Vélo et foot, foot, foot

JOS DAERDEN ET MARINA BROUX

Vous devez remplir une journée sans football. Que faites-vous ?

Jos Daerden (48 ans) : Rouler à vélo ! Avant, je courais aussi mais je n’aime plus tellement car j’ai dû m’y astreindre suffisamment pendant ma carrière de footballeur. J’en subis maintenant les inconvénients : par exemple, quand je cours trois quarts d’heure, j’ai mal au dos. Le cyclisme, c’est de la détente pure, pour moi. J’ai un vélo de course et je pédale souvent. Je ne ressens plus le besoin d’être performant. Quand je fais 100 kilomètres avec un ami, nous nous arrêtons à une terrasse, tranquillement. Donc, je ne vais pas me lancer dans des supputations du style : combien de temps vais-je mettre pour franchir tel col ? Parfois, je me donne encore à fond, mais seulement parce que j’en ai envie, pas par obligation.

Avez-vous d’autres hobbies ?

Comme je vous le disais, la course, à petites doses. Avant, je jouais beaucoup au tennis mais j’ai un peu lâché. J’ai aussi arrêté la pêche. J’aime jardiner. Le soir, quand je rentre, ça ne me dérange absolument pas de tondre la pelouse ou de faire le petit entretien du jardin. Le gros, c’est une autre paire de manches. Faute de temps, ça devient une corvée. Depuis quelques années, nous avons un jardinier pour les gros travaux.

Vous avez un grand jardin. Etes-vous souvent dehors ?

Tout le temps, en été ! Nous aimons vivre dehors. Comme Marina travaille dans l’enseignement spécial, nous ne pouvons prendre de vacances en été. Donc, nous essayons de profiter un maximum de l’air et du soleil quand il y en a. Nous organisons régulièrement des barbecues dans le jardin, avec des amis ou la famille. Nous n’avons jamais été des sorteurs. Evidemment, nous aimons aller au restaurant de temps en temps mais nous ne sortons vraiment pas beaucoup.

Vous êtes télévision ou jeux de société ?

Télévision. Je zappe mais je ne regarde pas beaucoup. (Marina rit :  » C’est vrai ! Voilà un de ses défauts. Regarder la télévision avec lui est très embêtant « .) Les seules choses que je veux absolument voir, c’est le foot et le cyclisme. Quand il y a une classique, Jos Daerden est dans son fauteuil, devant la TV (Il rit). Je n’ai jamais aimé les jeux de société. C’est différent pour les enfants. Ils y jouent souvent avec leurs amies et il y a de l’ambiance car chacun veut gagner.

Vous avez été conseiller communal. Qu’attendez-vous du nouveau gouvernement ?

Je suis très satisfait du gouvernement et de sa politique. La crise économique complique évidemment sa tâche mais je suis optimiste. J’ai été conseiller communal du VLD à Tongres pendant six ans mais je ne pense pas que je referai de la politique. Il faut pouvoir y consacrer suffisamment de temps, ce qui n’est actuellement pas possible. Si je suis sur une liste, je veux pouvoir assumer mes responsabilités. Un politicien a ce devoir envers ses électeurs, je trouve. Parfois, il est nécessaire de rectifier le tir mais je pense qu’un bon politicien doit toujours essayer de rester fidèle à ses principes et convictions. Le contenu est l’essentiel. Pouvoir le combiner à la popularité est évidemment idéal.

Que fera Jos Daerden dans dix ans ?

Oh. (Marina :  » Il sera toujours dans le football  » !) Non. Si j’ai gagné assez, j’aimerais acheter une résidence secondaire en France. Nous pourrions passer la moitié de l’année là, l’autre ici. Ça me plairait bien. Qui sait ? Dreams might come true…

Seule femme d’une famille de footballeurs, vous devez être contente quand on ne parle pas de foot, pour changer ?

