» Verbauwhede a imité le grand Tilleur… « 

 » Il y a deux semaines, Glen Verbauwhede, le gardien de but de Courtrai, a attiré l’attention des médias en se traçant un trait noir sous les yeux. Les terrains étaient enneigés et ce jeune portier expliqua, à raison, que c’était une façon de lutter contre la réverbération de la lumière sur le tapis blanc. Il limitait ainsi les problèmes d’éblouissement. Verbauwhede ignore, et c’est normal vu sa jeunesse, que ce n’était pas une première sur les terrains belges. Sans le savoir, il a imité le grand Tilleur… du 26 décembre 1964. Ce jour-là, Anderlecht se rendit à Buraufosse où l’attendait de redoutables Métallos coachés par l’avant-gardiste Jo Pannaye (1922-2009, 13 fois international A, ex-joueur de Tilleur et du CS Verviers). C’est lui qui avait notamment introduit la mode du libero en Belgique. Il travailla aussi beaucoup le 4-4-2, des occupations de terrain défensives et les reconversions rapides qui permirent à Jean-Paul Colonval d’être sacré meilleur buteur de D1 en 1964-65 (25 buts). Tilleur pouvait compter sur Jean Bodart, Guy Grimbérieux, René Delchambre, Vladimiro Pezetti, Hubert Van Dormael, etc.

Le stade était plein à craquer et la pelouse enneigée. En montant sur le terrain, nous avons vu que les Tilleuriens étaient grimés avec cette ligne noire sur les pommettes. Un de mes équipiers s’est esclaffé : -Mais, ma parole, ils se prennent pour des Zoulous. A la fin de la rencontre, on rigolait moins car Tilleur l’avait emporté 1-0, but de… Colonval, évidemment. L’innovation tilleurienne eut ensuite du succès à Anderlecht et ailleurs. Quand le temps était à la neige, on sortait les bouchons de liège dont on brûlait un bout avant d’étendre la partie noircie sur notre visage.

Dans un autre ordre d’idées, le responsable du matériel du Club Bruges a étonné en limant les studs de ses joueurs avant le match d’Europa League face à Toulouse. Bien vu, car les Français, peu prévoyants, tinrent moins bien sur leurs quilles. Cela se faisait aussi durant les années ’60 et ’70. Il y avait quatre types de studs en aluminium (13, 15, 17 et 20 mm) et au stade -mon père le faisait aussi dans notre magasin de sports-, on les réduisait de 13 à 6 ou 7 mm pour que les joueurs tiennent mieux la route sur des surfaces du style casse la figure. Certains transformaient les cylindres d’aluminium en formes coniques, presque des spikes d’athlétisme, pour augmenter l’adhérence mais ce fut interdit car c’était dangereux en cas de tacle ! « 

né en 1941, heylens fut un excellent back droit (67x diable rouge, équipe d’europe 65, mondial 70 au mexique, 7 titres et 3 coupes de belgique avec anderlecht). coacha une douzaine de clubs (passa 5 ans au losc et fut coach belge 1984 à seraing).

propos recueillis par pierre bilic

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