Vermeersch n’apprend jamais : il peut partir.

Le président du Brussels Johan Vermeersch continue de plonger. Son équipe souffre terriblement, saison après saison, pour rester en D1 et le bonhomme tient le bateau à flot. Mais pour combien de temps encore ? Quand ça va mal, il n’hésite pas à secouer, voire insulter ses joueurs. Il les a déjà traités de  » vaches  » par exemple, et avait un jour déclaré qu’il  » avait envie de les jeter tous à la mer « . On a déjà publié le bêtisier de l’entrepreneur immobilier de Ternat. Et la saison dernière, Vermeersch était monté sur le terrain en plein match pour engueuler un arbitre : il avait été suspendu pour trois mois par l’Union Belge.

Jusqu’à la semaine dernière, on restait encore dans le registre du gros folklore de très mauvais goût et anti-sportif, mais tout a changé. Mardi passé, Vermeersch a réussi ce que son équipe est incapable de faire : progresser… mais négativement en tenant des propos racistes à son médian congolais Zola Matumona, associant les termes  » arbre  » et  » bananes  » à son égard. C’était lors de l’une des réunions stratégiques avec ses joueurs dont Vermeersch a le secret : il tient le crachoir devant tout le groupe et vilipende un joueur après l’autre. Cette fois, il a dépassé les bornes.

Le joueur congolais a pris la seule bonne décision : il a cassé son contrat et veut attaquer Vermeersch en justice pour dommage moral. Le président s’est immédiatement (et très maladroitement) excusé mais ça n’a pas suffi pour empêcher son sponsor principal – les automobiles Kia- d’également casser son contrat ! Et l’Union Belge se réserve le droit d’intervenir dans le cas de Matumona. En attendant l’UEFA ou la FIFA ?

Samedi dernier, Vermeersch s’est un peu plus enfoncé en conférence de presse ; tout d’abord, il s’est à nouveau excusé et puis il a cherché des explications en arguant de sa mauvaise connaissance du… français ! Il a rappelé qu’il ne se considérait pas du tout comme un raciste ou un xénophobe. Sans doute, mais il s’est tout de même à nouveau fourvoyé en produisant un document du manager Alfred Raoul qui prétendait vouloir tout régler afin que Zola reste au Brussels. Dans la foulée, Vermeersch affirma que le joueur était manipulé par son entourage. Quelques minutes plus tard, l’avocat du joueur envoyait un communiqué à l’agence Belga soulignant qu’il était bien le seul représentant du joueur dans cette affaire ! Un avocat très bien connu, d’ailleurs, du foot belge : Maître Laurent Denis, au passé proche relativement sulfureux, qui refait une apparition en force dans l’actualité, le malheur des uns faisant le bonheur des autres.

Vermeersch est sans doute un bon commerçant, mais c’est un mauvais président. Les résultats de son club sont médiocres et, surtout, il pense que le fait de trouver de l’argent (et d’en donner de sa poche ?) justifie tous les dérapages. Eh bien non, le sport et à fortiori le respect humain ne se marchandent pas. Vu qu’il ne change pas, Vermeersch peut s’en aller. Le football belge n’a pas besoin de ce type d’affaires où des dirigeants se placent autant en délicatesse avec des principes de discipline et d’éthique de base. Les dirigeants sont là pour accepter les règles du jeu et montrer l’exemple. S’ils ne le désirent pas ardemment, ils manquent de la classe, de la distinction et de la hauteur nécessaires et n’ont rien à faire dans le monde du sport d’élite.

PAR JOHN BAETE

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