Vandereycken, la fin

Après l’avant-dernier match des Diables Rouges au Heysel, René Vandereycken se satisfaisait encore de l’engouement du public belge malgré la défaite contre le Portugal. Il y trouvait sans doute matière à se rassurer. Mais quatre jours plus tard, en Finlande, ce fut une nouvelle défaite et l’écroulement de ce que le match au Heysel avait pu laisser entrevoir. Pas chouette du tout ! Cette fois, Vandereycken dut subir de face les questions de journalistes sur le thème -Quelles sont les chances que vous vous laissez pour continuer votre mission de coach fédéral ? Il s’en tira sur quelques pirouettes du genre -Il ne faut pas juger les résultats mais l’évolution de l’équipe et sa progression.

Tu parles, René !  » Ridicules !  » a titré La Dernière Heure-Les Sports.  » Triste à pleurer !  » a dit Vers l’Avenir.  » Lamentable… « , pour La Libre Belgique  » Les Diables, c’est une machine à perdre « , estime Le Soir.  » Il est temps que cela se termine « , conclut LaGazette des Sports.

Forcément, le coach est poussé vers la porte de sortie. Comment pourrait-il en être autrement ? Même du côté flamand, où on a encore tendance à prendre des pincettes pour l’instant, on laisse (comme dans Het Laatste Nieuws), l’ancien Diable François Van der Elst affirmer qu’avec un Eric Gerets ou un Marc Wilmots comme coach, on jouerait de façon plus offensive et Robert Waseige livrer tout son étonnement de ne pas voir les Diables aligner au moins deux attaquants…

Les joueurs, eux-mêmes, sont sans pitié pour Vandereycken et donnent la vraie réponse de leur état mental. Quand on les confronte avec le classement FIFA de la Belgique – 62e nation mondiale – ils disent -On est à notre place. L’estime personnelle est très basse et on ne voit pas comment raviver la flamme. Or, quand les joueurs ne se font plus d’illusions sur leurs capacités, il est temps de mettre l’entraîneur à la porte. Car le sport, précisément, c’est ça : estimer qu’on est capable d’atteindre un objectif qui paraît hors d’atteinte au commun des mortels. Mais les Diables n’y croient plus. Et le public non plus. Il n’est pas content. L’équipe nationale a touché le fond. Le tout, maintenant, est de voir comment elle va pouvoir donner une impulsion et remonter vers la surface.

L’idée, toute simple et qui a déjà été évoquée ici quand on a constaté la différence de performances obtenues par les Espoirs et les Diables, est de confier l’équipe A à Jean-François de Sart, le coach des jeunes. Avec pour mission de profiter des nombreux matches restant dans ce groupe A de l’infamie, d’aligner l’équipe qui possède des chances réelles de se qualifier pour les Jeux Olympiques 2008.

Les avantages à procéder de la sorte sont nombreux :

1. on a un objectif positif de préparation

2. on n’oblige plus des Diables dépassés à effectuer des piges alors que l’esprit n’est plus là

3. on crée un noyau chargé d’assurer l’avenir de notre football de représentation

4. on aura enfin des automatismes

5. on laisse le marasme derrière soi

6. on installe un climat de sympathie et d’idéal olympique

7. on se donne toutes les chances d’enfin participer à un tournoi international en y jouant un rôle

8. on ne risque plus d’être déçu si les Diables new age trébuchent dans des rencontres de qualification pour l’Euro 2008, devenues bidons pour nous

9. on ne doit pas chercher un successeur à Vandereycken…

Evidemment, la construction ne tient le coup que si les Espoirs se qualifient pour Pékin 2008 via leur Euro qui a débuté le week-end dernier. Récemment, confronté à ce projet, de Sart avait répondu à Sport Foot Magazine qu’il ne fallait pas faire porter à ses Espoirs le poids de toutes les espérances des fans belges. Et pourquoi pas ?

PAR JOHN BAETE

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