Anderlechtois. Les matches amicaux laissaient à désirer, mais c’est maintenant que le bal commence. Un orchestre doit aussi répéter avant les concerts et vu le changement de partition, ou de tactique si vous préférez, Hugo Broos, un homme sérieux, avait besoin de temps. C’est bien, c’est prometteur mais, par contre, j’ai été sidéré par les déclarations de Michel Verschueren à un quotidien flamand. Les dirigeants reprochent à leurs joueurs de semer la zizanie en faisant parfois des déclarations tapageuses à la presse. Ici, c’est Michel Verschueren qui met le feu au lac. Il en veut, en quelque sorte, à Alain Courtois de prendre trois semaines de vacances à cette époque de la saison. Verschueren qui tackle Courtois, un haut dirigeant qui s’en prend publiquement à un autre alors que c’est de la cuisine interne: du jamais vu à Anderlecht. Cela a un côté amateur, impensable du temps de Constant Vanden Stock et je ne comprends pas pourquoi Mister Michel écorne l’image de marque du club. A moins qu’il y ait de l’eau dans le gaz. Le trouble vient de la direction, cette fois, pas des joueurs. Sur cette lancée, je me marre quand Anderlecht veut « compléter » son Anderlecht. RSC Anderlecht Brussels. Pourquoi pas Anderlecht Brussels Manneken-Pis,comme dit Jan Mulder. Faut pas rigoler, le monde entier sait qu’Anderlecht se trouve à Bruxelles. Mais si on veut perdre son temps, sa crédibilité et ses traditions, why not Brussels?

Dans la presse, toujours, Malines et Aad de Mos (viré et accusé de sucrer son compte en banque lors des transferts) se canardent…

Lamentable. Je trouve cela dommage pour Stéphane Demol et Alex Czerniatynski, qui sont plein d’enthousiasme pour leurs débuts. Ils ne méritaient pas de vivre cela. L’affaire est close, de Mos viré, mais il ne faudrait pas que de telles tensions se répètent car cela finit par tuer un groupe. Charleroi a ses ennuis aussi. Un manager a fait bloquer les comptes et le président a dû descendre dans le vestiaire pour rassurer les joueurs. Abbas Bayat est un grand homme d’affaires mais, là, il a pris une baffe en pleine figure. Je ne dis pas qu’il a tort ou pas dans l’affaire Kolotilko-Kargbo, mais je pense que le club n’a pas su prévoir cette affaire et éloigner les nuages. Sportivement, je ne m’inquiète pas outre mesure: Etienne Delangre a des idées et de la personnalité. C’est un tacticien et on verra ce qu’il a dans la manche dimanche prochain avec la venue du Standard au Mambourg.

Les Liégeois vont déjà en appel après avoir été écrasés par Mouscron: que vous inspire cette défaite?

Ce n’est que le début de la saison mais, après la pause, j’au eu le sentiment que le Standard aurait pu jouer dix ans sans marquer un but. C’était trop mauvais pour que ce soit le reflet du potentiel de ce groupe. Je suppose que Robert Waseige remontera les bretelles de ses joueurs afin qu’ils soient plus toniques à Charleroi. Mouscron a bien géré son trip et j’ai admiré le calme et la maturité de Lorenzo Staelens pour ses débuts de coach en D1. Il est resté maître de ses émotions alors que ses gamins atomisaient les stars rouches. Tonci Martic a été impérial mais j’ai revu un bon Geoffrey Claeys avec plaisir. Il a perdu quelques kilos et semble décidé à enfin être digne des espoirs placés autrefois en lui. Il était grand temps, presque trop tard. La fracture du péroné d’Alex Teklak m’a ému. Je sais que ce n’est pas l’os porteur mais il risque de perdre des mois. Je sais ce que c’est: j’en ai eu une et ce fut finalement ma fin de carrière. Comme le Standard, Genk a été vaincu. Le titre, il faut le porter et Genk n’a peut-être plus la même grinta que la saison passée quand les Limbourgeois se vidaient les tripes pour renverser le cours des choses. On ne peut pas généraliser, ou tirer de grandes conclusions, après une journée de championnat. J’espère que les jeunes joueurs et coaches belges se mettront en évidence. Je ne parle jamais d’Ath, mon club, mais j’y ai un jeune adjoint, Jean-Luc Delanghe, qui se retrouvera un jour en D1. Il me faut penser à René Taelman, qui est venu à Ath la semaine passée avec l’équipe nationale du Bénin. Il y a encore des pigeons voyageurs en Belgique…

Pierre Bilic

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