Vergallo, le même combat que Baseggio

 » Les nouvelles tristes sont tombées comme des flocons noirs ces derniers temps. Je songe d’abord à l’agression mortelle dont a été victime le juge de touche d’un match de jeunes aux Pays-Bas. C’est l’illustration dramatique d’un problème de société, la violence, et je laisse le soin aux sociologues d’en expliquer les raisons. Le football en a pris pour son grade, c’est normal, mais l’image est tronquée car, en contrepartie, l’apport de ce sport à la société est passé pour quantité négligeable. Or, chaque week-end, des milliers de bénévoles se multiplient pour que nos jeunes jouent au football dans de bonnes conditions.

A Liège, les fêtes de fin d’année sont aussi placées sous le signe de la tristesse. Après un tour au Marché de Noël, beaucoup de promeneurs s’arrêtent à la Maison du Pékêt, devenue une institution liégeoise grâce à un ancien footballeur : DjuroSorgic (ex-Liège, Waterschei, Caen, Hasselt, La Louvière…), décédé récemment à 64 ans. Plus Liégeois que Tchantchès, il avait élaboré des dizaines de sortes de pékêts aux fruits de la région liégeoise. Son établissement était devenu le point de ralliement de nombreux amateurs de football.

Des échos plus réjouissants me sont parvenus de l’autre côté de la Wallonie. Je ne cache pas mon admiration pour Walter Baseggio qui a dépassé ses problèmes de thyroïde. Pas loin de chez lui, un entraîneur au long parcours dans les séries inférieures, Arturo Vergallo, a lui aussi lutté contre la maladie. Passionné par le coaching, il ne s’est jamais pris pour Raymond Goethals, José Mourinho ou Fabio Capello mais a bien bossé dans des tas de petits clubs avant d’être stoppé net par une leucémie.

Durant sa longue convalescence et ses séances de chimiothérapie, il a écrit un livre (La mort… le plus tard possible, 20 euros, réservation : arturo.vergallo@raposo.be) qui permet de découvrir l’homme qu’il est et le coach qu’il était. David Delférière, vice-président de l’Union Belge, qui le connaît bien, a préfacé cet ouvrage truffé d’anecdotes sur les personnages et la vie des petits clubs de séries provinciales ou promotionnaires.

L’écriture a certainement constitué une des thérapies de ce serviteur du football. Délégué du Stade Brainois, que Vergallo a entraîné, Pascal Delmoitiez précise de son côté  » qu’Arturo n’a pas remporté le Soulier d’Or, la Coupe du Monde ou la Ligue des Champions : son succès dans le combat pour la vie représente bien plus que cela.  » De nombreux petits clubs ont apporté leur soutien à Arturo. Cette chaleur humaine vaut bien plus que les montagnes de fric qui faussent pas mal de choses dans le monde du foot.  »

PROPOS RECUEILLIS PAR PIERRE BILIC

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