Vermeersch Destruct

Bruno Govers

Le FC Brussels visait la colonne de gauche en début de saison. A l’entame du deuxième tour, il paraît au contraire foncer vers la D2. Et ce n’est pas le remplacement d’ Albert Cartier par Franky Van der Elst qui modifiera sans doute la donne, tant les Coalisés semblent mal en… points. Comment ont-ils pu tomber aussi bas ?

1. Un recrutement boiteux

La seule trouvaille du club, ces dernières années, aura été le Brésilien Igor de Camargo. Depuis lors, plus grand-chose, pour ne pas dire le néant. Bizarrement, les deux joueurs capables d’apporter un véritable plus cette saison, Matumona Zola et Eric Deflandre ont été vendus. Tout ça pour être remplacés notamment par Christian Landu Tubi dont on ne voulait plus à Mons, bon dernier de notre D1. Comprenne qui pourra.

2. Un président qui fait peur

Vermeersch Construct, c’est le nom de l’entreprise de construction du président du Brussels. Vermeersch Destruct, c’est, d’après les très mauvaises langues, l’entreprise de démolition du même homme. Si Johan Vermeersch a sauvé le football à Molenbeek au début de ce millénaire, certains se demandent à présent si son attitude ne mènera tout simplement pas ces mêmes Coalisés à leur perte. Il y eut un temps, en tout cas, où le langage musclé de l’entrepreneur de Ternat avait le don de sublimer ses ouailles. Cette époque-là semble définitivement révolue. Jivé irrite plus qu’il ne transcende, la preuve par la récente affaire Zola et le cas Deflandre (v. page 44). Le ras-le-bol ne se limite pas à la seule sphère du club. Extra muros, le gaillard incommode aussi. Dimitri M’Buyu, le manager, le sait : il ne parvient pas à ferrer l’un ou l’autre joueur susceptible de venir à la rescousse du Brussels. D’aucuns, tels Birger Maertens, lui ont même raccroché au nez sans savoir ce qu’ils pouvaient gagner dans la capitale.

3. Une défense passoire

A défaut de posséder une attaque mitraillette, le Brussels a toujours pu se targuer, ces dernières années, d’avoir une défense en béton. Ce temps-là est loin. Il possède l’arrière-garde la moins hermétique de l’élite. Bien sûr, il y a des circonstances atténuantes comme la blessure de Steve Colpaert ou la très longue indisponibilité de Zoltan Petö. Ces vicissitudes avaient contraint Albert Cartier, à opérer avec huit charnières défensives différentes tout au long du premier tour. Il n’empêche que le total de 7 buts concédés il y a dix jours à Westerlo faisait désordre pour un technicien réputé pour son sens de l’organisation. On lui reprochait aussi son positivisme de tous les instants, dans les discours et dans les actes. Avec une propension à passer l’éponge pour les Français, même quand la forme n’était pas au rendez-vous. Comme chez Julien Gorius, par exemple, maintenu contre vents et marées au sein du onze de base alors qu’il n’en touchait pas une, par moments.

BRUNO GOVERS

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire