VANDEREYCKEN (1)

Même si je n’étais pas spécialement convaincu de ses qualités, j’espérais que René Vandereycken allait mettre fin à la dégringolade de notre équipe nationale. Mais ce qui me déçoit tout autant que les mauvais résultats, c’est d’entendre certains spécialistes avancer que c’est un maître tacticien. Incroyable, quand on voit les dispositifs qu’il préconise depuis son arrivée. Je ne fais pas partie de ces gens qui critiquent ses sélections parce que tel ou tel joueur n’appartient à leur club, mais il faut bien dire que VDE a l’art d’appeler les joueurs au moment où ils sont dans le creux.

Certains s’extasient sur sa connaissance du foot hollandais mais c’est de la poudre qu’il nous jette aux yeux. Si des joueurs comme Timmy Simons, Thomas Vermaelen et Moussa Dembélé évoluent dans des clubs du top, ce n’est pas le cas des autres. Ils réussissent de bonnes prestations contre des adversaires de niveau moyen et ne sont certainement pas plus forts que quelques Genkois éliminés d’entrée.

Pour en revenir à Vandereycken, il suffit de se remémorer son parcours d’entraîneur pour se rendre compte que certains consultants sont de véritables frotte-manches quand ils prétendent qu’il a réussi de bonnes choses partout où il est passé. Bien sûr, il a été désigné Coach de l’année 91 suite à une bonne saison avec la Gantoise, qui pratiquait un jeu ultra défensif et de nature à enlever l’envie d’aller au stade mais la suite n’est pas aussi convaincante. D’ailleurs, sa tactique ne fonctionna pas l’année suivante et il ne termina pas la saison chez les Buffalos. On dira que son passage au Standard (93-94) aura été intéressant mais le club ne lui a pas prolongé son contrat. Il est resté ensuite trois saisons au RWDM où mis à part la deuxième (il a décroché une place européenne, un miracle avec un jeu toujours très défensif), il n’a pas réussi grand-chose, évitant même la relégation de peu en fin de parcours. A Anderlecht, il a tenu cinq mois et seulement quatre à Mainz. Il n’est pas arrivé au bout de son bail de deux ans à Twente et à Genk, on s’en est débarrassé alors qu’il avait pourtant décroché une qualification européenne et qu’il lui restait un an de contrat.

Si un parcours comme celui-ci est considéré comme un bon parcours, il n’est pas besoin de se s’interroger sur le niveau d’ensemble des entraîneurs belges.

PATRICK PESSEMAN, HANNUT

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