Vanden Borre à babord ?

J’ai rêvé d’ Anthony Vanden Borre. Un rêve d’anticipation : VDB était âgé 42 ans et avait toujours cette longue barbe de plénitude masculine, mais totalement grise. C’était en 2030, Vincent Kompany était devenu président d’Anderlecht après avoir racheté les parts de Marc Coucke pour une bouchée de pain. Faut dire que les Mauves étaient en D1B… Kompany venait à nouveau de réincorporer Anthony dans le noyau A : après le come-back à moitié réussi de 2013, malgré celui de 2020 plutôt foireux, et en dépit de la Bérézina du come-back de 2026. C’est beau, l’amitié.

Le match à Dendermonde venait de débuter. À vitesse supersonique sur son flanc droit, Anthony s’était offert un déboulé de 80 mètres, ponctué d’une passe lumineuse pour son capitaine Yari Verschaeren,… lequel perdait ballon pitoyablement ! Qu’à cela ne tienne, Anthony ne faisait ni une ni deux, c’est-à-dire qu’il refaisait illico en sens inverse, et à la même vitesse, 80 mètre jusqu’à son but pour arracher le ballon, tel un fauve affamé, à l’attaquant d’en face qui allait se présenter seul face à l’inamovible Frank Boeckx. C’est à ce moment précis que je me suis pincé violemment, tant cette rage de défendre était impensable dans le chef de VDB : et je me suis réveillé dans mon lit, en janvier 2020.

Rêve prémonitoire : à savoir qu’avec ce nouveau retour en grâce de Vanden Borre, tout plumitif footeux se doit de pronostiquer MAINTENANT quant à l’issue positive ou pas du challenge : attendre juin et expliquer pourquoi ça a foiré si ça foire, ou pourquoi ça a réussi si ça réussit, ce serait jouer piteusement l’avocat des causes gagnées ! Donc, je me mouille. Et j’ai beau trouver noble et sympathique cette initiative (le pardon au fils prodigue, la fidélité aux amitiés d’enfance…), je n’arrive pas à y croire.

Je n’ai pas changé d’avis depuis 2014. Vanden Borre n’est pas un back droit, pas un défensif : ça peut marcher sur un match ou deux, pas sur une demi-saison. VDB construit merveilleusement, mais ça l’emmerde d’empêcher l’adversaire de construire. Et ça n’a jamais été un bouffeur de kilomètres. C’est un médian relayeur/offensif, un instinctif à trouvailles, un peu mou pour le top à pareil poste, mais qui prendrait son pied – et le nôtre – comme meneur de jeu à Zulte ou à Mouscron. Somnolence dégingandée, entrecoupée d’enchaînements haut de gamme, passes surprenantes longues et courtes, manieur d’exception, vista plus rapide que son ombre lente, infiltrations d’anguille malgré son gabarit voûté… Back droit contre-nature. Et ce n’est pas à 32 piges que Franky Vercauteren va en faire un guide pour les jeunes, je me rappelle plutôt les haussements d’épaule de VDB, et ses gestes irritants de sémaphore déçu, quand il ambitionnait une belle ouverture mais que, faute de partenaire en mouvement, il devait se contenter d’une bête passe latérale… Voilà, c’est dit. Et si mes doutes peuvent inciter VDB à se casser le cul pour me donner tort, ça sera passionnant aussi.

Ceci dit, les Mauves doivent continuer d’espérer les play-offs 1 : que Coucke s’adonne et s’abonne ou pas aux révolutions de palais, que VDB renaisse ou pas, que Kompany joue beaucoup ou presque pas ! D’ailleurs, par rapport à The Prince, fallait quand même pas s’attendre à 100% de temps de jeu : sur ses trois dernières saisons sous Pep Guardiola, Kompany fut 53 fois titulaire en 177 matches officiels, … C’est quand même le signe d’un corps qui s’usait !

Mais play-offs 1, pourquoi pas ? Quoique la défaite face à Bruges soit une nouvelle désillusion. Car quelles que soient ses tares actuelles, Anderlecht reste la 3e défense de D1, avec surtout la malchance de partager avec Mouscron le record absolu de matches nuls (9 sur 22) : refaites le classement à 2 points, dites-vous que la propension à ramasser d’injustes matches nuls peut changer de club durant ces 8 derniers matches, comparez les différences de buts, et vous conclurez qu’il reste un petit espoir de 6e place. À disputer avec Genk ?!

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