Marino Broux (46 ans) : Je n’ai jamais rien connu d’autre. Jos jouait déjà quand nous nous sommes connus. Ça fait déjà 28 ans. Je ne peux simplement plus m’imaginer une vie sans football. Heureusement que j’aime ce sport. Avant, j’étais supporter du SK Tongres et c’est là que Jos a entamé sa carrière. C’est comme ça que nous nous sommes connus. Maintenant, Koen évolue en D1 et mon autre fils, Bart, est arbitre. Bart a préféré l’école au sport. Il achève ses études d’ingénieur industriel, spécialisé en chimie. Honnêtement, je m’attendais à ce que les garçons atterrissent dans le milieu du football. Ils auraient pu faire autre chose s’ils l’avaient souhaité mais ils n’ont jamais rien connu d’autre et ils voulaient jouer.

Pouvez-vous apprécier une journée sans football ?

Certainement. J’en raffole ! Ce sont des journées dépourvues de stress. Quand ils jouent le vendredi soir, par exemple, nous pouvons nous décontracter le samedi et le dimanche suivants. En cas de défaite, il y a évidemment un certain stress mais c’est différent. Je vis ce qui se passe avec beaucoup de passion, donc, je suis aussi nerveuse que Jos et Koen avant un match. Je suis moins les matches de Bart, surtout parce qu’il n’aime pas que nous venions le voir. Il préfère rester anonyme et ne pas être considéré comme le fils de.

Comment vous détendez-vous ?

Le football est mon principal hobby. D’un côté, il est stressant, mais il agit aussi dans l’autre sens. Quand Bart jouait encore, j’avais souvent trois matches par week-end mais ça ne me dérangeait vraiment pas. Ça fait partie de ma vie et, en tant que femme dans une famille de footballeurs, il faut pouvoir s’effacer. Attention, il m’arrive de taper sur la table et de leur rappeler que j’existe, hein ! Mais j’aime le football et je ne pourrais m’en priver. J’aime aussi tout ce qui entoure le match. C’est tellement convivial… Je ne pense pas à d’autres hobbies, faute de temps. Ma vie tourne autour du football, du ménage et de l’école.

L’école ?

Oui, je donne cours dans l’enseignement spécial à Genk. Je suis enseignante de formation mais au début, nous avions un magasin de sport. Je n’ai donc pas utilisé immédiatement mon diplôme. Puis nous avons eu trop de travail et nous avons remis le commerce. Je n’ai plus travaillé pendant plusieurs années mais ça devenait pesant. J’avais envie de recommencer et je suis revenue à l’enseignement. Je me suis retrouvée par hasard dans le spécial. Je ne l’avais pas choisi. C’est plus dur que l’enseignement normal mais ça me plaît. Je m’attache surtout à leur apprendre les choses de la vie quotidienne, qui leur seront utiles plus tard. Pour moi, il n’est pas important qu’ils parviennent à écrire sans faute mais bien qu’ils soient en mesure d’aller à la banque et d’effectuer un virement, de savoir passer un coup de téléphone, d’utiliser les transports publics…

Quels sont les défauts et qualités de Jos ?

Il est honnête et très fidèle ! Allez, je le pense, du moins. (Elle rit). Sérieusement, je le connais. C’est un homme moderne. Quand il est à la maison, il m’aide autant qu’il le peut dans le ménage. Evidemment, il a un agenda chargé et n’est pas souvent là. Un de ses défauts, c’est qu’il ne lâche pas facilement ce qu’il a sur l’estomac. Je remarque bien qu’il se passe quelque chose mais il ne me raconte rien. Il ne sait pas vraiment profiter de quelque chose, non plus. Ainsi, même quand il a gagné, il n’est pas vraiment détendu. Il dit : – La semaine prochaine, ce sera peut-être fichu. Il est très réaliste. Il a les deux pieds sur terre. C’est bien, d’un côté, mais de l’autre, je préférerais qu’il savoure davantage les bons moments.

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